Notre chemin de Compostelle, 2ème partie. l'Espagne par le Chemin du Nord
Carnet de voyage en Espagne
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Partis de Bretagne le 12 avril, nous avons déjà parcouru 800 kms environ. Voir notre premier carnet, en France.
Nous voici arrivés en Espagne. Nous allons longer la côte, Santander, Unquera, Ribadeslla, puis direction Oviedo, Lugo et Santiago, but de ce beau et grand périple. Il doit nous rester environ 850 kms à parcourir. GO
Le 08 juillet 2009
Irùn - San Sebastian , 26kms
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Première nuit en territoire Espagnol et en albergue. Nous sommes 10 dans cette albergue, et c’est un peu difficile. Il n’y a qu’un WC dans la même pièce que la douche et cela bouchonne.
Nous prenons tous ensemble le petit déjeuner et je me retrouve devant un choix difficile. Sur l’étape du jour, il y a deux possibilités avec un chemin beaucoup plus difficile que l’autre. Hier soir, plan à l’appui, je me suis fait expliquer la direction à prendre par le responsable de l’albergue. Je dois préciser que ni mon mari JC ni moi-même ne parlons Espagnol, cela complique un peu nos conversations...Ce responsable m’a bien montré le chemin que nous devions prendre, pour moi c’était clair. Le souci c’est que ce matin je discute avec un homme qui revient du chemin du Nord et qui me dit exactement le contraire ! J’ai donc un peu d’angoisse en partant pour cette première étape espagnole. Le temps est très menaçant. Très belle montée jusqu’au mont Jaizkibel. Le mont est dans le brouillard et, bientôt, nous marchons sous une pluie violente, de 10 h à midi. Toute la journée nous aurons de fortes montées et des descentes très raides. Nous avons finalement décidé d’écouter l’homme de ce matin et non pas le responsable espagnol. Pourtant à la vue des difficultés, nous nous demandons si nous ne sommes pas sur le fameux chemin très difficile ! Nous apprendrons plus tard, par Maurice,( Un pèlerin qui vient de Suisse et qui restera à nos côtés quelques jours) que nous étions bien sur le « plus facile », sur l’autre, lui avait été obligé de s’aider avec des câbles accrochés à flanc de montagne ! je n’ose imaginer notre galère si nous nous étions lancés dans telle aventure.
Sur les hauteurs, la balade est magnifique. Beaucoup de chevaux en liberté dans la pampa. Au détour du chemin, un cheval et sa jument surveillent un poulain très, très jeune.
A mi-chemin, à Pasia Donibane, nous prenons un petit bateau pour traverser la ria de Pasajes.
Arrivés à San Sebastian à 16 heures, l’auberge est encore loin, mais sur le chemin de demain.
C’est en demandant notre route pour rejoindre cette auberge de jeunesse qu’un barman, en français très correct, nous indique les hauteurs de la ville. En fin de journée, cette montée est épuisante, tout cela pour s’apercevoir qu’il n’y a vraiment rien là-haut, une plaisanterie de fort mauvais goût !
A l’albergue, nous retrouvons Maurice, notre Suisse, l’allemand et un couple de parisiens.
Pour le dîner, nous profitons de la cuisine pour nous faire une omelette et cuire des pâtes. Cette auberge de jeunesse porte bien son nom car il y a ici un « nid » d’étudiants : belges, français, Anglais, Suisses, Allemands, Espagnols. Il y a une étudiante espagnole qui supervise l’ensemble et discute avec nous, nous offrant sangria et saucisses spéciales.
C’est ici que nous faisons connaissance de Françoise, une Belge. Nous ne le savons pas encore mais nous nous suivrons pratiquement jusqu’à Santiago. Mony
A Guadalupe, nous espérions trouver du ravitaillement comme nous l’avait indiqué le mec de l’albergue, c’était une mauvaise information. Nous finirons nos restes, pain, chocolat et un reste de chips.
Après la traversée de la ria, nous passons devant le phare et gravissons les escaliers à flanc de falaise. La montée est très raide. Ensuite, jolie promenade avec des vues superbes sur l’océan.
Vestiges d’un ancien aqueduc puis c’est la descente sur San Sebastian.
Ce soir à l’auberge de jeunesse, une bande de jeunes européens cuisinent un repas espagnol ; pour nous c’est du pur plaisir que d’être au milieu de toute cette jeunesse.
Nini est bien fatiguée, il est 20 heures et elle dort déjà. JC
San Sebastian - Zarautz, 21 kms
Leblogdenini.jimdo.com/
Petit déjeuner copieux à l’auberge. La journée commence par une forte grimpette, mais cela en vaut la peine. On longe la côte sur les hauteurs, belle promenade dans le pays basque. Françoise nous prend en photo devant le premier « bar aqua », au dessus du mur, il est gravé : Santiago 795 kms. On est presque arrivés !
Aujourd’hui, nous aurons beaucoup de chemins formés de très grosses pierres, avec des descentes infernales. Aie ! Mon pied !
Nous arrivons vers 14 h à Zarautz, mais nous mettrons beaucoup de temps pour trouver notre auberge. Nous demandons notre chemin de nombreuses fois. A chaque fois, nous comprenons le début des explications puis, le débit se fait plus rapide et nous ne saisissons plus rien. Nous laissons les personnes s’exprimer, puis quand elle semble avoir fini, nous les remercions d’un gentil gracias et allons plus loin où nous recommençons la manœuvre.
Enfin arrivés à l’auberge, nous retrouvons Françoise qui est en train de se faire enregistrer. Ce sera toujours comme cela, elle aura toujours un brin d’avance sur nous. A notre arrivée, la plupart du temps, elle aura déjà pris sa douche, fait sa lessive et pourra nous indiquer où se trouve l’office de tourisme, où on peut manger le soir etc. En fait, en arrivant à notre ville étape on se disait toujours : bon, il faut trouver Françoise ! Elle avait une vigueur extraordinaire, semblait ne jamais être fatiguée. Pendant que nous nous reposions, c’était encore elle qui, bien souvent, faisait l’accueil des autres pèlerins. Infatigable, je vous dis !
Nous sortons nous promener dans Zarautz. Il y a un joli paséo maritime, chez nous on dirait promenade des anglais. Il y a des centaines d’enfants dans les rues, de nombreux orchestres, des serpentins partout. Est-ce une fête locale ? Nous ne le saurons pas. En tous cas, dans notre auberge, il y a une centaine de petits monstres qui ont fait le bazar jusqu’à fort tard ! On se serait cru dans un poulailler ! Mony
Pour le départ ce matin, le guide parle d’une volée de marche. C’est une bonne volée !
Nous avons fait un grand détour pour traverser une ria, cela laisse l’impression de ne pas avancer, c’est trompeur.
Le chemin est souvent défoncé et formé de grosses pierres, très casse-pattes ! Nous espérons que les pieds vont tenir.
Pour trouver l’auberge, c’est un vrai jeu de piste vu la barrière de la langue.JC
Zarautz- Deba, 26 kms
Leblogdenini.jimdo.com/
Nous démarrons par une très jolie promenade piétonnière, le long de la mer. Cela nous amène à Getaria. Le soleil est bien présent mais il y a de l’air marin, juste pour nous rafraîchir.
Le sentier ensuite nous emmène entre montagne et mer. Le déjeuner se fera sur une aire de pique nique, face à la mer. Serions-nous arrivés au paradis ? C’est trop beau ! Il serait tentant de s’arrêter là, mais, curieusement, ni l’un ni l’autre n’y avons songé. Pourquoi ? Sans doute parce que l’on sait que notre route ne fait que commencer et que des instants comme celui-là, nous en aurons des milliers d’autres.
Françoise nous rejoint au moment où nous sommes prêts à repartir. Sur le chemin, il en est toujours ainsi, on se double, on se perd…
Arrivés à Deba vers 14 h 30, je ne veux pas retomber sur un plaisantin qui nous donne de mauvaises infos, je me dirige vers un policier. Il reconnaît aisément notre statut de pèlerins et nous demande de le suivre au poste qui est tout près. C’est lui qui nous tamponne notre crédenciale et qui nous donne la clé de l’albergue. Il y a 8 places. C’est là que nous voyons pour la première fois le grand père. Va-t-il réellement prendre la place dans le lit au deuxième étage ? Ce grand père sera le sujet de grandes discutions car personne jamais ne l’a vu sur le chemin. Il arrive tout propre alors que souvent nous sommes bien crottés. Maurice, un jour, l’a vu près d’une gare. Il est vrai que depuis quelque temps, notre itinéraire suit plus ou moins la voie ferrée. Alors, bien sûr, nous bâtissons un roman, imaginant ce monsieur prenant le train et profitant des hébergements pèlerins pas chers ou gratuits. Serions nous devenus médisants ? Sans doute, car nous le reverrons beaucoup plus tard, à Güemes, là où il n’y a pas de gare et où l’albergue est perdue dans les hauteurs. Le taxi peut être ?
Cette étape à Deba me laissera de vilains souvenirs, c’était beaucoup trop petit pour autant de personnes, je ne peux pas respirer. Je ne peux dormir. A 4 heures, j’ai déjà fait ma toilette et je suis prête à partir ! JC dort alors je patiente… Mony
Ce matin, en partant, nous voyons des gens qui assistent à une messe à l’extérieur, ils chantent.
A l’intérieur des terres, il y a des plantations de vignes, des vignes de Tsakoli, un vin blanc légèrement pétillant. Les ceps sont hauts de 1m60.
Le lieu de pique nique ce midi, face à la mer, ressemblait à un rêve. Dire que les autres sont au boulot !
La descente sur Deba est pénible. C’est une descente raide et périlleuse.
Nous dînons en ville en resto rapide. Pour le dessert, nous avons acheté 500g de fraises que nous dégustons sur un banc.
Je crains que Nini dorme encore très mal. Nous sommes beaucoup dans peu d’espace et, de plus, nous sommes face aux toilettes. Homme ou femme, tout le monde semble avoir des soucis de prostate ! Quelle circulation la nuit ! JC
De Déba à Markina Xemein, 23 kms
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Départ dès que JC est réveillé. En partant, je choisis un bâton parmi tous ceux qu’une responsable a déposé là, pour ceux qui en auraient besoin. Nous recommençons à rencontrer des chemins bien gadouilleux et il me sera utile.
Nous trouvons un bar ouvert, un exploit à cette heure en Espagne ! Cette fois-ci, nous obtenons bien un café solo, notre accent s’améliorerait-il ?
Après un arrêt technique, nous sommes rattrapés par Maurice, notre Suisse. Cela fait plus de deux mois qu’il est parti de chez lui et il a envie de parler. Nous marchons toute la journée avec lui, les kms défilent vite. Nous quittons la côte, nous nous enfonçons à l’intérieur des terres, nous allons en direction de Bilbao, prévu pour dimanche.
Le poncho sera mis souvent à contribution. Vers midi, il fait beau et nous trouvons des chaises sèches : talus empierré. Pour nous, ce sera sardines, pains, chips. Pour Maurice, saucisson et oignons, chacun ses préférences !
Vers l’arrivée, superbe descente caillouteuse. La pèlerine est fatiguée mais elle est encadrée par les deux mecs, un devant, un derrière, elle ne tombe même pas !
Il est trop tôt pour l’ouverture de l’albergue alors nous allons prendre un café tandis que Maurice s’offre « une bonne bière », son péché mignon. Plus tard, nous retrouvons Françoise. Chacun s’installe, l’endroit nous paraît immense et luxueux par rapport à hier. Nous retrouvons pas mal de connaissance, avec, entre autre, notre pépé. Mony
L'albergue était vraiment très petite. Nous n’avons qu’une envie, sortir d’ici. Je fais même mon sac à l’extérieur !
Nous cheminons avec Maurice, il est très bavard.
A Markina, nous visitons une église qui a la particularité d’avoir été construite autour de trois roches en équilibre.
Pour le repas du soir, c’est toujours la même chose impossible de se faire servir avant 8h, 8h30. Par dépit, nous achetons des gâteaux et encore une barquette de 500g de fraises. Pas très équilibré mais délicieux.
Ps le café est à un euro trente cinq, l’Espagne n’est pas moins chère que la France.
JC
Markina Xemein - Gernika
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Le responsable de l’albergue était fort sympathique, il nous a donné beaucoup de conseils. Il a beaucoup insisté sur le fait qu’il fallait éviter les chemins ce matin à cause des pluies de ces derniers jours.
Avant de partir, nous prenons un café en compagnie de Maurice et de Françoise. Ils démarrent très rapidement et nous ne les suivons pas. Nous prenons toujours beaucoup de précautions avec notre machine et la faisons chauffer très doucement. Bientôt, Maurice laisse Françoise prendre ses distances, elle va décidément très vite.
Les hommes papotent et me laissent, à tort, le soin de la navigation. Au moment où je commence à avoir des incertitudes, un chauffeur nous fait signe que nous nous sommes trompés, il faut faire demi-tour. Du coup, les mecs s’intéressent un peu plus à l’itinéraire !
La pluie est toujours présente. La balade dans la forêt, sur les hauteurs, est très jolie mais les chemins sont glissants. On se « cradotte » copieusement mais personne ne tombe. Nous prenons la route chaque fois que c’est possible.
Pour déjeuner, nous avons la chance de trouver un arrêt de car avec banc. Nous sommes rattrapés par un jeune couple dans un état lamentable, beaucoup plus crotté que nous… Ils ont dû choisir le balisage officiel. Voici ce que notre guide en disait : le balisage incite à partir à gauche, ne pas en tenir compte à moins d’être un adepte de la baignade ! « L’Arroyo » peut être très profond après la pluie…
La pluie nous escorte jusqu’à Gernika. Pour trouver un hébergement et gagner du temps, nous nous adressons à un policier. C’est un jeune et il est fort embêté, car, ici, il n’y a rien. Après avoir beaucoup tourné, nous débusquons une pension. C’est assez cher et un peu craignos.
Pour dîner, nous descendons manger une paella. Je regrette très vite. Nous ne serons servis qu’à 20h30, dans un bruit infernal. Moi, je veux mon lit ! Mony
Cette nuit, il y avait quelques ronfleurs et ronfleuses.
Maurice nous a adoptés. Il a fait bien des kms depuis la Suisse et souvent tout seul.
Le Camino est boueux et délicat par endroit. Pour l’instant, nous sommes toujours passés.
Ce soir, simple toilette car, effectivement, la douche est suspecte !
JC
De Gernika à Lezama
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A la sortie de Gernika, nous nous faisons héler par un pèlerin. C’est Maurice dans un bar. Nous prenons le café et repartons ensemble. Le guide parle de sentiers très ravinés, ce qui nous inquiète un peu. En fait, c’est une sorte de torrent mais qui s’écoule sur de gros rochers. Humide, certes, mais propre !
Pendant notre premier arrêt technique, Maurice s’éloigne doucement. Nous poursuivons tous les deux. Ce sont maintenant des sentiers corrects, au milieu des eucalyptus.
Pour ce midi, JC avait cuisiné une salade variée, à manger avec cuillères dans un bol… pas facile sous une pluie battante !
Au village de Goikolexea, nous retrouvons deux moines bouddhistes (Françoise et Maurice avec leur poncho rouge). Ils sont très heureux car ils viennent d’assister à un mariage avec, parait-il, jolis costumes et belles musiques.
A Larrabetzu, cette fois-ci, cela ressemble à une fête de voisins, où chacun apporte quelque chose à manger. L’ambiance est sympa. Je demande à une maman l’autorisation de prendre en photos ses trois petits garçons ; elle accepte et est très fière.
Notre pension de ce soir est à un bon km de Lezama mais sur notre route pour demain. A côté d’hier, c’est très chic et… très cher !
Nous devons retourner à Lezama pour trouver notre pitance. Cela nous fera deux kms aller retour et, en prime, nous nous prenons une superbe averse. Pas possible de se faire servir avant 21 h, toujours ce même problème…Nous nous rabattons sur un bar. Nous liquidons ce qu’il a, à savoir des tortillas et quelque chose qui ressemble à un gâteau. Encore une fois, ce n’est pas très équilibré mais cela trompe la faim.
Pendant que les français boivent un café pour se réchauffer, Françoise, elle, prend deux verres de rouges ! Ah, ces Belges !
Comme tous les soirs, j’ai préparé l’étape de demain. Je suis inquiète. Bilbao est une très grande ville et la banlieue semble très étendue. Pour nous rassurer le guide dit : ce n’est tout de même pas le Bronx. Je l’espère bien ! Nous avons tout de même l’intention de prendre le train sur une dizaine de kms pour zapper un peu cette banlieue et aller jusqu’à Portugalette. Cela nous fera une étape de 25 kms environ. Mony
Nous n’avons pas trop bien dormi mais nous en avons l’habitude.L’hôtel était bruyant, les espagnols hurlent plus qu’ils ne parlent.
Ce matin encore beaucoup de pluie.
Pour aller dîner ce soir, nous nous faisons « saucer » copieusement. Le repas se fera de bricoles trouvées dans un bar.
La nuit, devrait être calme. Demain, nous fêterons nos 1000kms. JC
De Lézamà à Portugalette, 25 kms
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Au départ, je zappe un grand détour en gardant la route qui est calme et tranquille. Je perds l’avance gagnée car JC décide plus loin de prendre le chemin des crêtes. Ce chemin n’a de joli que le nom. Ce ne sont que des antennes relais, trouver plus moche semble impossible ! C’est un chemin très caillouteux qui me fait vraiment mal aux pieds, bref, la pèlerine est grognon !
L’arrivée sur Bilbao est affreuse comme prévu. Comme souvent dans les villes, le balisage est très mauvais, on est souvent abandonné. Il faut savoir se débrouiller. Là, c’est compliqué et on galère pas mal avant de nous retrouver dans le centre. Comme la plupart des centres ville, c’est joli. Nous nous restaurons un peu et rejoignons la gare.
Nous décidons d’aller en train jusqu’à Barakaldo, soit une dizaine de kms, ceci afin de zapper un peu la banlieue de Bilbao. A la descente du train, nous avons beaucoup de mal à retrouver le Camino. Nous nous égarons dans des endroits qui donnent le frisson. Ce n’est pas le Bronx a dit le guide, peut-être, je n’y suis jamais allée, mais là, ça craint…c’est vraiment la seule étape que je ne voudrais surtout pas refaire ! Un vrai cauchemar !
Je ne trouve pas Portugalette beaucoup plus sympa mais je suis de mauvaise humeur alors je ne suis plus très objective ! Il faut pourtant reconnaître que les gens, eux, sont formidables. Après avoir lu l’adresse de notre hôtel, deux messieurs assez âgés nous y conduisent. C’est très gentil de leur part, d’autant que c’est une ville avec un fort dénivelé, il fait chaud et ces braves hommes auraient pu préférer rester à l’ombre en terrasse. Notre périple les époustoufle. Pour nous faire comprendre, nous montrons notre crédenciale avec notre itinéraire, 1000kms de faits sur 44 jours de marche.
Je suis très inquiète pour l’étape de demain, trop longue et impossible à couper.Mony
Fête des mères. Nous sommes complètement déconnectés de la réalité et j’ai bien failli oublier…
Bilbao est une très jolie ville mais Nini n’apprécie pas. Elle est vraiment fatiguée. Je crois que notre aventure va s’arrêter bientôt. Dans les prochains jours, il y a de très grandes étapes et pas de solutions pour les raccourcir.
Ce matin, nous sommes passés dans des quartiers vraiment louches, mais, en fait, personne ne s’est occupé de nous.
C’est toujours difficile de se ravitailler. A l’heure où nous arrivons, les magasins sont généralement fermés. Comme nous nous couchons tôt, les restos ne servent jamais à l’heure de notre dîner. Nous nous retrouvons souvent dans des pizzerias, seul endroit où le service commence dès 19h. Bref, la vie du pèlerin n’est pas toujours facile, ce n’est pas du tourisme ! Heureusement, les paysages grandioses sont là pour compenser. JC
De Portugalette à Castro Urdiales, 27 kms
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Départ à 6h30 car l’étape sera longue. Dans un bar, nous saluons Maurice, nous avons déjà pris notre café alors nous partons devant lui. Seulement voilà, nous commençons par un beau plantage au démarrage. Nous marchons sur 1km5 avant qu’un espagnol nous confirme nos doutes, ce n’est pas la bonne direction… Cela fera donc 3kms à ajouter à l’étape du jour !
Sur 11kms, nous empruntons une piste piétonne qui repose mon pied. Vers les 10h, nous apercevons notre Maurice, il est en panne. Il souffre beaucoup au niveau des talons, il s’est déchaussé, a marché un peu pieds nus mais là, il semble être au bout de son chemin. JC lui prête la lotion anti-inflammatoire, prévue pour mon pied. Il se masse, se rechausse. Nous repartons doucement avec lui. Il est heureux de pouvoir repartir. Plus que la lotion, c’est je pense, le fait de nous retrouver qui lui a redonné le moral. Nous plaisantons. Sur ce chemin, selon la légende ou les croyances de chacun, St Jacques vient en aide au pèlerin lorsque c’est vraiment nécessaire. Nous imaginons donc que c’est lui qui, sciemment, nous a égarés ce matin pour que nous nous retrouvions derrière Maurice et que nous puissions lui venir en aide !
Nous avons fait une halte casse croûte peu de temps après, Maurice a continué. A l’arrivée, ce soir, nous l’avons aperçu loin devant nous. Il a donc pu terminer son étape. Françoise l’a rencontré au moment du dîner et nous a annoncé qu’il prenait une journée de repos. Nous ne l’avons jamais revu.
Peu après Zierbana, nous retrouvons la mer. Pique nique et balade face à l’océan, cela suffit pour nous faire oublier la journée d’hier.
Nous avons fait les 8 derniers kms en suivant la route. Ce n’est pas très agréable mais autrement l’étape faisait 35kms.
Les travaux de l'albergue ne sont pas terminés et nous faisons provision de plâtre. Par contre, elle est bien conçue, de plus il y a un micro ondes. Ce soir, donc, grande cuisine !
Nous sommes 16 dans le dortoir. Mony
La journée a été longue, c’est une grande étape. De plus, ce matin, nous faisons 3kms pour rien, à cause d’une erreur d’interprétation.
L’albergue de ce soir est correcte, propre et gratuite.
Nous ressortons pour la recherche de notre pitance. Comme souvent, nous entrons dans le supermercado « Eroski ». Ce soir ce sera tortilla, salade, yaourt, fraises, cela mange un pèlerin ! Jc
De Castro Urdiales à Santona, 27 kms
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Avec tout ce monde, je n’ai pas dormi…Nous pouvons prendre un vrai petit déjeuner grâce au micro onde, ça, c’est vraiment appréciable. Nous démarrons en même temps que Françoise et un allemand. Fidèles à notre habitude, nous démarrons très doucement, il faut lancer la machine sans la fatiguer. D’autant qu’après les 30kms d’hier, les muscles ont été douloureux cette nuit. L’allemand, lui, fonce. On traverse un hameau et… On le retrouve derrière nous ! Il s’était planté ! Chacun son jour !
Cette côte cantabrique est sublime.
Après Islares, nous devons faire un choix : Soit faire 12 kms pour contourner une ria ou longer la nationale et utiliser son pont. C’est cette deuxième solution que l’on choisira. L’autoroute est presque parallèle à la nationale, elle doit être gratuite et, du coup, il y a peu de monde sur la nationale et les bas côtés sont larges. L’étape d’aujourd’hui faisait 29kms, celle de demain, 12, en « rusant » comme nous l’avons décidé, nous ferons en une fois 28kms, c’est acceptable. Nous aurons souvent l’occasion d’aménager notre itinéraire différemment que celui proposé par le guide. Cela explique que nos étapes ne correspondaient pas forcément à celles que j’avais indiqué à nos admirateurs ! Sur du si long terme, impossible de faire des prévisions exactes.
Nous sommes doublés plusieurs fois par deux espagnols qui sont partis hier seulement.
A la pointe de Laredo, nous prenons le bateau pour traverser une ria. Les deux espagnols sont là aussi. A la descente du bateau, on fonce à droite, eux à gauche… Ils arrivent avant nous à l’auberge de jeunesse et prennent les deux dernières places. Mais nous ne le regretterons pas, on nous propose une tente de camping et, au final, j’ai mieux dormi que dans un dortoir. Pourtant, c’était très bruyant. Nous sommes près d’une route très passagère et les petits espagnols de l’auberge sont très en forme jusqu’à fort tard. Mony
J’ai déjeuné de pain et d’infusion à la camomille, j’avais pris cela pour du thé. Pas étonnant que j’ai manqué d’énergie assez rapidement ! Heureusement, très vite, nous avons trouvé un bar dans un camping et avons pu prendre café et pain. Je suis surpris par l’appétit de Nini. (Ben oui, j’ai toujours faim et pour une fois où je peux me gaver de chips et autre cochonnerie sans prendre trois kilos, je ne vais pas me priver !)
A Laredo, nous suivons le paséo maritime sur plus de 4kms, c’est très joli.
A Santona nous sommes accueillis par une forte odeur de poissons dus à la conserverie. JC
De Santona à Güemes, 20 kms
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Le départ de Santona n’est pas bien balisé mais guide + boussole + flèche + instinct, on s’en sort bien.
Aujourd’hui, nous sommes un peu à l’intérieur des terres et nous ne verrons pas la côte. La balade est cependant fort jolie, sur les hauteurs, par de petites routes tranquilles.
Nous déjeunons à Güemes et, après renseignement, nous apprenons que l’albergue est à 1 km hors chemin et qu’il faut grimper pour y arriver. Ce n’est pas très grave, d’une part l’étape d’aujourd’hui est courte et d’autre part, cette étape a une super réputation sur Internet. C’est l’arrêt à ne pas rater. Le responsable d’association de St Jean d’Angely, celui qui nous avait donné beaucoup de renseignements sur le chemin du Nord, avait entouré au marqueur cette albergue. Je suis donc curieuse d’y aller voir.
Nous arrivons à l’albergue, un lieu magique dans la montagne. La façon dont nous sommes accueillis est difficilement descriptible. L’homme qui est là parait offrir sa vie aux pèlerins, cela semble pompeux comme expression pourtant c’est ce que l’on ressent. Dévouement sans limite, gentillesse, sourire.
Nous sommes les premiers arrivés, nous nous installons dans une maisonnette pour trois personnes ; Françoise nous rejoindra plus tard. Nous sommes tous arrivés de bonne heure et nous prenons le temps d’échanger quelques confidences ainsi que nos coordonnées. On ne sait jamais à quel moment on va perdre de vue un pèlerin.
Il fait beau, JC fait une lessive complète. Malheureusement vers 16h, nous avons un super orage. Chacun en profite pour rester dans son duvet et se reposer. Cependant le linge ne sèchera pas et ce sera problématique demain pour JC. Un jean mouillé doit bien peser dans les 1kg5 !
Nous serons conviés au repas du pèlerin, le soir. Nous étions 18 autour de la table et il nous a été servi un repas de roi. Encore du bénévolat pour les deux dames qui ont préparé ce dîner. Une quinzaine de pèlerins chaque soir, cela représente beaucoup de travail. Tous ici, semblent animés par la même passion. Il y a des maçons qui préparent d’autres lieux d’accueil pour encore améliorer la qualité de cette albergue hors du commun. Après le dîner, un monsieur nous explique l’histoire de cette famille, la création de l’albergue par le père Ernesto, ses débuts, ses œuvres dans le monde entier. C’est sûrement passionnant, mais comme tout est raconté en espagnol, nous ne faisons que deviner une partie de ses explications. Dommage ! Ce jour-là, nous avons vraiment regretté de ne pas parler espagnol De plus, cela nous aurait permis de mieux remercier l’ensemble de ces gens. Comme nous n’avons pu que dire un banal gracias, nous avons essayé de combler en rajoutant un autre billet dans la boîte prévu pour les « donativo ». Mony
La nuit au camping s’est bien passée, j’ai très bien dormi, malgré le bruit. Pour le petit déjeuner, nous avons innové avec des galettes de maïs, curieux mais bon.
Nous longeons une ria qui n’a rien à envier aux paysages bretons.
Nous prenons un café dans un petit bar. Je ne le paie que 0.90 centimes. En Espagne, aucun prix d’affichés et nous avons parfois l’impression que c’est à la tête du client…
Le fléchage n’est pas toujours au top mais les habitants nous remettent sur le bon chemin.
L’albergue est perdue dans un paysage de Savoie.
Ce soir, nous avons eu droit à un repas copieux et reconstituant. Nous étions 18 autour d’une belle table : français, belges, suisses, espagnols, allemand et… Polonais ! Vous vous souvenez de notre pépé ? Celui qu’on accusait de faire le voyage en train ? Ce soir, il est là. Nous découvrons ainsi qu’il est polonais et ce soir, il est ravi de pouvoir trouver quelqu’un qui connaisse sa langue. JC
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