Ouest canadien
Carnet de voyage au Canada
Voyage de quatre semaines dans l'ouest canadien
Le 26 juin 2008
Toulouse Harrisson Hot Springs
Blagnac départ 6h50 arrivée Amsterdam 8h55
Amsterdam 10h25 arrivée Vancouver 11h20 heure locale (rajouter 9 heures de décalage)
Comme de bien entendu, dès que l’avion a atteint sa hauteur de vol les personnels sortent les chariots pour nous abreuver et nous nourrir. Le personnel batave est professionnel mais sans manières, »scheflutt ou schedrutt ». Pour faire simple nous n’avons pas des gens trop cérémonieux. Nous prenons un apéritif (dose de déménageur) mangeons notre plateau repas en buvant du vin puis nous demandons un digestif (re belote dose de déménageur). Nous sommes alors prêts à faire un petit siestou.
Une énorme surprise nous attend à l'arrivée: une foule compacte se presse dans un immense hall pour passer aux guichets de contrôle. Comme tout le monde nous prenons notre mal en patience : il faut compter au bas mot 1 heure d’attente debout dans une file qui se tortille dans une chaleur pas possible. Jean-Luc nous fait remarquer que si l’avion était plus gros (genre A380) ce serait un beau bordel.
Deuxième surprise aux guichets les gens ne parlent pas forcément français bien que cela soit indiqué dans les guides. Une fois les formalités d’immigration expédiées (c’est le cas de le dire car la seule question qui leur importe c’est de savoir si nous pensons avoir le pneumonie atypique) nous pouvons aller récupérer nos valises qui tournent sur un tapis depuis un bon bout de temps.
Ca y est la grande aventure commence : nous sommes réellement au Canada !
Avec Jean-Luc aux manettes et Claude comme copilote, nous prenons la direction de l’est.
Nous sommes un peu étonnés de voir combien l’herbe est sèche. Il faut dire que la température extérieure nous permet de rester en tee-shirt. Nous imaginions des terres bien plus verdoyantes.
Nous nous dirigeons vers Harrison Hot Springs en sautant la Fraser qui est un large fleuve majestueux. Harrison est une petite ville touristique nichée au bord d’un lac. Sur la plage se déroule le championnat du monde de sculptures de sable.
Le site est magnifique aussi nous décidons de nous installer pour la nuit. Pour cela nous louons un lodge avec deux chambres et un séjour.
Pour le repas du soir nous dégottons une pizzeria tenue par un indou. Le patron du restaurant, rien qu’à notre accent comprend que nous ne sommes pas du coin. Il nous demande d’où nous venons et lorsque nous lui disons que nous sommes français il nous étonne en nous parlant de la canicule et de ses effets.
Vite, vite nous allons nous coucher car cela fait plus de 24 heures que nous sommes debout…
Harrisson Hot Springs Kelowna
Après une nuit un peu agitée car nous n’avons pas encore encaissé le décalage horaire nous nous levons tous à 6h30.
Claude qui est un peu plus curieux que nous sort faire quelques pas à l’extérieur. Nous le voyons bien vite revenir pour prendre son appareil photo et nous prévenir de sortir doucement car des ratons laveurs se promènent au milieu des bungalows. Vite tout le monde se précipite et effectivement nous voyons ces drôles d’animaux se balader, venir parader autour de notre Lodge et grimper dans un arbre tout proche. Voir ces animaux nous semble prometteur pour la suite du voyage.
Nous traversons le parc de Manning qui est vraiment très spécial avec ses forêts si épaisses qu’il y fait presque noir. Quand nous voulons nous arrêter sur un parking pour aller faire un tour nous voyons une affiche : tous les chemins sont fermés pour cause d’incendies.
A Princeton nous quittons la route pour rentrer dans la ville et faire des photos des vieilles maisons et saloons de l’époque de la ruée vers l’or.
Peu avant d’arriver à Osoyoos nous faisons une halte pour casser la croûte. Déjà nous commençons à voir d’énormes vergers et exploitations viticoles. Le contraste est très tranché entre les collines très arides et les fonds de vallée verdoyants grâce à l’irrigation. Quand nous remontons dans la voiture je sens soudain quelque chose qui me pique la cheville : il s’agit d’un petit cactus avec des aiguilles longues de 3 cm accroché à mon pantalon. C’est vrai que nous ne sommes pas très loin du désert de poche.
Nous roulons depuis quelques temps quand nous apercevons dans le ciel une formation assez caractéristique : des oies en pleine migration. Nous nous arrêtons pour mieux les observer. Elles crient sans cesse certainement pour se repérer les unes par rapport aux autres et s’encourager mutuellement. Quelques kilomètres plus loin nous voyons Spoted Lake, un drôle de lac surchargé de sels minéraux. Ces sels forment des cercles à sa surface. Ce lac est dans une propriété privée mais un petit bout de parking providentiel le surplombe et nous permet de faire des photos. Vu les commentaires dans les guides je ne pensais même pas le voir.
Puis nous partons vers Pocket Désert.
Ce n’est pas très facile à trouver mais par contre très intéressant à visiter.Nous écoutons avec quelques difficultés les explications de la biologiste qui nous sert de guide. Nous sommes dans un éco milieu qui fait suite au désert qui débute au Mexique, se poursuit aux USA et remonte le long des Rocheuses. C’est vrai que si l’on observe bien la vallée de l’Okanagan on se rend compte que tout est très sec sauf la bande au bord du lac est qui est irriguée à profusion. Là, poussent des pommiers, abricotiers, pêchers et pruniers.
Nous longeons ensuite le lac Okanagan qui fait 100 Km de long sur 3 de large.
Nous commençons à voir de l’autre côté du lac des collines toutes calcinées. C’est vrai qu’ils en ont parlé à la télé à cause des gens évacués à Kelowna lors des incendies.
Kelowna Golden
En cours de route nous faisons une halte chez un marchant de fruits installé dans une très belle ferme.La ferme a été fondée en 1912 et est décorée de manière outrancière : fleurs, petites cabanes, chemin bordé de citrouilles, vieux engins exposés. Il y a même une petite mare avec des bateaux minuscules en forme de cygnes : vraiment très kitch. Nous y achetons des fruits et une tourte aux fruits mélangés qui s’avère excellente.
Peu avant Revelstocke nous recommençons à voir des forêts brûlées. A certains endroits nous voyons même des fumerolles. Pas étonnant que des hélicoptères sillonnent le ciel.
Nous faisons un arrêt pour visiter le site historique de Craigellachie où la jonction du chemin de fer Atlantique et Pacifique a eu lieu.
Nous allons ensuite au parc de Mont Revelstocke et achetons le Pass à l’entrée. D’office on nous considère comme un groupe ce qui nous permet d’économiser pas mal (nous payons 89 $ pour tous). Nous laissons la voiture et montons au sommet du Mont puis faisons les deux boucles proposées sous une fine pluie froide. Nous avons de très beaux points de vue sur la vallée de la Columbia.
Lors de la deuxième boucle (vers le poste de surveillance des incendies) nous passons à côté d’une mare autour de laquelle il y a des traces de pas : ongulés, canidés et oh ! Surprise Jean-Luc découvre des traces d’ours.
Hors du parc nous allons visiter une forêt de « pruches ». C’est extraordinaire de voir ces thuyas immenses. Vu l’humidité qui règne, nous avons l’impression d’être dans un forêt tropicale.
Retour vers la voiture et départ vers le parc de Glacier.
La pluie s’intensifie et le relief est tout bouché par les nuages, aussi nous n’apercevons aucun des 400 glaciers que contient le parc.
Nous continuons donc notre route et comme nous avons changé de fuseau horaire (+ 1 heure) nous décidons de faire halte à Golden pour la nuit. La route après la Rogers Pass est très impressionnante car elle descend pratiquement en ligne droite sur de nombreux Km. Trouver un motel n’est pas très compliqué mais trouver un endroit correct pour manger se révèle très difficile.
Golden Canmore
Nous décidons de partir directement du motel et de nous arrêter en cours de route pour le petit déjeuner. Il faut dire que les restaurants qui sont autour du motel sont bien tristes et peu engageants. Par contre nous devons aller jusqu’à Radium Hot Spring pour trouver un troquet ! Quel drôle de pays, très étendu avec un habitat dispersé. Je me demande comment font tous ces routiers qui conduisent à longueur de journée. En fait ils ont trouvé une parade à ce manque de débit de boissons : quand ils s’arrêtent pour faire le plein du camion en même temps ils font le plein de leurs gobelets isothermes, ce qui leur permet de supporter le voyage.
Le restaurant où nous faisons halte est tenu par un coréen qui parle un peu français. Il nous recommande chaudement d’aller à Lake Louise et dans le parc de Yoho. Comme nous avons un peu de mal à nous comprendre nous ne lui disons pas que c’est prévu au programme.
Nous reprenons la route vers Banff en traversant le parc de Kootonay. J’avais bien noté que dès l’entrée on pouvait voir des mouflons au bord de la route. Juste après le poste des gardes, nous passons les « portes de fer » un genre de falaises de roches rouges que nous nous empressons de photographier. Au moment de repartir Colette aperçoit des animaux en face du parking. Bingo ce sont des mouflons, des femelles, dont une avec un énorme collier émetteur. Ils ne sont pas trop craintifs et nous pouvons les approcher pour leur tirer le portrait. Nous continuons notre chemin en passant tout d’abord devant les piscines d’eaux chaudes que nous pouvons admirer de la route. Ensuite nous faisons une halte au bord d’un petit lac tout vert au bord de la route : il porte bien son nom le lac Olive. Un petit chemin en fait pratiquement le tour ce qui nous permet de bien l’immortaliser. Malgré le temps gris et légèrement pluvieux les eaux sont vraiment très colorées. L’explication donnée dans les guides fait état de sels minéraux en suspension dans les eaux.
Nous continuons notre périple dans le parc et nous arrêtons pratiquement à toutes les aires car nous distinguons la rivière Kootonay entre les arbres. Cette eau vert jade nous attire beaucoup.
Malheureusement pas mal de sentiers sont fermés à cause des risques d’incendie.
Environ à la moitié du parc nous sentons une odeur de bois brûlé et voyons des panneaux indiquant qu’il est interdit de s’arrêter pendant 30 km. Nous traversons ainsi d’immenses forêts toutes calcinées. Quel crève cœur de voir cette nature saccagée et surtout de penser à tous les animaux qui auront péri dans les flammes ou dans la fumée. Bien sûr quand on voit les immensités couvertes de forêts inextricables on se rend compte que les pompiers ne peuvent pas jouer un bien grand rôle dans la lutte contre les incendies. En fait ils se limitent à protéger les routes, les habitations et les gens. Tant pis nous profiterons de ce qui se voit de la route et des quelques aires ouvertes aux touristes. Quand nous remontons dans la voiture nous sommes surpris par l’odeur de fumée qui y stagne.
Avant Banff nous faisons halte pour manger et voir les lacs Vermillon qui sont en contrebas de la route. Dès que nous nous garons des corbeaux effrontés viennent se poser près de nous dans l’espoir de participer au festin.
A Banff nous avons la chance de trouver une place dans un parking gratuit en plein centre ville. Nous partons un peu à l’aventure dans la ville mais la pluie nous incite à aller nous enfermer dans un musée.
Comme nous n’avons pas trouvé le Visitor-center nous entrons dans un magasin d’objets indiens que Claude a repéré. Le vendeur à qui nous demandons le chemin du musée Luxton est vraiment très serviable. Ayant reconnu notre accent il nous parle en français et surtout téléphone pour connaître l’adresse du musée pour nous indiquer la route.
En fait c’est en plein centre ville et nous pouvons y aller à pied. De l’extérieur cela ressemble à un ancien fort en bois avec des palissades pour le défendre. Nous nous y attardons pas mal d’autant plus que nous entendons la pluie dégouliner sur les toits. Nous voyons de très beaux objets des indiens des plaines exposés de manière attrayante. Chose très agréable nous pouvons tirer autant de photos que nous le désirons ! Quand nous en ressortons la pluie s’est légèrement calmée mais ce n’est quand même pas l’idéal pour arpenter la ville.
Nous partons ensuite faire une petite boucle autour des lacs Vermillon mais c’est assez décevant car nous sommes trop bas par rapport à l’eau pour voir quelque chose. Quand nous sommes bien fatigués de nous mouiller nous filons vers Canmore où d’après ce que j’ai lu l’hébergement est plus facile (moins de monde) et surtout moins cher qu’à Banff. En cours de route nous voyons le temps se lever ce qui nous permet d’apprécier les montagnes qui bordent la vallée.
Canmore-Canmore
Nous partons vers Banff pour aller faire la boucle Minewanka. Nous avons un peu de chance quand nous passons le long des lacs Johnson, Two Jacks et Minewanka car un soleil timide a fait son apparition. Nous en profitons pour faire de nombreuses haltes et des photos. Nous avons même la chance de voir des biches dans un sous bois entre les lacs Johnson et Two Jacks. Le lac Minewanka est vraiment très grand et bordé d’une chaîne de montagnes poudrées de neige. En cours de route nous voyons là aussi les ravages provoqués par les incendies : d’énormes taches noires viennent maculer le vert des forêts.
Nous rencontrons aussi de nombreux cyclistes sur leurs VTT. Il semblerait que des tours opérators organisent des balades en vélo dans ce secteur. Le terrain ne présente pas trop de difficultés car il n’est pas trop pentu, les lacs et les montagnes sont assez beaux ce qui ajoute au plaisir du circuit pour ceux qui sont un tantinet sportifs.
Lorsque nous nous arrêtons au parking de Blanhead le temps semble vouloir tourner à la pluie. Qu’à cela ne tienne, nous prenons quand même le chemin qui mène à une ancienne mine de charbon. La montée est dure dans un sous bois suffisamment dense pour maintenir une obscurité assez importante. Nous dépassons les anciennes mines qui ne sont en fait que des puits comblés et clôturés pour éviter tout risque d’accident. Nous continuons le chemin pour monter jusque dans un cirque qui domine la vallée. Malheureusement la pluie s’intensifie et même se transforme en neige. Vu comme l’horizon est bouché nous n’aurions de toute façon pas pu apprécier le paysage. Nous redescendons donc et lorsque nous repassons devant les mines nous surprenons des oiseaux qui ressemblent à des poules de bruyère ou à des perdrix. Ils ne sont pas très sauvages mais leur plumage leur permet de rester presque invisibles dans le sous bois. Arrivés au parking nous sortons notre pique nique et observons un spectacle assez cocasse : dès que nous avons ouvert le sac de nourriture des oiseaux sont venus se poser dans les arbres autour de nous. Une famille du cru est venue s’installer près de nous à une table de camping et a déballé une quantité industrielle de nourriture. Soudain un oiseau plus effronté que les autres vole vers leur table et lors d’un passage en rase motte dérobe une tranche de pain de mie malgré leur présence. Du coup les autres oiseaux sont venus pour essayer de partager ce festin. Après cela nous repartons vers Banff en faisant une petite halte à Cascade Lake. Ce site semble être un lieu de détente pour les habitants du coin, bien équipé avec des tables, des sites où faire des feux. Les gardes mettent à disposition du bois pour les barbecues et il y a même une espèce de cabane avec foyer couvert pour les jours de pluie. C’est vraiment très bien organisé.
Nous passons d’abord par Cave and Basin pour voir les sources d’eaux chaudes. Nous visitons la grotte, les piscines et assistons à une projection d’un film en français qui nous raconte l’histoire des sources et du parc.
Nous faisons ensuite une boucle à pied au bord de la rivière qui est tout aussi verte vue de près que de loin. Les appareils photo chauffent un max pour essayer de capter cette luminosité.
Canmore Golden
Quand nous émergeons le matin, nous avons la surprise de trouver de la gelée blanche sur la voiture. Il ne fait donc pas si chaud que çà mais en contre partie le ciel est bien dégagé.
Nous partons vers Lake Louise en suivant la promenade de la Bow qui est en fait l’ancienne route vers Jasper. Elle a l’avantage de rester au plus près de la rivière et surtout elle est interdite aux camions. La route traverse d’épaisses forêts comme nous en avons déjà vu. Par endroit dans une trouée nous avons une vue superbe sur les montagnes.
Tous les parkings sont autant d’invitation à la photo. Les sommets sont couronnés de neige, quelques nuages traversent le ciel bleu azur, aussi les montagnes semblent se projeter vers nous. A un moment nous voyons une voiture garée au bord de la route et Claude qui est un vieux routard découvre une biche en train de brouter dans le sous bois. Nous garons la voiture et rejoignons bien vite les gens en train de photographier cette bête qui vaque tranquillement à ses occupations. Les animaux ne sont vraiment pas craintifs, certainement car ils savent qu’ils ne sont pas chassés. En effet à l’entrée de chaque parc des panneaux spécifient que toute arme est prohibée dans les parcs. Si une bête doit être abattue car elle devient dangereuse ce sont les gardes qui s’en chargent.
En chemin nous allons visiter le canyon Johnson. Un chemin bien aménagé mène à une série de cascades plongeant entres des falaises très rapprochées. Même si l’on ne va pas jusqu’au bout du chemin on voit de toutes façons des choses très intéressantes. Comme nous sommes en assez bonne condition physique nous montons pratiquement jusqu’en haut. Pour aller voir la dernière cascade il faut plusieurs heures de marche aussi nous revenons sur nos pas.
Vers 13h nous faisons halte pour pique niquer sur une aire offrant une vue époustouflante sur les montagnes et la vallée. C’est fantastique, nous sommes seuls au milieu de la nature, les glaciers luisent au soleil, il fait très doux et les seuls bruits que nous entendons ce sont les oiseaux et la rivière qui coule en contre bas. Nous fantasmons un peu en rêvant que nous habitons dans ce lieu et que le matin nous ouvrons nos volets sur ce spectacle grandiose.
Quand nous arrivons à Lake Louise nous montons directement au bord du lac. C’est véritablement une pure merveille : un lac vert laiteux niché dans un écrin de montagnes et surplombé par le glacier Victoria.
Quand nous sommes arrivés au bord de l’eau nous avons entendu un grondement sourd vers le fond du site. Une mini avalanche s’est produite sur le glacier. Il faut dire que nous ne sommes pas à une altitude très élevée et que le soleil chauffe. Toutes les conditions sont réunies pour ce genre d’évènement.
Au bord de l’eau une énorme verrue vient gâcher une partie du paysage : un énorme bâtiment d’au moins 10 étages pompeusement appelé « château Lake Louise ». C’est un hôtel construit pour héberger les nombreux touristes (des gens très aisés) qui se pressaient là au début du siècle dernier. Heureusement quand on photographie le lac on tourne le dos à l’hôtel ce qui permet d’avoir des vues bien bucoliques, où l’on pourrait croire que nous sommes les premiers explorateurs.
Pendant que nous faisons une promenade au bord du lac, nous assistons à un spectacle croquignole : nous croisons 2 personnes âgées dont une mène une poussette. Sur le siège du dit engin trône un chien style ceux de Belmondo ! Il n’y a que des américains pour oser faire une chose pareille.
Nous montons ensuite vers le lac Moraine : là aussi nous sommes comblés et constatons que le lac a bien une couleur turquoise. Pour le voir sous toutes ses coutures nous partons sur un chemin qui permet d’en faire pratiquement le tour. En cours de route des avertissements préviennent les randonneurs qu’une femelle grizzli et ses petits rodent dans le coin. Il est donc conseillé de partir par groupe de six personnes et de marcher en rangs serrés. Pourquoi six ? Est-ce le nombre lui fait peur où est-ce pour qu’elle ait assez à manger ?
Nous partons ensuite vers Field en traversant le parc de Yoho que nous visiterons demain. Là aussi les paysages sont sublimes. Nous faisons une halte sur une aire pour voir le fameux tunnel en colimaçon. Chance inouïe à ce moment là un train passe. De nombreuses photos du train qui se mord la queue sont prises pour Roland.
A Field déception : il s’agit d’une toute petite ville. Le peu d’hébergement est pris d’assaut, aussi nous décidons de continuer notre chemin jusqu’à Golden. En cours de route nous apercevons de jeunes males mouflon qui broutent sur le bas côté. Bien sur nous immortalisons le moment en leur tirant le portrait.
A Golden nous allons au même hôtel que la dernière fois.
Les propriétaires qui sont asiatiques nous indiquent un restaurant chinois. Nous y allons et pour 10$ nous mangeons à volonté. En plus c’est bon ! Plusieurs tours opérators connaissent cette adresse : quand sommes arrivés un bus en partait et pendant que nous mangions un autre a débarqué sa troupe de touristes(asiatiques bien sur). Les serveurs ne chômaient pas. Notre serveuse qui est très sympathique nous indique tout ce qu’il y a à voir dans le parc de Yoho. Encore une fois nous constatons que les gens parlent facilement au Canada.
Golden Lake Louise
Dans la nuit la pluie est arrivée et c’est sous une fine bruine que nous partons.
Nous nous rendons sur les rives du lac Emerald dont on nous a vanté la beauté. Il porte vraiment bien son nom avec ses eaux vertes malgré le manque d’ensoleillement
Nous empruntons le chemin qui longe le lac et nous conduit jusqu’à son extrémité. Cette balade donne lieu à de nombreuses photos car il nous semble toujours que la vue que nous avons est plus marquante que la précédente.
Nous reprenons ensuite la route vers Field pour aller voir le pont naturel (Naturel Bridge) sur la rivière Horse Kicking.
Nous nous dirigeons ensuite vers « upper spiral tunnel » et la cascade Takakaw.
Du tunnel nous ne verrons pas grand-chose car il est à moitié caché par les arbres et en plus la pluie semble s’intensifier. Nous avons pu en apercevoir l’entrée lorsque nous étions dans la vallée, par contre nous n’avons pu repérer la sortie.
Pour accéder à la chute Takakaw la route s’élève brusquement, notamment par une série de 3 lacets sur une paroi quasi verticale. En plus à cet endroit là la route est très étroite, de qui oblige les camping cars à manœuvrer pour passer.
J’imagine les problèmes que doivent rencontrer les bus (oui il y en a qui passent là) et surtout je ne voudrai pas me trouver face à un de ces mastodontes à cet endroit là. Pendant que nous montions la pluie a redoublé et le paysage est pratiquement masqué par la brume. Quel dommage car la cascade est vraiment magnifique. Il y a tellement de débit que l’eau, en tombant sur des rochers au tiers de sa hauteur, rejaillit avec force. L’eau provient du glacier Daly que nous ne voyons pas car il est caché par un verrou au sommet de la cascade. Après avoir attendu un moment dans la voiture nous décidons de nous équiper avec nos vêtements de pluie pour nous approcher de la cascade. Vue du pied, la cascade est vraiment très belle mais c’est un peu frustrant car elle ne rentre pas dans l’objectif. Il faut dire qu’elle fait tout de même 340 m de haut.
Nous redescendons dans la vallée pour pique niquer sur une aire très bien équipée (comme la majorité) : poubelles anti-ours, toilettes et bâtisse pour manger à l’abri.
Nous continuons ensuite vers Lake Louise pour boire un café et y chercher un hébergement.
Au Visitor-center le gars de l’accueil nous indique un hôtel composé de bungalows à 175$ la nuit. Cela nous convient mais avant d’aller en retenir un nous allons d’abord boire un bon café bien chaud. Que c’est bon de se réchauffer. Pour aller réserver un chalet nous reprenons la promenade de la Bow direction Banff. Alors qu’à Lake Louise on nous annonçait des disponibilités, quand nous arrivons sur le parking nous avons la mauvaise surprise de constater que l’hôtel est complet. Demi-tour pour aller voir le deuxième motel dont nous avons l’adresse. En fait nous nous retrouvons dans une auberge de jeunesse ou plutôt un gîte d’étape. Nous prenons deux chambres chacune équipée de 4 lits (superposés). Le bâtiment est vraiment très bien conçu et rien n’y manque : cuisine immense où rien ne manque, toilettes et douches ultra propres. Il y a même un restaurant où nous allons manger. Les parts sont bien copieuses, ce qui fait qu’avec un plat de pâtes nous en avons assez pour passer une bonne nuit.
Lake Louise - Ice fields Parkway
Quand nous émergeons des plumes nous constatons qu’il pleut aussi nous ne nous pressons pas trop. Lorsque le jour est levé nous voyons qu’en fait il neige.
Avant de prendre la route vers Jasper nous décidons de faire une dernière virée au lac Louise. Sous la neige serrée qui tombe, il n’a plus aucune couleur. S’il avait fait soleil nous aurions bénéficié de conditions idéales pour les photos car nous aurions eu le soleil dans le dos.
Départ vers Jasper en empruntant la promenade des glaciers en espérant que le ciel va se dégager. Dès la sortie de Lake Louise nous apercevons un panneau au bord de la route annonçant la présence d’ours. Au cas où nous ne verrions pas cette charmante bestiole nous immortalisons le panneau. Il faut dire qu’ils font très bien les choses : les panneaux sont très explicites.
Manque de bol le nuage noir semble nous poursuivre. Il nous est pratiquement impossible de sortir de la voiture tellement il neige ou pleut. Sur un parking nous tirons le portrait de corbeaux qui ont l’air aussi frigorifiés que nous.
Adieu la balade au lac Peyto pour l’instant mais nous espérons pouvoir faire demi-tour un peu plus tard pour venir le voir. Il faut dire que les photos qui sont dans les guides sont vraiment magnifiques et nous donnent envie d’y aller.
Nous continuons notre chemin et parfois nous pouvons faire une halte car nous avons précédé le nuage. Alors vite fait bien fait nous tirons quelques photos puis repartons bien vite.
Nous parvenons tout de même à faire deux petites marches.
Une première à partir d’un camping nous mène à un petit lac au bord de la rivière.
La deuxième nous permet de descendre dans le lit de la rivière Mystaya pour voir des marmites de géant formées lorsque l’eau se fraye un passage à travers un verrou rocheux. Les eaux sont vraiment tumultueuses et l’on comprend que la roche ne puisse résister à cette puissance.
Comme toujours et malgré le manque de luminosité les eaux ont des couleurs extraordinaires.
Cahin-caha, nous arrivons près des champs de glace : les glaciers viennent jusqu’au bord de la route alors que nous ne sommes qu’à 2000m d’altitude.
Il est temps de manger mais nous ne nous attardons pas car il fait vraiment un froid de canard. Vite nous remontons dans la voiture et continuons vers l’unique hôtel entre Lake Louise et Jasper sur les champs de glace Columbia. Le complexe comprend 4 niveaux : le rez-de-chaussée est un hall d’exposition sur les glaciers, le premier est un centre d’information et de réservation ainsi qu’un magasin de souvenirs. Le deuxième comprend un restaurant et un snack. Quand au troisième il constitue l’hôtel et comporte 35 chambres. Vu le temps pourri et la neige qui tombe toujours nous allons à la centrale de réservation voir s’ils ont des chambres libres. Les chambres sont pour 4 personnes : 1 grand lit et un canapé au rez-de-chaussée et sur la mezzanine deux lits jumeaux. Cela nous convient parfait et nous réservons bien vite une chambre. Par contre comme la neige tombe de plus en plus dru nous nous retrouvons coincés dans le bâtiment ce qui fait que nous trouvons l’après midi un peu long. Par contre nous sommes bien contents de ne pas avoir à rouler jusqu’à Jasper car nous ne connaissons pas l’état de la route ainsi que le temps nécessaire pour y aller.
Icefield Parkway Jasper
Quand nous sortons de sous la couette notre premier réflexe nous mène devant la fenêtre. Ouf ! Il n’a pas tant neigé que cela. Jean-luc nous prépare gentiment le café et nous traînons un peu avant de descendre prendre le petit déjeuner. Au lieu d’aller au restaurant prendre un breakfast traditionnel nous allons à la cafétéria. Mal nous en a pris car ce n’était pas fameux et en plus c’était cher.
Avant de démarrer nous faisons des photos de la voiture couverte de neige puis nous prenons la direction de Jasper.
Nous faisons halte pour photographier Weeping Wall série de cascades qui tombent de la falaise de l’autre côté de la vallée.
Comme le temps semble s’éclaircir du côté de Lake Louise nous décidons de revenir sur nos pas au moins jusqu’aux lacs Peyto et Bow.
Pendant que nous circulons dans la vallée nous doublons un cyclotouriste qui traîne sa petite carriole sous la neige. Il faut vraiment être courageux pour se lancer dans une telle randonnée quand on sait que les rares hôtels sont éloignés d’environ 100 Km. Avec le temps qu’il fait cela ne doit pas être du gâteau !
Malheureusement plus nous allons vers le sud et plus le temps se gâte.
Quand nous arrivons au lac Peyto le ciel se voile franchement mais nous pouvons tout de même faire quelques photos. En contre partie nous avons le site pratiquement pour nous tout seuls alors qu’avec le beau temps cela doit grouiller de tous les côtés.
Le lac n’est pas aussi bleu que dans les guides mais tout de même il ressort bien sur les photos. Quand nous redescendons du belvédère la neige recommence à tomber. Nous poussons jusqu’au lac Bow mais là le temps nous gêne franchement.
Nous retournons vers Saskatchewan Crossing où nous faisons le plein de la voiture (dans ce pays il est interdit de rouler sur la réserve car les pompes sont distantes de 100km) et mangeons un morceau. Cela fait du bien de rentrer dans la cafétéria et de manger un plat chaud car dehors le vent qui passe sur la neige n’est vraiment pas chaud.
Après avoir refait tous les niveaux en route pour Jasper.
Nous allons voir particulièrement les chutes Sunwapta car je ne compte pas toutes les haltes que nous avons faites en cours de route.
Arrivés à Jasper nous allons directement au Visitor-center qui se trouve en face de la gare. Le bâtiment est vraiment très beau et surtout bien intégré dans le décor. On nous indique Pine bungalows au bord de la rivière. Rien que de l’extérieur cela paraît très sympa mais alors vu de l’intérieur c’est génial : deux chambres, un grand séjour avec cheminée, une cuisine puis une salle de bain-WC. Que demander de plus ? T out ça au milieu des bois au bord de la rivière. Après une installation rapide nous repartons en ville pour aller acheter de quoi faire le petit déjeuner à la chambre ainsi que le pique nique du lendemain. Nous découvrons un petit restaurant chinois tenu par des coréens. On nous propose un repas pour 4 personnes avec tout un assortiment de plats : soupe, nems, beignets de crevette, poulet au citron, porc à l’aigre douce et bœuf aux légumes le tout accompagné de riz cantonnais. Avec une boisson chacun nous nous en tirons pour 110$ au total. Pas mal du tout !
Au sortir du restaurant nous sommes surpris par le froid : nous sommes emmitouflés un maximum et pourtant nous avons froid.
Nous rentrons vite fait à la chambre car il nous tarde d’allumer la cheminée. Nous avions prévu le coup et acheté du bois à l’accueil du lodge. Après une belle flambée nous allons vite au lit en laissant les portes des chambres ouvertes pour bénéficier de la chaleur du foyer.
Jasper Jasper
La nuit a été fraîche, même blottis sous les couvertures. Nous préparons un bon petit déjeuner à la française. C’est bien agréable de pouvoir traîner en pyjama. Claude nous dit avoir entendu des bêtes crier au lever du jour mais nous avons beau écarquiller les yeux nous ne voyons rien.
Nous prenons la route du lac Maligne et dès l’embranchement nous tombons sur des voitures arrêtées. Nous faisons comme tout le monde et Oh merveille nous apercevons un cerf avec des biches en train de brouter sur le bord de la route.
Nous commençons à faire des photos puis comme les animaux s’enfoncent lentement dans le sous bois, nous empruntons un petit chemin qui nous permet de les suivre. Nous arrivons ainsi à l’entrée d’un Lodge dont nous nous rendons compte qu’il est pratiquement en face de notre motel. Nous pouvons alors pleinement admirer cette harde composée d’un grand male (malheureusement pour lui il avait perdu le quart de ses bois certainement lors d’une bagarre) et de huit à dix femelles.
Lorsque nous repartons, nous n’avons pas fait 10 Km que le phénomène se reproduit : des voitures garées. Cette fois ce sont des mouflons : deux males dont un semble assez âgé : belle paire de cornes.
Un peu plus loin nous atteignons une zone où d’après les panneaux il faut faire attention aux loups qui traversent la chaussée. Nous avons beau ouvrir l’œil pas de trace de canidés.
Nous faisons halte au lac Médecine qui est pratiquement vide à cette période de l’année puis au lac Maligne. Là nous partons faire une courte balade vers le lac Moose. Je pense qu’il porte bien son nom car nous voyons sur ses rives des tas de déjections animales qui nous en sommes surs ne sont pas des crottes de lapin ni de chèvre.
Sur la route du retour, nous apercevons encore une fois un attroupement au bord de la route et nous aussi allons voir ce qui se passe. Oh ! Merveille, une moose est couchée dans le sous bois en train de ruminer. Vite nous lui tirons le portrait puis nous dirigeons vers un autre groupe de gens. Encore mieux : un male debout et une autre femelle couchée ! Claude est tout excité (et nous aussi) d’avoir vu ces énormes bêtes et surtout d’avoir pu les approcher à 10m. D’après lui rien que ce spectacle nous rembourse des frais engagés pour le voyage et nous ne sommes pas loin de penser comme lui.
Peu après avoir repris la route nous sommes « obligés » de faire un nouvel arrêt : sur le bord de la route quelques mouflons (des femelles uniquement) broutent sur le bas côté. Il y en a même une qui vient lécher avec entêtement la carrosserie d’une voiture. Je pense qu’elle doit y trouver un peu de sel.
Nous faisons halte ensuite pour voir le canyon de la Maligne : effectivement la rivière se creuse un passage fort étroit dans une barre rocheuse. Le spectacle est très beau mais vu la profondeur des gorges et le manque de recul il est parfois bien difficile de faire une photo. Lorsque nous revenons à la voiture nous trouvons des mouflons (males à belles cornes) couchés à côté des véhicules.
Un peu plus loin nouvel attroupement : là c’est un cerf dont je n’ai pas compté les cors mais il en avait pas mal. Il broutait sur le bord de la route puis, tous ces photographes le gênant, majestueusement il a traversé la route.
Nous continuons ensuite vers Jasper et la promenade des Glaciers (30 Km) pour aller voir les chutes Athabaska.
Juste avant nous faisons halte au lac Horse Shoe et ses eaux d’un bleu saphir profond.
Encore une fois nous sommes impressionnés par la beauté du site que nous allons visiter : imaginez une rivière au débit important, des rochers déchiquetés par la force de l’eau. Entre les roches la rivière parait toute bleue comme si on y avait mis du colorant.
Pour rentrer à Jasper nous empruntons l’ancienne route qui serpent au pied des montagnes. Nous croisons plusieurs petits lacs avec chacun des couleurs différentes : vert anis (lac Leach), jaune ou gris.
A l’entrée de la ville nous voyons un troupeau de biches tranquillement installées au bord de la route. Encore une fois nous pouvons les approcher d’assez près car elles ne sont pas farouches.
Pour le repas nous allons dans un petit restaurant italien situé au premier étage d’une maison. On nous propose un menu pour quatre personnes. Envoyez ! Pour nous faire patienter on nous amène une planche à découper avec dessus un pain brioché tout chaud et un bol de sauce tomate froide et comme le temps s’éternise nous le mangeons presque tout. Ensuite nous avons droit à un énorme plat qui contient 4 cannellonis, 4 boulettes de viande, des pâtes style carbonara et des pâtes aux coquillages. Nous arrivons à tout manger au grand étonnement du serveur.
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