Les yeux indiens

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Tata Farida




Premières impressions...
C'est vraiment autre chose. L'air et la vie. Le trafic est intense et le bruit de la ville ne cesse jamais. Les véhicules filent à travers des rues rendues étroites par les stands alimentaires (si on ose) et vestimentaires. Sur les plus grandes avenues, c'est à se croire sur une piste de course. Et c'est très drôle par moment, en tant qu'observateur je veux dire, aucun "pouet" ne se ressemble et tous veulent aller plus vite que les autres, même lorsque ils ne peuvent pas avancer ils tentent de doubler, se faufiler, ou alors ils klaxonnent, sait-on jamais ?!
Les couleurs et les klaxons forment une symphonie surprenante au départ, puis on s'y fait. Et les rares moments de silence deviennent délicieux. Il fait un bon vingt degrés au petit matin, certainement dus en grande partie au brouillard de pollution, mais c'est quand même agréable de se balader en tee-shirt.
Le contact humain est vraiment simple avec les indiens. Il suffit de s'asseoir et quelqu'un s'assied à mes côtés et nous parlons. Je me dis qu'on doit vraiment être ferme en Europe pour ne pas faire ça, parler tout simplement à son voisin ! Evidement, la plupart on soit un truc à vendre soit une info sur la meilleur agence touristique à vous soumettre, mais la façon de faire est très agréable je trouve. Et puis dans le central parc au milieu de la place Connaugh, je m'y suis installé un moment, au bout de deux minutes Wikas est venu me parler, ce n’était pas pour me vendre son temps. Nous avons discuté du dieu Krishna et de l'amour pendant deux heures. Je le recroiserai peut-être...
Bon, il y a l'autre contact, l'autre visage et ce regard encore différent. Certains yeux vous souhaite bon voyage, bienvenue, d'autre vous reclame la charité. J’étais au courant, je m'y attendais, et il faut le vivre.
Il y a les trois petites filles chacune un petit chiot endormi ou mort dans un foulard autour du cou. Les yeux fixes, sombres, un regard profond et violemment intense, du rouge dans le blanc, elles regardent cinq ou dix minutes peut être, en faisant de mignones grimaces pour expliquer la faim et la soif, avant d'aller trouver un autre plus offrant.
Puis il y a le jeune garcon qui s'approche en boitant. Au début il a l'air de se laisser trainer sans vraiment calculer sa direction, comme un automate robotique. Puis il regarde sans espoir quelconque, il ne demande pas vraiment, il baisse la tête et reste devant moi. Au milieu de la tête, un trou de la taille d'une carte de poker. Comme si on lui avait rasé les cheveux et le cuire avec. Ma premier réaction a été de chercher un regard pour appuyer mon écoeurement, je me suis aperçu qu'on observait ma réaction.
Après cette rencontre c'est assez facile de dire non aux vielles dames qui insistent et suivent en gémissant.
Ce n'est pas comme ça a tous les coins de rue, bien sure. Le sourire est partout ici, il suffit d’échanger son regard et les muscles se décontractent pour découvrir les dents, ou pas...
En tout cas, leurs yeux reflètent quelque chose de magique, spirituel. Ils portent leur âme dans leur regard sans jamais aucune agressivité.
Mon accueil chez Farida est très maternel, ça me fait du bien. Elle me présente à ses amis et tout le monde me conseille. Je vais prendre mon temps pour me reposer, visiter un peu la ville et peut être faire un tour à Dharamsala la semaine prochaine. La pression du voyage Européen s’évacue, je prends mes repères et m'aclimate.
Mon premier mot hindi est "Byar" (Amour)

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