Fin d'été dans le sud Marocain
Carnet de voyage au Maroc
Après un été presque sans vacances qui m'a laissé beaucoup de temps pour préparer le lancement de la seconde version de Visoterra, nous partons 12 jours pour le Maroc.
Au programme : arrivée à Marrakech, puis circuit dans le sud marocain, parfois à dos de dromadaire!
Le 07 septembre 2009
Passage à Marrakech
Nous arrivons à Marrakech dans l'après-midi. Le vol direct depuis Bâle avec Easyjet se passe bien, le ciel est clair presque tout le long.
A l'arrivée à l'aéroport, nous rencontrons notre guide Hassan. Il nous conduira pendant la dizaine de jours que nous allons passer au Maroc.
Il commence par nous déposer à notre hôtel où nous déposons nos affaires.
En touristes naïfs fraichement débarqués de l'avion, nous décidons de nous rendre sur la place Jemaa El Fna. Sur le chemin, nous croisons un vieil homme qui nous invite à aller voir un marché dans le souk. Nous le suivons histoire de voir.
En fait de marché, il s'agit d'une boutique en haut d'un escalier bien étroit. D'autres touristes sont là, ce qui nous rassure un peu... On nous offre le thé et on nous propose d'essayer des djellaba et des cheiches. On se prête au jeu tout en sachant bien où cela nous conduira...
Arrive la discussion du prix. Nous n'avons que très peu d'argent en poche et pas très enclin à acheter tout de suite. Après 10 minutes de discussions, nous ne sommes pas d'accord et nous préparons à repartir quand la sonnerie du ramadan retentit. Tout s'accélère alors, le prix baisse énormément et nous tombons d'accord... Au final, nous repartons avec un prix 3 fois moins cher qu'annoncé si je me souviens bien.
Nous retournons à notre hôtel et y restons la soirée.
Voir le récit avec photos et commentairesDe Marrakech à Ouarzazate : la traversée de l'Atlas
Après une bonne nuit, nous retrouvons notre guide et partons pour Ouarzazate.
Le ciel est gris et bas de ce côté-ci de l'Atlas. Il a beaucoup plus ces derniers jours et la route est parfois mauvaise, recouverte de boue ou partiellement emportée. Je pense que ce n'est malgré tout pas pour déplaire aux habitants, l'eau est précieuse ici.
Après être sortis de Marrakech, nous atteignons vite l'Atlas et la route s'élève. Le paysage, relativement vert devient de plus en plus aride au fur et à mesure que l'on s'approche du col Tizi N'Tichka qui culmine à 2260m d'altitude. Il faut être vigilant sur la route, nous manquons d'être percutés par une fourgonnette surchargée qui coupait son virage et penchait dangereusement. Hassan nous confirme que c'est une route très dangereuse, encore plus l'hiver lorsqu'il y a du verglas.
Nous ne nous arrêtons que pour une courte pause photo au col Tizi N'Tichka. Rien d'intéressant ici hormis les vendeurs d'habits et de pierres précieuses pas forcément bon marché.
La route redescend et nous prenons à gauche vers Telouet. Le ciel s'éclaircit et permet de mieux apercevoir le mélange de couleurs des montagnes : ocre, rouge, vert, brun... Quelques petits villages parsèment la route. Nous sommes parfois abordés par des enfants qui veulent nous vendre des articles de leur fabrication. Nous n'achetons rien, conscients qu'ils seraient mieux à l'école. Hassan nous indique que l'école est gratuite et que tous les enfants y ont accès. Mais il est souvent plus tentant de monter son petit business auprès des touristes...
Nous déjeunons à Telouet. Au menu : tajine excellente. Nous allons ensuite visiter la Kasbah de Telouet, à moitié en ruine malgré les trésors qu'elle contient. Son dernier occupant, Thami El Glaoui était en effet craint de la population à cause de son soutien aux français et de ses méthodes très dures : on dit qu'il a fait emmurer vivantes des personnes dans la Kasbah. De ce fait, le village tout entier est laissé de côté par les autorité marocaines : tout est plus compliqué ici, notamment la construction d'un collège.
Premier changement de programme : la piste que l'on devait prendre jusqu'à la Kasbah d'Ait Ben Haddou n'est pas praticable à cause des pluies récentes. Nous empruntons alors la route vers Ouarzazate. Quelques arrêts photos : les paysages changent, les montagnes s'adoucissent, hormis dans les vallées, presque plus rien ne pousse.
Nous arrivons à la Kasbah d'Ait Ben Haddou que nous voyons d'un petit promontoire bordant la vallée et les cultures. Cette Kasbah, comme plusieurs endroits des environs de Ouarzazate a servi de décor à plusieurs films dont Gladiateur. Ouarzazate est en effet considéré comme le Hollywood du désert. Plusieurs studios y sont installés et la ville s'est spécialisée dans le tournage de films après l'accueil des touristes.
Pour terminer, nous rejoignons Ouarzazate et notre hôtel 'Les Jardins'.
Voir le récit avec photos et commentairesDe la vallée des roses aux gorges du Dadès
3ème jour au Maroc, nous repartons tranquillement vers la vallée des roses. On s'arrête d'abord devant la kasbah de Ouarzazate histoire de faire deux ou trois photos.
Nous traversons d'abord un plateau désertique et pouvons voir le lac du barrage El Mansour au loin. Hassan nous dit qu'il a rarement vu le barrage aussi plein et nous explique que sa gestion plutôt catastrophique a dénaturé la vallée du Draa en aval. La production d'électricité a été largement favorisée au détriment de l'irrigation.
Au loin, les sommets de l'Atlas sont enneigé, ce qui est plutôt rare à cette époque de l'année. Il y a eu ces derniers jours des orages qui ont parfois été accompagnés de grêle, même dans le désert. Ca nous vaudra plusieurs détours pour la suite du voyage...
Nous rejoignons la vallée des Roses qui n'a de 'rose' que le nom à cette époque de l'année. Il faut plutôt venir au printemps pour y voir les fleurs. Les habitants fabriquent toutes sortes de produits parfumés à la rose. Toujours est-il que cette vallée fertile contraste avec le paysage aride environnant.
La route continue le long d'un oued et nous traversons plusieurs petites villes et longeons des kasbahs. Au détour d'une piste que nous empruntons sur quelques kilomètres, nous passons devant la kasbah d'Amerhidil qui figure sur les anciens billets de 50 Dirhams.
Avant midi, nous nous dirigeons de nouveau vers les contreforts de l'Atlas. J'apprécie vraiment ces paysages de montagnes arides, mais colorés, et entrecoupés de vallées verdoyantes.
Déjeuner dans un petit restaurant. Toujours et encore tajine au menu.
En début d'après midi, nous marchons un peu accompagnés d'un jeune du coin peu bavard, mais qui nous montre de chouettes coins.
Puis, nous reprenons une piste en mauvais état jusqu'aux gorges du Dadès. Sur le chemin, nous rencontrons une famille troglodyte. Seules les femmes sont là, les hommes accompagnant les troupeaux de moutons/chèvres sur les haut-plateau de l'Atlas. Leur mode de vie est très rudimentaire et leur existence même inconnue de bon nombres de marocains. Nous ne sommes pas trop à l'aise d'être introduit comme cela chez ces personnes et de découvrir leur intimité, même si nous sommes conscient que quelques pièces leur sont laissées.
Pour terminer la journée, nous longeons le Dadès jusqu'à notre hôtel situé au fond des gorges.
Voir le récit avec photos et commentairesDe l'Atlas aux dunes
C'est le 4ème jour de notre voyage au Maroc. Au programme aujourd'hui, beaucoup de voiture jusqu'à l'erg Chebbi.
Nous commençons donc par nous rendre à quelques kilomètres de l'hôtel, là ou la vallée du Dadès se transforme réellement en gorges. La route s'élève par quelques lacets et permet d'avoir une chouette vue sur l'ensemble.
Nous redescendons ensuite toute la vallée jusqu'à Boulmane, puis partons plein est jusqu'à la palmeraie de Thinghir, l'une des plus luxuriante du royaume. Il est vrai que c'est véritablement une forêt de palmiers qui s'offre à nos yeux. Et paraît-il, les dates y sont grosses et excellentes. Cela a fait la richesse de la région.
La palmeraie se termine (ou commence) par la gorge du Todra qui se trouve en amont. Curieusement, la route passe au fond des gorges et a inévitablement été emportée par les crues récentes. La vision de l'hôtel située au pied d'une falaise est plutôt inquiétante. Nul doute qu'un rocher tombera un jour ou l'autre...
La météo n'est pas très belle aujourd'hui, une première averse nous arrose.
Nous continuons ensuite vers Erfoud. Rien de spécial à signaler si ce n'est la traversée d'un oued en crue avec de l'eau jusqu'aux 3/4 des roues. Nous apercevons nos premières dunes de sable, certes très modestes. Hassan nous montre les anciens système d'irrigation de la région : des tunnels étaient creusés depuis les montagnes voisines pour acheminer l'eau vers la plaine. Des puits d'une profondeur de 10-15m et espacés de 50 à 100m permettent de vérifier et consolider ces tunnels qui font parfois plus de 10km de long.
Nous déjeunons à Erfoud.
Nous commençons l'après-midi par la visite d'une fabrique et boutique d'objets à base de fossiles.
A la sortie du magasin, grosse averse alors que nous sommes déjà à moitié dans le désert. L'eau ne pénètre pas la terre et ruisselle immédiatement. Du coup, la route jusqu'à l'erg chebbi est très humide, ponctuée d'inondations, de nuages noir et d'arcs en ciel sur les palmeraies ... A notre arrivée à l'hôtel, la vision d'un arc en ciel au dessus des dunes est quelque peu surprenante.
Voir le récit avec photos et commentairesTour de l'Erg Chebbi
5ème jour de notre voyage au Maroc. Au programme aujourd'hui, le tour de l'Erg Chebbi si tout se passe bien. Avec les pluies de la veille, on n'est sûr de rien.
Rapidement après le départ, nous arrivons à Khamlia où un groupe de musiciens Gnaoua se met à jouer. Il s'agit d'une musique rythmique plutôt envoutante tellement elle est forte. Lors d'un festival annuel, des personnes entrent en transe.
Nous repartons et traversons sans encombre un oued. C'est lui qui aurait pu poser problème, mais Hassan nous trouve un passage où la voiture ne s'enfonce pas.
Un peu plus loin, c'est un village presque fantôme qui s'offre à nos yeux. Apparemment, il y a des gisements de plomb à proximité si j'ai bien compris. Mais la frontière algérienne trop proche empêche toute activité. Une garnison est d'ailleurs installée juste à côté et certaines familles de militaires sont venues s'installer dans ce village. Nous croiserons ensuite des patrouilles de l'armée marocaine.
Toujours est-il que les vues sur l'erg sont magnifiques. Au premier plan, le reg volcanique et très sombre, au second plan les dunes orangées.
Nous visitons ensuite une famille nomade qui s'est sédentarisée à proximité des dunes. Et pour finir ce tour, nous nous promenons dans une palmeraie.
Voir le récit avec photos et commentairesMéharée dans les dunes
A peine rentrés de notre tour de l'erg Chebbi, nous préparons un petit sac à dos contenant quelques affaires et Hassan nous emmène chez Ahmed, un chamelier fort sympathique. Il a commencé aux cuisines dans un restaurant du coin, est passé chef et a finalement monté sa petite affaire. Il apprend plusieurs langues étrangères (français, espagnol, allemand) au contact des touristes et se débrouille franchement bien!
Nous commençons la méharée tranquillement. Les dromadaires sont plus confortables que ce que l'on nous avait dit. On prend doucement l'habitude et trouvons la bonne position. Le mouvement lent des dromadaires est reposant.
Une ou deux heures plus tard, nous arrivons à notre premier bivouac. Avant le diner, nous grimpons en haut de la dune voisine. C'est assez raide et on s'enfonce beaucoup dans le sable, mais la vue là-haut valait bien la fatigue occasionnée! Le soir, nous avons une grande tente pour nous deux.
Réveil très matinal pour voir le lever du soleil (vers les 5h il me semble) et profiter de la fraicheur du matin. Les couleurs sont par ailleurs beaucoup plus agréables qu'en plein coeur de la journée. Nous marchons à côté des dromadaires une bonne partie du trajet, sauf vers la fin. A midi, Ahmed nous prépare une salade belle et bonne à l'ombre d'un acacia. C'est le ramadan et il ne peut ni boire, ni manger pendant le jour. Nous nous demandons comment il arrive à tenir le coup...
Nouveau bivouac le soir, plus petit. Je grimpe cette fois-ci seul en haut de la dune voisine. La pente est très forte, mais les paysages en haut sont toujours aussi magnifiques.
Nous dormons à la belle étoile difficilement. Le vent se lève et nous ramassons plein de sable... D'autant plus qu'un désert la nuit, c'est très animé : il y a plein de petites bêtes qui sortent du sable pour profiter de la fraicheur.
Lever matinal donc, puis nous retrouvons l'hôtel où nous pouvons nous décrasser. C'est très poussiéreux un désert! Et pour finir la journée, séance massage.
Voir le récit avec photos et commentairesAu sud de l'Erg Chebbi
Aujourd'hui, c'est une journée plutôt calme qui nous attend. Nous revenons au même hôtel le soir. Le programme prévu sera encore une fois modifié à cause de pistes non praticables.
Départ dans la matinée pour le sud, jusqu'au bout de la route goudronnée à Taouz. De là, nous traversons tant bien que mal l'oued dont les crues récentes ont effacé les pistes. Quelques kilomètres plus loin, Hassan nous conduit à un emplacement où l'on peut observer des gravures rupestres. On les voit très distinctement. Cependant, elle ne bénéficient d'aucune protection et elles sont régulièrement pillées. Nul doute qu'il n'en restera plus grand chose dans les années qui viennent.
Nous repartons ensuite dans le village d'origine de notre guide à quelques kilomètres de la frontière algérienne. Pour l'occasion, Hassan s'est fait beau et a revêtu sa djellaba blanche. C'est un village berbère très isolé, peu touristique et qui ne bénéficie de l'eau potable que depuis peu. L'électricité est fournie par quelques panneaux solaires.
Après le repas, un jeune du village nous emmène dans des carrières de fossiles. On y trouve notamment des dents de requin fossilisés. Les villageois creusent depuis quelques années (en fait, depuis qu'il y a des touristes dans la région) une strate d'une falaise proche. Les galeries sont étroites, le plafond bas et la chaleur presque étouffante.
Finalement, nous retournons au village dans lequel nous faisons un petit tour à pied.
Voir le récit avec photos et commentairesEntre Merzouga et Zagora
C'est sans doute l'unique déception de notre voyage, du fait de la météo capricieuse. Au lieu d'emprunter la piste le long de la frontière algérienne, aux portes du Sahara, nous sommes contraints de prendre la nationale 12 un peu plus au nord.
Bon, les paysages n'en sont toujours pas moins agréables, mais c'est du déjà vu, en particulier au début.
Nous traversons quelques villages. Dans l'un d'entre eux, Hassan nous explique que beaucoup de jeunes ont tenté d'émigrer vers l'Europe, mais se sont noyés en traversant la Méditerranée. Il faut dire que l'envie d'émigrer est très forte pour les jeunes : hormis vivre de la terre, il n'y a pas grand chose à faire dans ces régions. Ceux qui ont réussi reviennent et c'est à celui qui aura la plus grande maison. Autant dire que les jeunes ne voient que le côté positif de l'émigration et en oublient les risques.
L'arrivée vers la vallée du Draa en fin d'après-midi nous gratifie d'une lumière magnifique.
Voir le récit avec photos et commentairesLa Vallée du Draa
Aujourd'hui, nous commençons notre retour vers Marrakech.
La journée commence à Zagora par l'inévitable visite au panneau : Tombouctou => 52 jours . C'est le temps qu'il faut à une caravane pour rejoindre cette ville du Mali à plus de 1500km de là. Entre les deux, le Sahara...
Puis, nous commençons à remonter vers le nord en empruntant la vallée du Draa. Les paysages de cette forêt de palmier au milieu de montagnes arides est toujours aussi fascinant. Cependant, le barrage près de Ouarzazate l'a bien dénaturée. En effet, sa gestion laisse à désirer et les terres en aval ne reçoivent pas l'eau escomptée pour l'irrigation. Beaucoup de palmiers sont morts par manque d'eau, la 'forêt' a grandement rétréci.
Nous arrivons à Ouarzazate dans l'après-midi.
Voir le récit avec photos et commentairesRetour à Marrakech
Aujourd'hui, nous revenons à Marrakech, la fin du voyage approche.
Nous commençons la journée avec la visite des Studios Atlas. C'est l'occasion de découvrir les décors de films populaires comme Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ou encore Gladiator notamment. Il n'y avait pas de tournage en cours quand nous y étions. La visite n'aurait d'ailleurs pas été possible dans le cas contraire.
Puis, nous reprenons la route prise à l'aller pour traverser l'Atlas et passons le Col N'Tichka.
Après avoir retrouvé notre hôtel à Marrakech, nous profitons de la fin d'après-midi moins étouffante pour aller sur la place Jemaa-El-Fna.
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