Un grand tour de Bretagne, de Cancale à Nantes
Carnet de voyage en Bretagne
Après plusieurs décennies de vacances passées au pays breton, sur les côtes, ici et là, pourquoi ne pas envisager un grand tour de Bretagne, de Cancale à Nantes via Brest, pour classer bout à bout ces bouts de côtes et, de côtes en côtes, faire table rase pour découvrir, à pied et à vélo, une côte bretonne recomposée.
Le 24 août 2011
01 De Six-Fours-les-Plages à Millau le 25-08-2011
Vue du Var, la Bretagne parait lointaine, mais accessible en quelques étapes, en Aveyron, en Haute-Vienne, puis Maine et Loire, et enfin en Ille et Vilaine.
Millau est une ville qui a su d’adapter. Avant, c’était : Millau, ah ! Oui, le bouchon ! Alors que maintenant c’est : Millau, ah ! Oui, le viaduc ! Sans parler du Mac Do… Ceci dit sans prendre de gants !
Alors le voici, pris par en dessous, au bord du Tarn
02 De Millau à Oradour-Saint-Genest le 26-08-2011
Comme la route a son viaduc, le chemin de fer a le sien, un peu plus loin dans le Cantal, tout rouge dans tout ce vert, et qui ressemble furieusement au pont Luís I, à Porto.
Personne ne connait Oradour-Saint-Genest, en Haute-Vienne, personne…. Sauf peut être un disciple de Mérimée qui y a recensé un monument historique, un peu bizarre, une lanterne des morts, ici au milieu de son cimetière…Une fois le fanal allumé, les morts étaient censés être « guidés », sans que personne ne puisse dire d’où à où, puisque personne ne connait !
03-04 De Oradour-Saint-Genest à Savennières les 27 et 28-08-2011
Et voici déjà les bords de Loire, à Savennières, dernière étape avant la Bretagne. La ville est surtout connue pour ses vins blancs, à ne boire qu’en se reposant, alors… repos ! Et pour deux jours !
Un petit tour quand même sur l’île voisine de Béhuard, pour une fête de bord de Loire, la fête de la platte, barque à fond plat qui permet aux rameurs courageux de remonter le courant… Costaud quand même !
Dans une semaine, c’est la rentrée. Déprimant !
05 De Savennières à Cancale le 29-08-2011
Le beau temps est presque scandaleux ! Mais bon, qui va s’en plaindre ! En arrivant sur Cancale, la marée est basse, le coefficient supérieur à 100, et les premiers bretons croisés bien décidés à pratiquer la pêche à pied dans la baie du Mont-Saint-Michel. Très vaseuse, la baie, trop même, pour qui ne connait pas le coin par cœur, hormis un chenal qui semble se diriger droit au large sur le Mont et dans lequel paressent quelques bigorneaux, toujours bons à prendre. Mais où sont les coques, les praires et autres crabes ! Un kilomètre plus loin, la pêche semble tourner court, parce que les bigorneaux…. Et que un kilomètre dans la baie, c’est déjà être loin !
C’est alors que Josette est passée, qui allait ramasser des huitres dans la baie; mais bien sûr, venez donc avec moi, dit-elle! Et hop, demi-tour dans le chenal et droit vers le Mont-Saint-Michel pendant 500 mètres. Puis Josette a montré la vase à gauche en disant c’est là. Maintenant Josette est dans la vase jusqu’aux genoux, et elle est retournée dans le chenal en disant ce n’est pas là. En attendant, il a fallu qu’elle aille rechercher ses bottes, Josette. Un peu après, elle est ressortie du chenal, mais sans s’enfoncer ce coup ci, sur ce qui a été un site conchylicole, où des barres de fer sont restées là, permettant aux huitres de se fixer. Et quelles huitres ! Des morceaux de pas loin d’un kilo ! Josette nous a dit qu’elles étaient redevenues sauvages, mais elles semblaient quand même assez calmes, pas inquiètes ni agressives. Alors, au boulot !
Bon, tout à la cueillette, attention quand même à la marée, en baie du Mont-Saint-Michel, ça ne plaisante pas. Josette dit qu’au début du changement de marée, la mer prévient, pour qui sait l’entendre, en émettant deux ou trois souffles à la façon d’un athlète se concentrant avant l’effort, comme s’il lui en coutait d’avoir à remonter encore une fois toute cette eau sur des kilomètres jusqu’à la grève, et au trot encore, à défaut du galop tant décrit.
Manger de grosses huitres comme ça n’est pas évident ; inutile d’espérer pouvoir les gober comme des numéros 2 ! Par contre, excellentes, vraiment !
06 De Cancale à Saint-Malo le 30-08-2011
Eh bien voilà ! Comme les huitres sont bien passées, petite marche à pied, de Cancale à la Pointe du Grouin, avec une visibilité extraordinaire, parce que justement, aujourd’hui encore, il fait beau. La marée est haute ce matin, et sur la droite le Mont-Saint-Michel se détache très nettement, à 25 kilomètres de là, avec juste à côté, bien visible aussi, le rocher de Tombelaine. Un peu plus haut, c’est Granville, et tout droit dans le prolongement de la pointe, les îles Chausey. A gauche, un peu dans les brumes de beau temps, le cap Fréhel. Ça, pour voir, on voit !
De l’autre côté de la pointe du Grouin, les plages de la côte d’Emeraude, jusqu’à Saint-Malo.
07 De Saint-Malo à Dinan le 31-08-2011
Comment se faire encore avoir en visitant Saint-Malo ? Et comment ne pas savoir qu’une demi-journée sans pluie, malgré le ciel bleu du matin, ne peut être qu’une illusion. Donc, il finit par pleuvoir ! Mais les remparts sont et restent un moment magique, un tour d’histoire raconté par une mer qui respire avec un gros coefficient, un Robert S. qui hume le grand air face au large et un François-René de C. qui n’en finit pas de soigner ses rhumatismes, allongé au Grand Bé.
En remontant la Rance vers Dinan, belle promenade à pied rive droite, un peu trop dans la verdure, à partir de Port-Lyvet où une écluse sépare la Rance maritime de la Rance fluviale, les mouettes d’un côté et les canards de l’autre.
08 De Dinan à Dinard le 01-09-2011
C’est à vélo et rive gauche, cette fois-ci, toujours depuis Port-Lyvet, en suivant le chemin de halage, que la Rance se laisse remonter jusqu’à Dinan.
Dinan est une ville médiévale, un fleuron des Côtes d’Armor, une ville où flâner, une ville où trainer, une ville où bat encore, croyons le, le cœur de Du Guesclin, une ville… au fait, vous connaissez les Gavottes, ces délicieux petits biscuits, crêpes roulées un peu trop cuites et craquantes, couleur caramel, chaque Gavotte dans son emballage doré et rangée dans une belle boîte en fer ? Non ! C’est dommage ! Voilà une belle spécialité de Dinan.
09 De Dinard à Saint-Briac le 02-09-2011
Dinard est une station balnéaire qui fait penser à Deauville, avec plein de villas luxueuses, mais avec moins de colombages et plus de granit, en fait moins normand et plus breton ! C’est l’archétype de la station balnéaire belle-époque, très mode en début de siècle dernier.
Aujourd’hui, temps beau mais brumeux, 18 degrés dans l’eau et 18 degrés dans l’air. A priori idéal pour le bain. Eh bien ! Non. N’écoutez pas ceux qui vous disent qu’avec 18 degrés dans l’air vous ne sentirez rien en entrant dans l’eau, c’est faux ! 18 degrés dans l’eau c’est froid, bien plus froid que 18 degrés dans l’air, et ceux qui soutiennent le contraire sont les mêmes qui doctement expliquent que un kilo de plomb et un kilo de plume font même poids!
Sentier côtier (GR34) de Lancieux à Saint-Briac, 8 km et retour.
10 De Saint-Briac au Cap Fréhel le 03-09-2011
En chemin, passage à Saint-Cast-le-Guildo, pour les affaires maritimes, rondement réglées par l’achat d’un crabe et d’un carrelet. Après, le tour de la pointe, par le sentier côtier, GR34 toujours !
Puis c’est Fort La Latte et le Cap Fréhel, sous le soleil s’il vous plait, même si la brume ambiante ne permet pas de voir aussi loin que possible. En attendant, encore un petit bout de GR34, entre La Latte et le Cap, au travers de la lande en fleurs, jaunes ou mauves, sur une côte rose jusqu’au bout du Cap.
11 Du Cap Fréhel à Paimpol le 04-09-2011
C’est au Cap Fréhel que s’arrête la côte d’Emeraude et que débute la côte de Penthièvre. C’est aussi là que commence la baie de Saint-Brieuc, haut lieu de la coquille Saint-Jacques. Et c’est maintenant que le beau temps qui a officié jusqu’à maintenant sans relâche nous lâche ! Erquy est donc sous la pluie ou peu s’en faut.
Mais en Bretagne il ne faut jamais désespérer de rien : le suroit corrige les écarts du matin et rétablit, comme s’il s’agissait d’un dû, un temps correct pour la saison. Et c’est avec l’appréciable secours du soleil que se poursuit la GR34 mania, cette fois sur la côte de Goëlo, près de Plouha, où la vue depuis les plus hautes falaises de Bretagne (104m) porte sans difficulté d’un bout à l’autre de la baie de Saint-Brieuc, c'est-à-dire de Bréhat au Cap Fréhel. En fin de parcours, au pied de la pointe du Gwin Zégal, un magnifique petit port à pieux, comme il n’en n’existe presque plus tellement ils ne sont pas rationnels.
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