Venise, Avril 2007

Carnet de voyage à Venise

San Marco

L'idée n'est pas de moi. C'est bien l'intrépide P tit bill qui visite la cité des doges pendant l'été 2006 alors que je dois me contenter d'une modeste virée dans le midi de la France. Albi, c'est beau, mais ça n'a rien de comparable avec la sérénissime. Alors, c'est décidé, je vais prendre ma revanche.
Nous voyagerons en famille, on prendra l'avion, au mois d'Avril. Mon frère Eric nous lâche assez vite. Dommage. C'est lui le spécialiste des grands artistes italiens. Donc, on regardera les peintures du Tintoret sans rien comprendre. Tant pis.
Trois adultes, une chambre en promo au Novotel de Mestre. On aurait préféré un vieil hôtel en centre ville, mais alors que les tarifs ne sont guère plus élevés, on aurait dû réserver deux chambres au lieu d'une. Le calcul est vite fait.

Durée : 1 jours ( du 26/04/2007 au 26/04/2007)
Zone : Venise (+ de carnets de voyage) (Carnet sélectionné)[?]
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Fabb
Carnet de voyage créé par Fabb
Le 03 mai 2007

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Arrivée et découverte

On part de Paris. RER B vers Roissy 2. On est à la bourre. La borne d'Air France qui permet d'obtenir les boarding pass ne fonctionne pas, on doit utiliser la méthode traditionnelle. Comme on est parmi les derniers à enregistrer, il n'y a plus de places groupées. On sera séparés dans l'avion. Pas d'importance pour moi.
Grâce à notre retard, les formalités de la douane sont écourtées : le personnel qui voit le numéro du vol nous fait éviter la file d'attente. Cela ne me contrarie pas. Je retiens l'astuce.
On est les derniers à monter dans l'avion. On n'est toujours pas assis quand les hôtesses comptent les passagers, ça me fait rire. L'avion décolle tout de suite, on nous sert un excellent plateau repas, on atterrit à l'aéroport Marco Polo : le voyage m'a semblé instantanné. Rien à voir avec mes vols habituels pour Hong Kong ou Sydney. Je me sens un peu lésé.
Taxi. Qinze minutes plus tard l'hôtel. C'est trop rapide. Pour l'instant, la magie n'opère pas. On voit les enseignes françaises de grande distribution. On se croirait presque en France, dans la banlieue de Toulouse.
Un bus pour se rendre en ville. Pas cher, efficace, le personnel de l'hôtel nous a très bien renseignés. A l'arrêt du bus, on fait la connaissance d'un italien très sympa. Il bavarde, nous donne des conseils. Je me demande si je dois faire pareil avec les touristes à Paris.
Le bus passe sur une route qui traverse la lagune. On voit des usines, la ligne de chemin de fer. J'adore les trains que l'on croise. Arrêt à Piazzale Roma. Je suis émerveillé, sans raison, car c'est très moche. Objectivement.
On décide de visiter la ville à pied le premier jour. Ensuite, on prendra un abonnement de transports en communs.
C'est moi le guide et je décide de marcher n'importe où, on finira bien par tomber sur la place St Marc. En général, ça marche, j'ai le sens de l'orientation.
Un canal, un pont, de jolies maisons, déjà des églises et quelques palais. Des canaux. Presque partout. Ma première impression : ce n'est pas comme Amsterdam (c'est mieux) et c'est plus grand (vraiment plus grand) qu'Aix-en-Provence (c'est ma référence pour les villes moyennes).
Les rues sont étroites et paisibles. Il fait beau, presque chaud. Notre humeur est légère, on se sent bien. Je craque dès la première pâtisserie. Un truc délicieux, rien que pour ça, je suis content d'avoir fait le voyage. Mais, naïfs et inconscients, nous ignorons le danger qui nous guète : nous sommes, sans le savoir en train de tomber dans un piège. Le premier signe, c'est lorsque nous allons au bout d'une charmante ruelle et nous retrouvons face à un canal. Pas de quai. Un cul de sac. Nous rebroussons chemin. Ma boussole interne s'affole, les ruelles me semblent plus sombres, plus étroites, plus sinueuses, les innombrables canaux sont des obstacles infranchissables et inattendus. On est perdus dans un labyrinthe. Pour moi, l'expérience est inédite. C'est nouveau, c'est excitant, ça fait un peu peur. Enfin, disons qu'on joue à se faire peur. Car en réalité, on le voit, la ville est inoffensive. Pas de risque qu'elle se referme sur nous comme dans l'Ecume des Jours.
On l'a compris, on est dans un extravagant décor où tout a été fait pour qu'on se perde.
Le pont de l'Académie, sur le Grand Canal. On est sauvés. A partir de là, il suffit de suivre le flot des touristes. On arrive à la Place Saint Marc. Je jubile. J'ai du mal à contenir ma joie, mon émotion, trop d'images se bousculent dans ma tête en voyant autour de moi et dans leur vraie taille ces édifices du patrimoine mondial maintes fois reproduits en peintures ou au cinéma. Ce n'est pas leur beauté qui me choque, c'est le passage brutal, dans ma conscience, de leur existence virtuelle à la réalité. C'est déjà la deuxième fois que la ville me prend par surprise, en moins de deux heures.
Il est urgent de temporiser.
Nous nous installons au Florian. La terrasse est inondée de soleil. Nous buvons un café, une bière. C'est hors de prix. Et nous ignorons qu'il faudra ajouter le supplément musique, plutôt rondelet.
Mais le temps qui s'écoule alors est si précieux qu'on ne pense qu'à jouir de l'instant présent.
Une journée rare.
L'une de celles qui font que la vie vaut d'être vécue.

San Marco
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Murano, Burano, Torcello

Deuxième Jour : la navette gratuite de l'Hôtel nous conduit en dix minutes à la Piazzale Roma. On achète la Venice Card pour avoir accès à tous les transports en commun. Elle est valable 48 heures et coûte cher (plus de 30 € par personne).
Le Vaporetto : c'est agréable, il est très lent et nous permet de découvrir les façades des palais du Grand Canal. J'aime bien le Ca' d'Oro, d'un style typiquement vénitien. On passe sous le célèbre Ponte di Rialto.
En arrivant à St Marc, on profite de notre Venice Card pour visiter... les toilettes. Bizarrement l'abonnement donne droit à ce privilège. Sinon, il faut payer 1€.
J'observe les multiples zones d'embarquement du Vaporetto. Les numéros des lignes ne sont pas faciles à comprendre. Au hasard, on monte dans celui qui va Murano, l'île des verriers. Un de mes amis me l'a conseillée, mais je ne suis pas enthousiaste.
Le vaporetto longe l'est puis le nord de Venise. Nous arrivons rapidement à Murano. Des canaux, des petits airs de Venise, mais sans les palais et avec plus de verdure et moins de touristes.
J'attends au soleil mes compagnons de voyages qui visitent une verrerie. Cela ne m'intéresse guère. A leur retour, je constate que je n'ai rien raté.
Promenade sur le grand Canal, on avale des pizzas, on se dirige vers l'église SS Maria e Donato. Deux étoiles au guide Michelin qui conseille d'admirer les mosaïques.
Déception : l'église est fermée de 12 à 16 h. Pas question d'attendre l'ouverture, deux heures plus tard.
On se rend à l'embarcadère "Faro" d'où le Vaporetto va nous conduire à Burano. Il est prévu dans vingt minutes, on en profite pour boire une bière au soleil : je suis heureux comme un lézard. Ce moment est le plus agréable de la visite. Les verres colorés, c'est joli, mais c'est vraiment pas mon truc.
Le trajet de Murano a Burano est vraiment très long. J'imaginais qu'il durerait quelques minutes, mais pas du tout. Quand on regarde la carte, c'est pourtant évident. Les contrôleurs passent. Tous les touristes sont en règle.
Arrivée à Burano : on prend directement un autre vaporetto pour Torcello, juste en face. Mon amie Aline m'a conseillé de visiter la vieille église Santa Maria Assunta. Je tiens ma promesse.
L'île de Torcello est le site d'une ancienne cité autrefois prospère qui a ensuite décliné et a été abandonnée. On suit un chemin qui longe un canal. C'est bucolique, très calme. Il fait chaud et, dans la torpeur de l'après-midi, il nous semble que nous sommes transportés en dehors du temps, loin de tout. C'est agréable.
Des eaux stagnates émanent quelques effluves organiques. Ce n'est pas incommodant, mais on ne peut s'empêcher de sourire : une personne, très prosaïquement, nous avait mis en garde sur le sujet.
Santa Maria Assunta ne nous déçoit pas. On admire les mosaïques et le jugement dernier. Il fait frais, la lumière est tamisée, nous aimons profiter de l'atmosphère mystique de ce lieu ancien jusqu'à l'arrivée d'un groupe de touristes bruyants. Ils nous font fuir.
Le Vaporetto qui doit nous reconduire à Burano nous attend.
L'île est pittoresque, assez animée. Ce qui nous frappe, ce sont les couleurs vives et variées de toutes les maisons qui bordent les canaux.
Le thème de la ville c'est la dentelle. On y trouve aussi d'excellents biscuits. On goûte aux spécialités, on achète des cadeaux, on s'arrête de nouveau à un café.
Le retour vers Venise me semble plus rapide. A l'arrivée, on explore le quartier au nord du Grand Canal. C'est très beau, mais il se fait tard et toutes les églises sont fermées.
En s'approchant du Rialto, on retrouve une atmosphère frénétique qui contraste avec la sérénité et la lenteur de Burano et Torcello. Pour terminer cette journée, on dévore des pizzas et des pâtisseries délicieuses et très sucrées.
Demain, on visitera le Sud de la ville.

Torcello
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