Eviva Espana

Tolède sous la pluie

Une ville où il n'y a pas que l'acier qui soit trempé.... Temps infernal, du vent, de la pluie et du froid, encore, mais un site exceptionnel, une ville médiévale de grande envergure perchée sur sa colline et ceinte d'un beau rempart, avec tellement de ruelles tellement étroites et tellement entremêlées qu'il est impossible de ne pas s'y perdre, une ville qu'il faut voir tôt le matin, avant l'affluence des groupes qui rendent, avec les voitures, la circulation pédestre compliquée, et c'est bien dommage.

Los Molinos

En traversant La Mancha, ils sont là, alignés au loin et perchés sur leurs petites collines, ceux décrits par Cervantès et courageusement combattus par Don Quichotte, même si leur immobilisme les rend moins effrayants... et très inutiles, sauf pour le décor. En bas, c'est la plaine, céréalière bien sûr, mais aussi terre privilégiée à perte de vue des oliviers et de la vigne, des olives et du raisin, de l'huile et du vin...
Le taureau Osborne, qui n'était qu'une publicité, est devenu une institution en Espagne : il doit en rester quelques 90, en voici un !

Parc National de la Sierra Cazorla, Segura y Las Villas

Quoi de mieux pour entrer en Andalousie que de passer par les sources du Guadalquivir, Le fleuve andalou, accessibles après 12 kilomètres d'une piste en bon état, au milieu des fantastiques paysages de cette sierra, faits de sommets flirtant avec les 2000 mètres, de villages blancs blottis au pied d'un éperon rocheux que domine un château fort, d'origine arabe si possible, et d'immenses retenues d'eau qui façonnent une Andalousie inattendue, verte, humide, pluvieuse et... froide par dessus le marché ! Combien ? Eh bien ! 7 ou 8 degrés le matin, mais le spectacle en vaut la peine.

Ubeda et Baeza

Et voilà deux villes andalouses qui vous font vivre l'Italie, en vous promenant de palacio en palacio, tout l'art de la renaissance déployé ici, du baroque dans chaque église, des colonnades dans chaque patio, des casas toutes mieux restaurées les unes que les autres, le tout au milieu d'un océan d'oliviers que quelques collines remuent par endroit comme une mer un peu grosse mais qui produisent, parait-il, une des meilleures huiles d'olive de l'Espagne ; une bonne occasion pour faire le plein. Que reste t'il de l'Andalousie dans ces deux villes ? Une arène, peut être !

Cordoue et sa mosquée-cathédrale

Et tout paraît être dit ! Et pourtant non, même si cette mosquée-cathédrale, le clou de la visite de la ville, est impressionnante et gigantesque avec ses 850 piliers et ses deux niveaux d'arcades rouges et blanches mondialement connues et son mihrab absolument fabuleux. Est-ce bien beau pour autant ? Pas si sûr, mais c'est sans importance, tant cette ville regorge de ruelles et de demeures de qualité, ouvrant parfois sur un patio, en ce moment en fleurs car le concours du patio le plus fleuri vient de s'achever, mais aussi des remparts encore impressionnants, une ville traversée par le Guadalquivir qui finit de donner son cachet fou à la cité, surtout un jour de féria, lorsque l'andalouse a sorti sa robe à volants, et que, tout complexe mis à part, elle parade dans les rues.

De Cordoue à Séville

La traversée de la Campiña, droite, plate, uniforme, vaste plaine à blé, maïs et tournesol, avec pour seul point d'accroche Almodovar del Rio et son château perché sur une colline, et pour seul point d'intérêt Palma del Rio, qui a vu naître un certain El Cordobès ! Olé!

Séville, éblouissante !

Voilà une ville qui en jette et qui vous en colle plein les mirettes, une cathédrale flanquée de sa Giralda, un Alcazar où ont œuvré les mêmes ouvriers qu'à l'Alhambra de Grenade, pour le compte de la dynastie des nasrides, un quartier vraiment curieux, fait de petites ruelles, le Barrio de Santa Cruz, une Tour de l'or, la Torre del Oro et bien d'autres encore !
Un vrai enchantement et le lieu où est concentré toute l'essence de l'Andalousie... Toute ? Non, car un peu plus loin, à El Rocio....

El Rocio, western mexicain

Manquait plus que ça, une vraie ville de western, maisons alignées de part et d'autre d'une rue centrale encore en sable et terre battue où les habitants se déplacent le plus souvent à cheval, même s'ils sont peu nombreux à encore vivre ici à l'année....
Par contre, la semaine prochaine, ils seront près d'un million à converger à pied ici de toute l'Espagne, mais surtout de l'Andalousie, pour le pèlerinage de la Vierge du Rocio, la Colombe Blanche, et un million, ce n'est pas rien.... Mieux vaudra avoir quitté les lieux d'ici là !

Le parc National de la Doñana...

Et ses multiples points d'informations qui n'en délivrent qu'une seule, et toujours la même : personne ne peut pénétrer dans le parc, ni à pied, ni à bicyclette, ni autrement : ça c'est de l'info, et donc pas de chemin donc pas de cartes, rien... Tant pis, ou peut être tant mieux !
En attendant, et depuis El Rocio, il est possible d'apercevoir cette vaste zone humide que couvre le delta du Guadalquivir, même si l'irrigation forcenée qui accompagne les 680 kilomètres du fleuve ont réduit cette zone à peau de chagrin.

Cadix

Cadix est une belle ville, avec ou sans belle, posée sur son rocher et reliée à la mer par une étroite bande de terre. Qu'y faire, sinon une agréable promenade dans ses somptueux jardins plantés de séculaires magnolias géants, une balade le long de la plage et des fortins, une petite visite vers le cœur de la ville, ses ruelles et sa halle aux poissons somptueuse ?
Qu'y faire ? Rien, juste se remémorer les chevrotements de notre ténor national...

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