Suède, Finlande, Norvège, Suède: dernier périple en Scandinavie
Carnet de voyage en Europe du Nord

Pour la sixième année consécutive, nous prenons la route des pays nordiques. Nous avions pourtant prévu de changer de direction cette année, pour aller visiter l'Europe centrale puis, sur le retour, dire un petit bonjour à la famille du Frioul. Mais, dès le mois d'avril se faisait sentir au fond de nous, une sorte de manque. Les grands espaces, les lacs immenses lumineux sous le soleil de minuit, le dépaysement total au milieu d'une nature préservée. Malgré plus de 100 000 kms déjà parcourus en Scandinavie, nous trouvions encore de nombreux sites à visiter, de l'autre côté de la Baltique. La décision fut vite prise, mais cette dernière visite prendrait l'allure d'un pèlerinage, ou plutôt d'un tour d'adieu, sachant bien que plusieurs étés passeraient avant notre retour au cercle polaire.





Le 04 mars 2010
Traversée de l'Allemagne
Partis hier matin de Champlitte, nous faisions halte sur l'autoroute allemande où nous trouvions toutes les commodités nécessaires aux voyageurs.Nous avions le projet de trouver ,au passage, le Restaurant Waldgeist à Hofheim am Taunus , connu pour ses menus XXL. De bonne heure, en forme après une bonne nuit, nous roulons doucement en direction de Hofheim. Nous ignorons l'adresse exacte du resto . Aux portes de la ville, un marchand arrêté au bord de la route présente ses cerises, framboises et groseilles . J'en profite pour me renseigner : peine perdue ...La ville semble importante, mais personne ne semble connaître cet établissement . Nous nous dirigeons alors vers le centre , quand nous passons devant le poste de Police. 8 ou 10 voitures "Polizei" sont garées sur le parking. Après avoir arrêté l'attelage sur l'emplacement réservé aux bus, je me présente au planton . Il ne parle pas français mais semble connaître le Waldgeist. Arrive alors une grande jeune fille blonde, policière de son état, et qui parle un français impeccable pour l'avoir étudié pendant plusieurs années à Dijon. Accompagnée d'une collègue, qui elle , semble plutôt d'origine latine, elle nous offre de nous conduire à destination. Précédés de la voiture "Polizei", nous traversons la ville à allure réduite et parvenons au resto où notre atteleage et son escorte policière font sensation. En pleine nature, au milieu de la forêt, sur la colline qui domine Hofheim, le Restaurant Waldgeist et son immense parking vont nous accueillir jusqu'à demain. La terrasse est envahie d'une foule joyeuse, les plats sont gigantesques et la bière semble excellente. En définitive, le côté folklo valait bien ce petit
détour.
Timmendorfer Strand
C'est une pluie battante qui nous réveille à 4 heures du matin. Il faut dire qu'hier soir il faisait très lourd. Vers 7 heures, nous sommes prêts à partir, mais la batterie ne veut rien savoir: elle a trop fonctionné hier après-midi pour la glacière alors que nous étions à l'arrêt. Un coup de booster et c'est reparti. Arrêt de nouveau en ville car de nombreux voyants s'allument sur le tableau de bord. Il n'y a plus de compte-tours ni de compteur de vitesse. Un coup d'oeil sous le capot m'en révèle la cause: une des cosses de la batterie s'est débranchée. Plus de peur que de mal ! L'autoroute est très fréquentée et quelques camions font leur apparition: c'est lundi, et ils ont à nouveau le droit de rouler. Le soleil revient et à 11 heures je branche la clim dans la voiture. Nous décidons d'aller à Travemünde pour traverser vers Malmö en Suède. Arrivés sur le Skandinavienkai, nous nous renseignons sur les tarifs qui nous conviennent pour 7 heures30 de bateau. Cherchant un coin pour passer la nuit, nous trouvons un grand stade où manœuvrent des pompiers allemands, des professionnels qui entraînent de jeunes recrues. Le soleil chauffe encore assez fort, ce qui incite les soldats du feu à se rafraîchir au moyen de leurs lances à incendie: douche assurée pour tous devant les spectateurs amusés.
Voir le récit avec photos et commentairesTraversée de la Baltique: Skanör Falskerbö
20 heures, nous arrivons au grand parking de Strandbad à Skanör Falskerbö, sur la côte d'Azur suédoise, que nous connaissons bien. Bain de mer aussitôt dans la Baltique, à une centaine de mètres de l'endroit où nous avons garé la caravane. Après les neuf heures de traversée, quelques brasses dans l'eau bien fraiche revigorent.
Nous avions embarqué ce matin à Travemunde à un tarif imbattable: 97 euros au lieu des 130 habituellement. La compagnie Finnline (anciennement Nordö) faisait une promotion. Le préposé de la TTline, hier soir, nous offrait royalement la traversée pour 195 euros, y compris une réduction de 10%. Là, nous avons fait une affaire. Nous faisons connaissance avec un couple d'allemands de nos âges qui vont pêcher dans les fjords de Norvège. Nous prenons ensemble le brunch à 10 heures 30 et nous ne nous quitterons guère de toute la journée. Le voyage paraît parfois un peu long, car les distractions à bord sont rares. Lecture, sieste, relecture et un bon sauna pour moi pendant une demi-heure. Nous abordons à Malmö un peu fatigués quand même et prenons congé de nos nouveaux compagnons de voyage qui se dirigent vers le nord.
Le grand parking bordé de pins, derrière les dunes où nous sommes installés, a été aménagé cette année et une grande salle de concerts adossés un nouveau restaurant chic, modifie un peu la perspective. Espérons que le concert de jazz prévu ce soir ne nous empêchera pas de dormir. Nous baissons les stores sur un grand soleil qui lui, fait des heures supplémentaires.
Départ pour Strängnäs
Nous quittons Skanör à 8 heures 30. Des Italiens sont venus s'installer à proximité pendant la nuit. Ils sont de Maniago, à côté d’Udine et nous échangeons quelques mots en dialecte du Frioul. Notre itinéraire longe la mer et de nombreuses statues ornent la promenade bordant la plage. La pluie commence à tomber et ne nous quittera pas de la journée. La route dans la campagne suédoise aurait été plus agréable sous le soleil, car très verdoyante et bordée de sapins. Des fleurs roses et des lupins coloraient les accotements et plusieurs élevages de chevaux en liberté jalonnaient le trajet. Dès 15 heures, le ciel est devenu bien sombre. Pas du tout agréable de rouler. Nous faisons donc halte au bord du lac pour une soirée lecture. Demain est un autre jour.
Voir le récit avec photos et commentairesEmbarquement à Grisslehamn.
Ce matin, la pluie tombe doucement sur la caravane, sans nous déranger. Trois caravanes et deux voitures sont venues s'installer à nos côtés pour passer la nuit: pas mal pour un endroit où le camping est interdit. Nous prenons la route en direction de Grisslehamn pour nous embarquer vers les îles d'Aland . Quelques petits soucis tout d'abord pour faire le plein de gas-oil: la carte bancaire ne passe pas. Vingt minutes sont nécessaires pour faire débloquer la pompe de la station. Une roue de caravane étant dégonflée, c'est la galère pour trouver un gonfleur qui puisse me donner une pression de 4,9 bars, tous étant préréglés jusqu'à 3,5 maxi. Quittant l'autoroute pour le bord de mer à Furusund, nous devons traverser Stockholm qui est en pleins travaux. Le GPS ne sait plus où donner de la tête. Enfin, nous retrouvons la route et arrivons à la mer sous un grand soleil.
15 heures: nous voici à l'embarquement et apprenons que le bateau est plein et que la traversée va nous coûter 6 fois plus cher que l'an dernier, soit 1600 SEK. Qu'à cela ne tienne, nous attendrons le bateau de 20 heures, il ne nous en coûtera que 36 euros 80, car les pensionnnés ne paient que demi-tarif. Effectivement, après un voyage de 3 heures sous un grand soleil, nous abordons à 23 h à Eckerö . Nous apercevons quelques moustiques, mais ils sont inoffensifs, engourdis par la bise assez fraîche qui nous accueille.
Bomarsund-Mariehamn sur Aland
Quelques nuages gris nous attendaient ce matin au réveil. Rapidement le soleil réapparaît. Les sanitaires sont sur la plage voisine et libre d’accès. La cafetière branchée nous permet d'obtenir l'eau chaude nécessaire à la toilette. Malgré une brise plutôt fraîche, la mer était tentante et un petit plongeon fut le bienvenu. Idéal pour se réveiller complètement. Nous prenons la route de Bomarsund et nous stationnons à côté du pont. Des pêcheurs suédois sont déjà à pied d'œuvre et je vais les rejoindre. Peu de succès pour eux, comme pour moi.
Nous regagnons la capitale Mariehamn, et après un tour en ville pour acheter quelques ustensiles de pêche, nous cherchons l'hôpital car Michèle doit effectuer son contrôle INR. Route à nouveau vers Humelvik et son embarcadère, pour traverser vers l'île de Brando. Après une demi-heure de voiture sur Brando, il est 23 heures et le soleil s'approche doucement de l'horizon, quand nous descendons les stores pour la nuit. L'embarcadère de Ava, de l'autre côté de l'île va nous accueillir jusqu'à demain matin.
Naantali-Valkeakoski
Nous quittons, ce matin, l'île de Brandö, depuis le port d'Ava. 9 heures 15, nous débarquons à Kustavi, direction Naantali par la route la plus courte. Du coup, nous nous retrouvons sur une piste en terre battue sur une dizaine de kilomètres. A Naantali réside Tarja Hallonen, la présidente de la Finlande et la propriété est ouverte au public pour la visite du parc. 9 euros le billet d'entrée payés à une guide sympa faisant de multiples efforts pour traduire ses commentaires en français, rien que pour nous deux.
De jolis parterres, des statues, des constructions romantiques...Escortés par une agent de sécurité qui n'en avait pas l'air, nous parcourions le parc pendant une bonne heure. Reprenant la route vers 16 heures, nous voulions faire halte à Valkeakoski où un joli petit lac nous attendait. Une agréable petite plage équipée d'un sauna avec des fanas de la chaleur sèche. Impossible de résister à la tentation, mais... 100 degrés au thermomètre placé au niveau du banc inférieur. Plein à craquer: hommes, femmes et enfants. Mon voisin de banc, s'obstinait à jeter de l'eau sur les pierres chaudes et la vapeur me brûlait la peau et la gorge. Après un quart d'heure, je commençais à m'habituer. Un petit plongeon dans le lac et je revenais m'asseoir dans la cocotte minute...Ce même voisin, voulant me faire plaisir, me passa le récipient pour que je verse moi-même l'eau sur les pierres, ce que je fis mais modestement. Un adepte, assis sur le banc du haut, libéra sa place et me l'offrit gentiment . Je ne pouvais pas refuser sans être impoli...Je me retrouvai donc tout en haut, le sang en ébullition. Les poumons me brûlaient littéralement et j'avais l'impression de fumer un cigare mais avec l'extrémité incandescente dans la bouche. Les enfants, quant à eux semblaient à l'aise. Après 20 minutes de ce régime, je rejoignais Michèle pour une longue baignade réparatrice dans le lac.
Ce soir pour compenser la perte d'eau et de sels minéraux, au menu : crémant et poissons fumés.
Plage de Hollola
Petite étape aujourd'hui, après quelques tours en ville avant de quitter
Hammeenlinna pour Lahti. Nuit plutôt calme sur la plage de Valkeakoski. Vers 11 heures, nous sommes à Hammeenlinna et stationnons à proximité du Parc Jean Sibelius. Nous allons aussi voir sa maison, la seule du centre ville construite en bois et entourée d'immeubles modernes . Aujourd'hui, jour de marché, la place qui est devant est très animée ainsi que les rues piétonnes .Nous visitons également le château devant lequel se prépare un festival de Rock. Mélanges de genres ... Impossible de trouver l'entrée du parc Aulanko en raison d'innombrables travaux. Nous continuons donc vers Lahti. Arrêt à la petite plage de Hollola pour un bain improvisé . L'attache de la caravane fait un bruit d'enfer. Cela m'inquiète. Je pense donc les lamelles de friction de l'anti-lacets avec du papier de verre que j'ai eu beaucoup de mal à trouver. Mais comment expliquer le nom d'un produit quand on ne connaît pas le finnois. Je mime donc le geste de me frotter le crâne en faisant un bruit de grattoir. L'employé au crâne rasé et luisant a tout de suite compris.
C'est donc sur cette plage que nous passerons la nuit.
Valkeala-Huvilatie
La nuit n'a pas été aussi calme que prévue. Très fréquentée par les jeunes du coin un peu émèchés, une dispute nous réveillait vers minuit et demie. Vers 4 heures, on frappe à la porte de la caravane : un jeune homme bien mis, avec casquette et guitare fait la manche. Le temps de m'habiller pour sortir, il était déjà parti et, assis sur la jetée,il grattait ses cordes au soleil. 7 heures, bain dans le lac pour se réveiller puis départ pour Lahti. Visite de l'église très moderne et grandiose à l'intérieur : Rinstinkirko, l'église de la croix . Devant : 600 tombes de jeunes soldats tués lors de la 2ème guerre mondiale. Un petit tour vers le marché, puis nous montons à l'assaut de l'Hotel de ville aux abords très fleuris. Nous apercevons au loin les 3 tremplins de saut à ski, qui rappellent les championnats du monde de 2001.Pour le moment, descente vers le port pour aller admirer la Sibeliustalo imposant Palais des Congrès, construit en bois, briques et verre où sont donnés des concerts et présentées des expositions. Chemin faisant,les tremplins deviennent plus proches. Nous décidons de monter au sommet par l'ascenseur. De là-haut, la vue est stupéfiante et porte à une dizaine de kilomêtres. Il nous reste à voir la célèbre église de Hollola construite au 15ème siècle et massive à souhait. Nous quittons Lahti et ses environs pour Kuusankoski, ville entourée de lacs et cherchons une plage pour nous installer. Le S.I n'en connaît pas. Cherchant à nous rapprocher de l'eau, nous débouchons sur deux petites plages de sable fin , apparemment peu connues, car quelques voitures seulement occupent le "parking". Le Lappalanjärvi est calme et son eau est bien douce. Nous y faisons étape .
Voir le récit avec photos et commentairesNationale 62, entre Imatra et Mikkeli
Après le petit bain matinal dans le Lappalanjärvi, nous passons par Kouvola pour un léger problème à la caravane. Le propriétaire des lieux est heureux de nous accueillir . Il connaît bien la France pour avoir séjourné un an à Lille. En effet, adepte du vélo, il avait fait le Paris-Roubaix et gardait un souvenir cuisant des pavés du Nord. La route 62 vers Mikkeli s'annonçait belle et intéressante. Nous admirons au passage l'église en bois de Ruokolahti, dont la Tour de la cloche dominait le petit cimetière voisin. Mais quelle odeur de goudron !..Cela nous changeait de la visite des échoppes où était travaillée et vendue la spectrolite. Nous faisons halte au bord d'un petit lac entouré de forêts.
Ce matin, le soleil illumine la caravane et ses environs. une belle journée s'annonce. Dès le départ et jusqu'à Puumala, nous avions un aperçu de ce qui nous attendait sur la Route 62 : une débauche de Bleu à droite comme à gauche. Notre arrivée à Puumala nous a vraiment ravis par la vue de son petit port au pied du pont orné de sa tour d'observation.
Aujourd'hui sur le port se tient le marché. Nous garons l'attelage sur un emplacement réservé au bus. 10 heures 30, achat auprès d'un commerçant ambulant russe, de soupe de poisson et de friture que nous consommons sur place. C'est aussi l'occasion pour moi de tester mes rudimentaires notions de finnois(même avec un Russe).
Nous reprenons la route vers Mikkeli. Bordée de forêts sur une trentaine de kilomètres, elle nous impressionne par les couleurs et les lumières renvoyées par les lacs innombrables qui reflettent le soleil déjà haut .
Aujourd'hui Samedi, les magasins ferment de bonne heure : 15 heures en ville et 18 heures les supermarchés. Demain, c'est aussi le tour des stations-service. Il nous faut donc prendre nos précautions aujourd'hui. La chaleur est telle que nous devons chercher un stationnement proche d'un lac pour tout le week-end. Le lac de MIkkeli même et son coin de pêche nous offrent un petit coin sympa, d'autant que vu mon âge, je ne suis plus assujetti à la taxe sur la pêche.
Découvrez aussi tous les autres carnets de voyage en Europe du Nord proposés par les Visoterriens.