La Suisse à vélo, sur l'Euro vélo 6
Carnet de voyage en Suisse
Ayant dans l'idée de partir vers des horizons plus lointains, en cette année 2007, je découvre le début de l'euro vélo 6.
Alors que les premiers avions fusent tel des fusées éclairantes dans le ciel de la capitale de la Sapaudia, menant leurs occupants vers des destinations de rêves, j'arpente la route vers la gare de Genève avec Fanny, entre travaux du tramway et indigènes se rendant au travail.
Le Train qui part pour Bâle est bien à l'heure suisse, Fanny y a sa place pour laquelle elle a déboursé 20 francs suisses.
Le paysage de la suisse est beau, au travers du hublot de ce pendolino qui me met la tête à l' envers et le foie patraque.
C'est donc malade que sous une pluie fine nous débarquons à Bâle.
Dès la sortie de la station, les balises numéro 2 de la suisse à vélo, indiquent le cheminement à suivre.
Repas pris dans un restaurant social, Alterzentrum zun lamn ; pour une somme correcte , la route en direction des sources du Rhin débute tranquillement alors que la pluie cesse enfin.
Le Rhin chargé de limon, à la belle couleur marron, est impressionnant par son débit et la hauteur de ses eaux.
Les villes et les villages s"égrènent,: Giebenach, Zursach.. : lorsque je n' admire pas la campagne je travaille tout mon allemand que je n'ai jamais appris en lisant les indications routières et panneaux.
Les autochtones indigents, sont sympathiques et débonnaires, et me saluent par un "Morgen" crois-je comprendre, ce qui semble signifier "bonjour" , Morgen toi même leur réponds-je.
A la faveur d'une halte cartographie, perdu dans la pampa, suite à une balise ratée, une belle indigène sans gêne m'accoste, "Volen sie ..." me dit-elle . "Ma che " lui dis-je alors. En fait, il s'agit d'une belle italienne affable qui me voyant perdu me renseigne gentiment comme le font la plupart des autochtones.
Je refuse cependant le gîte et le coucher qu'elle m'offre, ayant encore beaucoup de paysages à découvrir dans cette suisse allémanique, j'allais dire allez-maniaque, tant les fermes sont belles, et bien entretenues, rien ne dépasse, même pas le tas de fumier comme en Savoie.
Après cette pratique de la langue vivante, c'est ému, que je reprends la route qui louvoie entre villages fermes et châteaux en Argovie.
je trouve le bivouac à Ellikon am rhein, sur le quai de la navette qui traverse le fleuve, accrochée à son fil d'ariane.
Pas un bruit, seul le clapotis et le flot de l'eau agrémentent le silence, alors que les truites sautent comme des folles.
J'aurais malgré tout, du mal à trouver le sommeil allongé au banc de cette société.
105 km seront accomplis en cet après midi..
2eme jour Ellikon am rhein Zurich
Réveillé par les sauts des truites, c’est à jeun, et bouffé par les moustiques, alors que la brume laisse planer une atmosphère romanesque sur le fleuve, que tout doucement sans un bruit, je quitte le bivouac pour la douce campagne.
Dans ce petit matin chagrin, ich bin alein sans freulein, alors que le soleil qui joue avec l'horizon et les arbres, renforce cette ambiance envoûtante.
Le Vallon est frais, mais les " Morgen " des autochtones sont réconfortants.
Le pays vallonné est calme si ce ne sont les pétards à bouchon des militaires suisses qui résonnent dans les futaies déjà fraîches en ce début septembre.
J'ai parfois du mal à suivre le cheminement du balisage, mais finalement, le parcours résurgeant, me mène à Stein am Rhein, sur le Rhin, à la frontière allemande . j'occulte l'Auberge de jeunesse : Jugendherberge stein, car il est encore trop tôt.
Dommage car une fête se prépare, monstrueuse, dans cette ville aux maisons à colonnages, si typique.
Alors que le passage de la frontière est assez cocasse, sur un chemin de terre, l'endroit est calme est reposant entre fleuve et pommiers.
Un indigène Allemand s'évertue à m'expliquer la route. Je fais mine par des ya ya et hochements de tête que j'ai tout compris alors que mon vocabulaire se limite à 5 ou 6 mots.
Je repère un camping "horn" situé au bord de la piste, sait-on jamais pour la prochaine bambée.
Le balisage est bon, mais dans ce maillage impressionnant de pistes cyclables, il me faut user de lunettes de près puis de loin pour ne pas paniquer, et de toute façons ne pas niquer in fine, malgré le ton affable des allemandes.
Tour du lac de Constance effectué, puis perdu dans la plaine riche de cultures de la suisse retrouvée, je me pose sans le vouloir peu avant Zurich sur un parking entre route et la voie de chemin de fer..
Il existe bien parait-il des campings à la ferme, nommés ici "aventure sur la paille", mais non allemand étant léger, je ne trouve aucun panneau s'y référant. A défaut de paille, ce sera le glacis de cet abri à vélos.
160 km ce deuxième jour
3eme jour Zurich Morat
Vivant selon le rythme de la lumière, il est à peine 6 h 30 sur la montre de Joyce, à Zurich, sur ce parking, lorsque j'ouvre subrepticement un oeil.
Bivouac levé rapidement me voici on the road again sur cette route des faubourgs de la capitale des assurances suisses.
Zurich est une ville d'affaires, riche, les avenues sont belles et bien tracées. je traverse sans coup férir, grâce à la circualation absente ce samedi, et les bandes et voies cyclables la ville. Ayant perdu les balises, à l'instinct et à la boussole, plein ouest.
Je retrouve finalement le balisage numéro 5 qui doit normalement mener à Lausanne puis Genève ;
entre chemins de halages, campagne, pommiers, parfois perdu j'avance.
Me voici à présent dans une contrée ressemblant à la normandie, que lon nomme la suisse normande.
Les villages aux fermes typiques et richement entretenues, sont magnifiques. pommiers, fleuve, tas de bois, fraîcheur, cidre, cela ressemble bien à la normandie que je connu en 2007, mais en plus riche.
Les fleuves alimentent également quelques centrales électriques, au fil de l'eau ou thermiques, ou peut-être nucléaires, je ne sais, mais me voici à passer derrière le jardin de la 4ème de ce périple.
Soleure (Solothurn en allemand) , bat la fiesta, un groupe de hard rock, réveille les morts de la cathédrale St Urs.
Après avoir marqué une petite pose photo parmi cette jeunesse en goguette, je reprends la piste cyclable qui arpente les champs en direction de Bienne, peu après une vaste zone industrielle, mais propre.
La zone est agricole et plate, les jardins ouvriers succèdent aux cultures, entre déversoir du lac et voie férrée.
Km 131 au compteur, Bienne enfin, mais la zia vittoria, n'est pas mal, et finalement heureusement car à l'odeur elle m'aurait peut-être prié d'aller dormir ailleurs.
Changement de canton, changement de langue, je retrouve les panneaux en français, les voitures accélèrent, la furie reprend, la suisse allémanique est passée.
Peu après Bienne où je sus un instant le balisage cinq, encore et encore , je note un Camping à linderhau 10 km après la cité : "sait-on jamais".
je tangeante le Lac de Bienne et de beaux coins pour pic-niquer.
Ce soir est le dernier de cette goguette, c'est pourquoi je m'offre une pizza, pour 25 francs suisses soit 17 euros une belle pizza et deux bières calmeront ma faim.
Mais l'Hôtel de la gare est trop cher pour mes bourses : " 53 euros " et sans traversin, c'est pourquoi un très bel abri bus situé à la sortie du village fera l'affaire.
185 km
4eme jour Morat Genève
L'abri bus ayant beau être magnifique, fonctionnel et bien abrité, il est assez inconfortable pour y dormir.
Autant dire que dès les premières lueurs, me voici on the road. Mais content d'avoir économisé 53 euros, l'avancée est idyllique dans la fraîcheur et la brume qui recouvre la lac de Morat. Le mais dégage comme une odeur de fumée ou de chichon pour les initiés, et réveille tous mes sens.
Le soleil pointe au dessus du lac.
Estravayer est désert sur le coup des huit gongs du clocher.
"allez soyons fou, je suis le 5 qui descend vers le lac".
Le chemin non goudronné entre forêt et lac, est désert.
Tout à coup, au loin, une biche dandoline de la tête et des hanches.
Une déesse, rêves-je, non, une joggeuse ingénue.
La Vénus qui ne m'a pas vu, voulant satisfaire un besoin tout naturel ; se redresse d'un bond : mal lui en en prit.
La Vénus me mis l'eau à la bouche, mais qu'elle se rassure sans lunettes ni lentilles je n'ai rien vu, seulement imaginé, et Dieu sait que mon imagination est plus fertile que mon intelligence.
M'excusant d'importuner, je passe et continue le chemin pour finalement voir Yverdon sur le coup des 9 heures.
L'endroit est désert, un arrêt casse croûte au petit casino du coin, est indispensable après cette profusion d'adrénaline : Pour les statistiques : 46 km ont étés parcourus.
La route en balcon, entre mais et cultures mène à Orbe au km 58 puis à Orny au km 65, et enfin à Serraz au km 67.
Mais par une gourance, voici Morges au bord du lac léman, alors que je souhaite passer entre jura et lac, dans le vignoble de Cossonay.
Les ouin ouin s'affolent les bougres.
La route d'Orbe, d'abord calme, est tout à coup envahie de motos et de belles autos en folie..
La circulation y est dingue en effet, c'est pourquoi je remonte sur le plateau , pour retrouver le balisage 5 par Fouenex dans la riche campagne vaudoise.
A Burnel je note une balise du chemin de compostelle.
Tournicotant sur le cinq, guidé par les avions qui planent en direction de Genève, je note mes points de passage : le Cynodrome de Genève, Richelien, Colex, Colavrex Chavanne les bois : la belle campagne genevoise maillée de nombreux chemins à parcourir à pied ou à VTC.
Mais c'est quoi au juste un cynodrome ? moi j'ai d'abord eu des pensées impures, mais arrivé à la maison, j'ai appris par le petit Robert qu'il s'agit d'un stade ou courent les levriers : Le cyclotourisme n'est pas le cyclotourustre , il instruit.
J'assiste même au Domaine de Veytay , en terre sainte, à mon premier match de polo, non pas le polo Couty, mais le polo, le vrai avec des canassons.
Au vu des somptueuses triumph rouges bites qui y stationnent et des gent dames qui y baguenaudent : l'endroit est très populaire.
j'arrive à l'heure du thé, à Meyrin le lac, chez la Joyce qui se désespère de ne plus voir son pépére, requinqué par une clairette de Die de chez Carot : "bordel".
148 km : Total 600 km




Le 11 février 2008
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