Treriksröset,la randonnée des trois frontières.
Carnet de voyage en Laponie Finlandaise

Treriksröset : un point mythique sur la carte,un peu comme le Cap Nord et tout randonneur ,ou simplement marcheur en pays scandinave ,rêve de cette balade.La particularité de ce point est qu'il se situe à l'intersection des frontières de la Suède,de la Norvège et de la Finlande.A l'origine,un cairn marquait au XIXème siècle,les frontières entre les royaumes de Suède, de Norvège et l'Empire de Russie dont dépendait alors la Norvège.Il a été remplacé par un bloc de béton jaune,planté à quelques mètres de la rive du lac Goldajärvi.Son emplacement fait qu'on peut y arriver depuis Kiruna en Suède,Tromsö en Norvège ou Enontekiö en Finlande.Séjournant souvent en Laponie du Nord finlandaise, nous avons donc choisi la dernière possibilité.Notre point de départ sera Kilpisjärvi,sur la rive finlandaise du lac du même nom.





Le 08 janvier 2009
Kilpisjärvi
Le 3 juillet au matin, nous quittons Enontekiö pour Kilpisjärvi,par une route au super revêtement,mais bien vite,elle devient une vraie piste:140 kilomètres d'ornières et de nids de poules nous attendent,entrecoupés de longs passages récemment goudronnés où les gravillons et la poussière volent dans tous les sens.Heureusement, les paysages valent le déplacement:la route longe sur notre gauche, une rivière aux rapides bouillonnants et blancs d'écume.A l'horizon,les Alpes norvégiennes enneigées se détachent sur un ciel immensément pur.Pas de doute,cette rando s'annonce bien.Nous garons notre attelage devant le Centre d'Information des randonnées de Kilpisjärvi.Ce sera notre camp de base pour ces jours prochains.Deux possibilités s'offrent à nousoit partir à pied, faire le grand tour du lac par la nord et passer la nuit dans un refuge en Norvège,soit emprunter le bateau pour traverser le lac et terminer à pied .Dans ce dernier cas,nous aurons deux heures au plus avant de reprendre le bateau.Renseignements pris auprès d'une hôtesse du Centre d'Information,le refuge que nous envisagions d'occuper est complet pendant toute la semaine.Dommage...nous prendrons donc le bateau ,en espérant que le vent ne se lèvera pas sur le lac,car dans ce cas,toute navigation est interrompue,et tant pis pour les randonneurs.La décision étant prise,nous descendons sur la rive voir le bateau.Pas d'aujourd'hui,la barcasse ! pas étonnant qu'il ne se risque pas en cas de petit grain sur le lac.Quelques nuages montent maintenant à l'horizon..on dirait que notre balade est compromise.
Treriksröset
A peine levés, nos regards se portent vers le ciel:miracle,si je puis dire,un temps merveilleux:ciel bleu,lac bleu,pas un nuage, pas un moustique;et pour cause le thermomètre affiche 6 degrés à neuf heures du matin et encore, avec le soleil.
Nous descendons donc au bateau car le départ a lieu à 10 heures.Nous sommes en avance et Michèle commence a discuter avec un Norvégien de Tromsö:le propriétaire du bateau .Il vient chaque jour chercher la recette...Moi aussi, je ferais bien un voyage comme ça tous les jours...Nous embarquons donc avec une douzaine de touristes sur ce vieux rafiot, chargé de nous déposer au bout du lac.L'eau est bien calme mais sous la vitesse et le poids,quelques embruns parviennent jusqu'à l'intérieur.25 minutes plus tard,nous débarquons et entamons nos quelque quatre kilomètres pour arriver à la borne frontière.Pas de quoi flâner si l'on veut être de retour dans 2 heures,pause repas et photos comprises,le capitaine a été formel,après deux heures d'attente,montre en main, il largue les amarres.Il ne faut donc pas lambiner d'autant qu'à la borne, paraît-il,il est difficile de prendre des photos car il y a peu d'espace autour.Nous nous engageons sur le sentier avec le groupe.L'allure est soutenue,heureusement la piste ne présente pas de difficultés.Nous prenons quand même le temps d'admirer ces somptueux paysages;nous longeons en effet le bout du lac,domine par des montagnes au sommet recouvert de sucre glace.Nous en prenons plein les yeux.
Enfin,nous sentons que nous approchons car le rythme des marcheurs de tête ralentit.On les voit de loin chercher la fameuse borne.Mais non,cette dernière n'est pas encore visible.Il nous faut franchir quelques clôtures en barbelés avant d'arriver à la découvrir.Inaccessible au milieu de l'eau, elle resplendit de sa belle couleur jaune.Quelques planches permettent d'arriver tout près,mais pour se croiser sur ce passage de fortune,il faut y aller doucement.On risque de se retrouver à l'eau vite fait bien fait.Chacun l'a compris et tous en fin de compte,à force de précautions,parviennent à toucher la borne et à prendre quelques photos souvenir.L'heure tourne,il faut repartir au bateau.L'allure est plus calme,car l'excitation est tombée.En haut de chaque montée du sentier,on guette l'horizon pour apercevoir notre taxi.Au fond, sur le ciel,se détache le mont Saana,la montagne sacrée des Saames.Il faudra bien que l'on revienne un jour pour le gravir ne serait-ce qu'en hommage à nos amis Saames de Njurkulahti.Enfin ,à notre grande satisfaction, le bateau apparaît.A peine sommes-nous montés à bord que le capitaine,après un dernier coup de sirène,lève l'ancre...Il manque des passagers à l'appel qui devront attendre le prochain voyage.Nous,nous jubilons après cette petite excursion dont nous parlions depuis plusieurs années.Demain,retour dans la vallée pour d'autres découvertes.
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