Italie du Sud et Sicile
Carnet de voyage en Italie
C'est un premier voyage. Nous l'avons effectué en camping car, mais cela n'a pas beaucoup d'importance, c'est juste un moyen commode pour le transport et l'hébergement.
Nous avons ainsi pu parcourir les Abruzzes, les Pouilles, le Basilicate, la Calabre et la Sicile.
Ce carnet est présenté jour après jour, mais rassurez vous, je ne donne pas l'heure du lever ni le menu de midi. Juste quelques impressions, un récit de quelques situations qui m'ont plues ou amusées, si possible des ambiances et des coups de coeur.
Les photos sont de qualités inégales, mais en général là pour illustrer un propos, à défaut d'être un artiste.
Bonne lecture
Le 05 décembre 2008
DE LA FRONTIERE AU PROMONTOIRE DE PORTOFINO
C’est beaucoup de route, pas toujours facile, avec pas grand-chose à se mettre dans l’œil. Alors autant en profiter pour ceux que l’Italie tenterai par un petit cours de conduite à l’italienne. Car il y a quelques règles de conduite qu’il vaut mieux apprendre de suite : d’abord le conducteur italien ne s’arrête pas, ni au stop, ni aux feux rouges, ni d’une façon générale, sauf quand et où cela lui convient, c'est-à-dire un peu partout. Seul le Christ s’est arrêté à Eboli et on n’est même sûr qu’il fût italien. Les traversées de ville en sont ainsi simplifiées, puisque tous les feux sont réglés au vert une fois pour toute. De même sur autoroute, la bande d’arrêt d’urgence n’existe pas, tant il n’est qu’urgent de ne pas s’arrêter. Les bandes blanches ne servent qu’à marquer le milieu de la route et leur franchissement est tout à fait naturel, voire recommandé. Nous notons qu’à partir de Gêne, les colons Italiens ne conduisent plus, ils naviguent et roulent, d’un bord sur l’autre, en évoquant Santa Maria et St Christophe. Bonne route.
Nous nous sommes arrêtés à San Rocco (avec deux C) ou nous avons trouvé le Pippi Bar (avec deux P) et avons pu y savourer une Bibite Fresche (avec deux Bi).
Toutes les maisons des villages alentours ont leurs murs peints en trompe l’œil, notamment les pierres d’angle et les chapiteaux de portes et de fenêtres, pour beaucoup de style rococo. Un des rares endroits d’Italie où cela soit systématique.
Nuit : Parking en impasse avant d’arriver à San Rocco. Payant W.E. et jours fériés.
DE PORTOFINO AUX CINQUE TERRE
Portofino, c’est un peu le Cap Nègre de leurs grands et de nos petits hommes, pour la politique, mâtiné de St Tropez, pour le côté JetSet. Nous y avons été en vélos, sous l’œil attentif des caméras de surveillance et avons trouvé à l’arrivée tout ce que l’Italie compte d’uniformes : Polizia Municipale et autres, Carabinieri (très bel uniforme) et bien sûr brigade financière en grande tenue (toutefois discrète, crise oblige). Portofino, c’est comme ça (j’ai retiré les yachts, on ne sait jamais). On s’y est baigné aussi, dans une eau bien claire et bien bonne.
Au retour, les caméras marchaient à l’envers : on a dû être effacé !
Le périple dans les Cinque Terre s’est effectué en train depuis Bonnasola et à pied depuis Vernazza jusqu’à Riomaggore, en passant par Corniglia et Manarola.
Voici Vernazza Et Corniglia
Puis Manarola, où le port de 20m² ne suffit pas pour les bateaux. Alors ils sont treuillés dès leur arrivée rangés dans la rue. De toute façon, il n’y a pas de route (ou si peu) pour arriver à Manarola.
De Manarola à Riomaggore, c’est la via Dell’Amor, où chacun déclare son amour comme il peut : sur les cactus, ça ne manque pas de piquant, ou en accrochant un cadenas sur cette grille et en jetant la clé à la mer. Quelques Don Juan mettent des cadenas à code, probablement par mesure d’économie ou soucis écologiques.
Partout autour des villages, la culture en restanque a valu aux Cinque Terre d’être déclarée patrimoine mondial de l’Unesco, au même titre que la grande muraille de Chine (la longueur des murs de restanque est supérieure à la longueur de la grande muraille).
Nuit : A Bonnasola, route désaffectée, 12€ par 24heures, avec de l’eau
DES CINQUE TERRE A FORTE DEI MARMI
Nous sommes passés par Carrara. Ça nous a laissé de marbre. Sinon, une route de bord de mer sans grand intérêt, la Riviera Italienne, bien moins massacrée que la nôtre cependant. Grande plage de sable à l’infini, et fronts de mer tous identiques.
Nuit : Dans une rue tranquille de Forte dei Marmi, perpendiculaire à la mer.
DE FORTE DEI MARMI A ANTRODOCO
Là, il s’agit juste de faire un peu de route pour rejoindre les Abruzzes.
Nous avons donc traversé la Toscane : rassurez-vous, la tour de Pise penche toujours du même côté et Sienne est de la même couleur que ce qui reste dans votre vieux tube de gouache.
Et l’Ombrie : beaucoup de culture, sur des pentes assez raides ; les tracteurs sont à chenilles.
Et les Abruzzes, enfin ! A Antrodoco, nous arrivons là d’où nous voulions partir !
Nuit : A Antrodoco, juste devant le monument aux morts, tout de suite à droite après le pont.
DE ANTRODOCO AU GRAN SASSO
Au réveil, le matin, je prends souvent une photo en ouvrant la porte, là où nous avons dormi. Ce coup-ci, ça a donné ça :
Antrodoco est un village très typique de ce que l’on trouve dans les Abruzzes, avec des rues très étroites, le caniveau au centre et des escaliers partout. Marchez donc tête en l’air, les baquets d’eau descendent encore depuis les fenêtres !
Bien entretenues, les rues sont comme ça, pavées de… pavés.
Et les escaliers comme ci :
Nous y avons trouvé des olives de la taille d’une quetsche, du pain si dense que le format « petit campagne » de chez nous pèse 1,2 Kg et de la côte première de mouton au prix du navarin.
Chemin faisant, une halte s’impose à l’Aquila, sorte de chef- lieu de cette région. Au programme, visite de l’église San Bernardino. Un mariage en cours ne nous permet pas de continuer. Tous les participants sont en noir, et seuls quelques ballons blancs font le distinguo d’avec un enterrement. Nous nous rabattons sur la visite de Santa Maria de Collemaggio, faute de quoi notre quota de visite d’établissements religieux ne sera jamais atteint, ce qui serait un comble. Malchance, une espèce de Cristo local l’a toute emballée !
Nuit : A Fonte Cerreto, au pied du téléphérique pour le Gran Sasso
DU GRAN SASSO A ANVERSA
Là, c’est du grand art. Je crois que la palette de couleur qui a servi à la mise au point du procédé « technicolor » a été élaborée ici. L’automne frappe en plein les Abruzzes et chaque arbre a à cœur de déployer des couleurs inimaginables et invraisemblables, du vert le plus tendre et presque printanier, aux rouges les plus foncés, tirant sur le pourpre et le violet.
Le plateau du Gran Sasso d’Italie est à lui seul extrêmement impressionnant. Pour ceux qui connaissent, il paraît que l’on retrouve ce type de paysage au Tibet ou en Patagonie. Et le saviez-vous ? C’est à trois heures de paris ! (Paris-Rome et c’est à 70Km de là. Pour les veinards qui habitent près de Toulon, il y a un low-cost Toulon-Rome).
Bien évidement, aucune photo ne peut approcher la réalité.
Dans les Abruzzes, les chevaux circulent librement, en troupeau. Ils doivent courir trop vite pour les ours, que nous n’avons pas vu (ni même l’homme qui aurait vu un homme qui…).Par contre, chaque troupeau de moutons rencontré a son berger.
Et voilà ! C’était un parcours magnifique et nous sommes redescendus sur Anversa, à l’entrée des gorges du Sagittaire (21 Nov-22 Déc). A Anversa, madame chante dans sa cuisine, concert gratuit, et monsieur gratte des bois de cerf. Ça vit montagne, même si par moment nous trouvons les panneaux de circulation un peu curieux.
Nuit : A Anversa, sur parking juste avant la sortie du village, face aux gorges du Sagittaire
De Anversa à Barrea
De l’entrée des gorges du Sagittaire, et jusqu’à Barréa, il ne s’est rien passé. Si quand même, un peu de vélo autour du lac de Scanno. On a rencontré Tito, très content de sa visite à Paris d’il y a quelques années. Pour lui, Paris est la plus belle ville du monde et l’air y est aussi pur que dans les Abruzzes ! C’est décidé ! Après Scanno, on change d’air.
A Scanno, toutes les maisons sont adossées les unes aux autres, un peu comme ça, avec des arcs-boutants entre chaque maison. Il paraît que ça aide quand la terre tremble : on suppose que seul celui qui a sa chambre au-dessus de la voûte se casse la figure.
Dernière chose, quand vous prenez une photo en Italie, vérifiez avant s’il y a du linge à la fenêtre, sinon ça ne fait pas vrai.
Autre challenge : essayez de prendre une photo en ville sans qu’il y ait de linge !!!
Les habitantes sont encore en tenue locale dans la ville, avec sur la tête une espèce du turban :
La photo du matin, c’était ça :
Et toute la nuit, ils sont restés autour de nous, cloches au cou…très agréable !
Nuit : A Barrea, prendre un peu avant d’arriver la direction du camping (fermé) et quelque part sur le chemin (en terre)
DE BARREA A PORTO GRECO (GARGANO)
Oups ! Comment que je lui ai éclaté la tête. Une porte fermée un peu vite, une tête un peu près et c’est le drame ! Une belle entaille (moins de douze cm quand même) sur près d’un centimètre de profondeur, avec vue direct sur l’os frontal, dérapage sur le pariétal et fin de course vers l’occiput. Résultat : un crâne rasé pour y mettre des strips et une flaque de sang dont nous laissons les insectes s’abreuver.
Ça, c’est une journée kilomètres… Et que j’en fais, et que j’en fais. Mais bon, il faut bien sortir de la montagne et rejoindre le bord de mer, sur le promontoire du Gargano : crâne rasé ou pas !
On s’est arrêté là, la vue était bien, au milieu d’animaux non identifiés. Vu de derrière, ils étaient un peu comme un chamois, en moins haut mais plus râblés et de devant, comme un bouc avec de belles cornes enroulées. Oui, sauvages, quand même.
Nuit : Portogreco, petit parking sur la route avec une tour gênoise
DE PORTO GRECO A VIESTE (GARGANO)
Oups ! Il nous faut trouver une plage parce que le bain de mer est toujours de saison. Mais en trouver une sûre ?
Cependant, les paysages restent splendides. Le meilleur nous attend demain, sur la route de Vieste à Peschici, qu’on se le dise !
En attendant, passage par Vieste, là-bas, dans le fond.
Déjà une très bonne senteur de sud, avec une petite note orientale. Rues étroites, maisons toutes blanches, rues en pente et découpées en carré, un peu façon kasbah.
Chemin faisant, nous faisons connaissance avec de drôles d’engins qui ne nous quitterons plus jusqu’à Peschici : les trabucci. Ne nous demandez pas comment ça fonctionne. Il semble qu’avec une manœuvre un peu hasardeuse un filet descende dans l’eau et remonte après un laps de temps des poissons plats.
Nuit : Sortie de Vieste, le long de la plage
DE VIESTE A PESCHICI (GARGANO)
Messieurs du Guide Vert,
Messieurs du Guide Bleu,
Peut-être la côte entre Vieste et Peschici est-elle magnifique comme décrite dans vos guides ? Qui pourra le dire puisqu’il n’y a aucun accès, pas même piéton, et que le seul moyen d’y accéder est le bateau mais que évidemment « c’est plus la saison ». Pour mettre vos guides à jours, précisez deux choses :
1) Toute la côte a brûlé et il ne reste rien des splendides pinèdes (pins d’alep) qui descendent en vagues ondoyantes jusqu’à la mer (violons). Vous ne pouviez peut-être pas le savoir encore que l’incendie ne m’a pas paru être du jour.
2) Mais ce que vous auriez dû savoir, c’est que la côte est entièrement privatisée, réservée aux « villages vacances », sur plusieurs kilomètres, et qu’il est impossible d’approcher. Et ce qui est navrant, c’est que tout est fermé, et pour tout le monde.
Nous, on a dormi un peu plus loin, juste sur la plage. Dans la soirée, les pêcheurs sont venus installer leur filet, genre pêche non autorisée, avec nous campeurs pas plus autorisés. Nous avons décidé de ne pas nous dénoncer. Au matin, à la relève, pas grand-chose, peut être 2 ou 3 kilos de poissons !
Nuit : A la sortie de Peschici, descendre en longeant au plus près la côte. Juste après la gare (terminus de la ligne) une petite route sur la droite emmène au bord de mer, avec petit parking.
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