Tata Farida

To Live Karma and Laws of the Perception

Les yeux indiens

Kashmir




Farida semble épuisée. La pollution, le stress de la vie à New Delhi. Elle parle aussi d'obligations ne lui permettant pas de faire ce qui lui plairait. Baisse de tenssion, respiration difficile, les larmes aux yeux elle a besoin de parler.
Aujourd'hui c'est un jour de commémoration pour l'Inde. Il y a trois ans, une attaque terroriste pakistanaise a fait plusieurs dizaines de mort à Mumbai (Bombay).
L'attaque visait non seulement à exprimer la haine envers le gouvernement Indien pas tellement innocent par rapport à la guerre civile pakistanaise, mais aussi un symbole de l'industrie de la famille Tata, son hotel "Taj Mahal".
Celle-ci est l'une des plus réputées du pays. Si ce n'est par ses multi-nationales, son rachat de LangeRover à Londres et sa production des premières voitures indiennes, aussi, l'entreprise Tata travaille d'une manière bien particulière de partage des profits. Les employés anglais de LangeRover ont pu garder leur poste, les balayeurs et autres petites gens des locaux de l'industrie sont les mieux payés du pays, des donnations annuelles offrent à de nombreuses villes des hopitaux et des écoles, ils vont jusqu'à adopter des villages entiers. Mr Tata, à la tete du groupe est l'un des hommes les plus riches de l'Inde, ce qui ne l’empêche pas d’être humble et d'une sagesse rassurante. Il prend sa retraite à soixante dix ans. Mais l'homme continuera de travailler avec passion sur son projet de voitures électriques. Il y a quelques années, il avait atteint des records de bénéfices, ceux-ci profitant à beaucoup de monde, avec une compagnie aérienne. Le gouvernement, grâce aux lois qui le lui permet, nationalisa cette compagnie, en tira des profits et coula lentement cette dernière. Il demanda à M Tata de la reprendre sous son aile, celui-ci refusa fermement, "Non, merci."
Il est souvent quasi institutionnel pour les entrepreneurs indiens de faire dons de leur profits à la population. Mais ce n'est pas le cas du gouvernement ou la corruption et la soif de finances est un sujet de révolte pour le peuple indien.
De l'autre cote de la frontière ouest, les pakistanais mediatisent leur haine comme si rien ne devait s'arranger que dans la violence. Nous sommes d'accord que ressacer le passé et mediatiser ces mauvais souvenirs n'ont pas de bonnes influences sur l'esprit. La tension est perceptible. Pour nous la tristesse, "Où va-t-on ?"
Avant de nous coucher, alors que dans la rue les pétards résonnent, Farida me montre un papillon dans un coin de la pièce. Le lendemain, elle me le montre à nouveau, installé sous le téléviseur, "debout".
"J'avais laissé la porte du balcon entre-ouverte pour qu'il puisse sortir, mais il est mort." Me dit-elle un peu désolé. Je lui dis qu'il avait peut-être choisit cet endroit pour mourir.
"Hé bien, c'est un choix que nous avons pas tous !" me répond-t-elle en souriant.
En effet, pourtant je suis sûr qu'il arrive de pouvoir prendre des décisions qui auront suffisamment d'influence sur notre vie pour pouvoir la finir comme nous l'imaginons, le moment venu. Je crois que M Tata aura cette chance.
Oublions la mort, la vie est déjà bien difficile pour beaucoup à New Delhi. Un jeune agriculteur a giflé son ministre cette semaine. Quelques petites manifestations à Mumbai. La mousson n’était pas bonne cette année, les recoltes ne rapporteront pas suffisamment pour rembourser les emprunts que des milliers de familles ont dû faire pour planter les graines qui ne germeront pas. Les prix ont augmenté, mais la valeur de la Roupie s'effondre ( 1E > 70Rs ).
Alors malheureusement, la pollution et toutes les maladies de peau et de bronches qu'elle entraine est devenue un souci irreverssible ici. Lorsqu'on parle de notre volonté écologique pour ces prochaines décennies, car la planète ne supportera pas notre impact. Certains pays, certains peuples ne sont plus capables de penser de cette manière. Il faudra beaucoup de temps en tout cas pour que leurs esprits aient à nouveau la passion et la pulsion de la nature. Ici, tout est allé trop vite. Et le tourisme est évidemment un des moteurs de ce cercle vicieux. Mais le "cycle rickshow" ( lui ne pollue pas ), il ne peut pas manger si je préfère marcher...
Bientôt les vacances pour Farida, elle et sa mère prendront l'avion pour plus de confort. Elles seront à Pune en une heure. Là-bas Farida compte bien évacuer sa fatigue, reprendre son souffle. En tout cas, j'admire sa force, elle ne perd pas son sourire !

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