El fin del mundo

Carnet de voyage en Argentine

Ile aux manchots
Ile aux manchots Ile aux manchots Laguna de Los Tres

Un voyage littéralement haut en couleurs d'autant plus savoureux qu'il est parti d'un fou-rire...
Nous étions trois amies, autant de sac à dos -et des rêves plein la tête- lorsque nous avons arpenté les rues de Buenos Aires, les sentiers de la Tierra del Fuego, la ville dite du bout du monde, les montagnes d'El Chalten et le glacier Perito Moreno!

Durée : 15 jours ( du 29/01/2011 au 12/02/2011)
Zone : Argentine (+ de carnets de voyage) (Carnet sélectionné)[?]
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AnnabelleO
Carnet de voyage créé par AnnabelleO
Le 19 novembre 2011

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Le soleil pluvieux de Buenos Aires

Cette folie de partir à Buenos Aires et en Patagonie à trois amies est née de l'annonce que l'une de nous avait décroché une place pour passer un quadrimestre à l'université de Buenos Aires. Aussi n'a-t-elle pu s'empêcher de réveiller nos âmes de voyageuses avec cette phrase pas si anodine "Mais accompagnez-moi, chicas!"... Ha, on se connait bien toutes les trois même si souvent des dizaines/centaines/milliers de km reviennent nous séparer!
Et puis, Ju et moi, trop chargées d'empathie, de remords et d'égards, ne pouvions laisser Ol débarquer seule dans ce pays où elle ne connaissait encore personne... Ca, c'était la version pour adoucir l'humeur des parents!
Le moment fatidique arrivait, six mois à peine après la décision de s'envoler pour cet "ailleurs".
Nous étions toutes les trois emplies de ce sentiment mitigé qui précède une folle aventure, à la fois excitées, impatientes et, inutile de l'avouer, avec une certaine appréhension.
Nous voilà à l'aéroport de Bruxelles international, prêtes à embarquer pour deux vols, un premier jusqu'à Madrid, le second direct vers Buenos Aires.

C'était la fin janvier, le plein été donc dans l'autre hémisphère. Et, croyez-moi, nous sommes arrivées sous la pluie, et pas quelques timides gouttes... Non, c'était une de ces pluies qui vous trempent mais d'une eau chargée de la chaleur d'un soleil éclatant.
Le plan, c'était de découvrir la ville en logeant chez l'habitant. Et l'accueil était d'excellent augure pour le reste du voyage. Nous avons passé nos trois nuits dans cette effervescente capitale dans la chambre toute exiguë de notre hôte qui lui a occupé son canapé. Et pourtant, l'étroitesse de notre appartement était aussi délicieuse que la chaleur de notre famille d'accueil!

La ville, aussi gigantesque soit-elle pour être honnête n'est pas de ces capitales qui m'ont le plus émue. Les axes sont immenses et contribuent au manque d'une atmosphère qui règnerait partout dans la ville. J'ai sincèrement apprécié de nombreux édifices mais leur caractère éparse fait perdre en harmonie à la ville. Et même si j'aime énormément le mariage modernité et "vieux cachet", ce n'est pas à BA que la rencontre a lieu dans toute sa puissance.

Avec mes amies, on y a trouvé volontiers un havre de paix et de rafraichissement sous le soleil de plomb en allant flâner tantôt dans le magnifique jardin botanique tantôt dans le jardin japonais. Tous deux aussi charmants et apaisants qu'intéressants!

Je conseillerais sans hésiter de faire un détour par le Museo nacional de Bellas Artes. Il abritait bien plus de chefs-d'oeuvre -nationaux ou non- que je ne l'avais soupçonné. Et toujours dans le même coin, je n'ai pas manqué d'être surprise par la Floralis Generica, une surprenante & imposante fleur de métal qui se ferme la nuit, une oeuvre d'Eduardo Catalano.

Mon petit coup de coeur va pour le quartier de la Boca, certes très touristique en journée et peu fréquentable en soirée, il demeure un théâtre de gaieté au rythme des sons de tango avec ses danseurs qui allient sensualité et élégance. Et puis, les couleurs qu'y revêtissent les petites bicoques furent un excellent prélude à la suite de notre périple... en Patagonie!

Danseurs de Tango
Quartier la Boca
Café Tortoni
Jardin japonais
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Ushuaia vs Puerto Williams

Nous nous sommes envolées toutes les trois pour "Le bout du monde", l'esprit chargé de rêves, d'utopies et de chimères... Dès notre atterrissage, nous avons été agréablement surprises par l'aéroport d'Ushuaia tout de bois vêtu. C'était de bon augure!
Ceci dit, notre arrivée en ville était fracassante, soyons francs, Ushuaia est moche! Mais c'est néanmoins un super point de départ pour aller saisir l’insaisissable le temps d'une après-midi.
Nous avons embarque pour l'Ile H. La bien nommée est dite à l'intersection entre l'Atlantique et le Pacifique. En tout cas, les vents s'y déchaînent comme pris entre deux océans!
Y est encore préservée une poignée d'espèces rares. Une plante m'a marquée, le nom m'en échappe (elle appartient à la famille de la carotte, si qq'un peut m'aider?), mais ce dont je me souviens c'est qu'elle garde l'empreinte qu'on lui laisse sans s'en laisser mourir!
Le lendemain, nous sommes parties en rando dans la Tierra del Fuego, on a choisi d'emprunter le sentier qui longe le canal Beagle et on a été bien inspirées!
De l'autre côté de la rive, se dresse fièrement le Chili. Et il a de quoi! Il aurait en réalité une ville plus australe qu'Ushuaia, il s'agit de Puerto Williams, mais ce privilège ne lui est apparemment pas laissé...
Au risque de paraître sotte, je peux affirmer que c'est dans cette région du globe que j'ai appris la couleur et toute l'intensité qui peut en émaner! J'ai redécouvert le vert (sans jeu de mot!). J'aurais rêvé pouvoir saisir ces nuances et ces intensités ainsi que les sons qui les accompagnent mais la nature en est subtilement avare et se garde bien de nous laisser autre chose qu'un souvenir imprenable!
Enfin, nous sommes parties à la rencontre -émouvante- des manchots sur une autre île. Chanceuses que nos étions, des petits d'à peine deux semaines nous accueillirent de leurs cris frénétiques...

Ile H
Paysage
Fameuse plante
Ile H toujours
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Trek sur glace, trek sur terre

Après notre escale « au bout du monde », nous avons repris l’avion pour remonter légèrement vers le nord-est, excitées et impatientes à l’idée de pouvoir repousser nos limites au cours de quelques journées intenses de trekking.

Notre première halte fut El Calafate, du nom du fruit qui pousse dans ces montagnes. D’ailleurs, on s’est toutes les trois régalée en concoctant un petit Kirr version liqueur de Calafate ! Enfin, ça c’était pour savourer le souvenir de ce fabuleux séjour à notre retour dans notre plat pays belge… Revenons-en à El Calafate, cette petite station qui n’a rien d’exceptionnel si ce n’est qu’elle est le point de départ d’une aventure trépidante : un trek sur le glacier Perito Moreno. Alors, cette sacrée journée débuta par une promenade qui offre une vue panoramique sur ce glacier qui s’est formé au creux de deux versants de montagne. Avec un peu de chance et un œil très aiguisé, on peut surprendre un morceau de glace – qui, dit-on, peut atteindre plusieurs tonnes ! - se détacher de la masse pour plonger dans l’eau et créer le bruit d’une onde fracassante. En réalité, ce fleuve de glace dominant le Lago Argentino par sa cinquantaine de mètres émergés est en mouvement perpétuel : s’il avance jusqu’à deux mètres quotidiennement sous la pression des neiges qui forment la glace en amont, le spectacle qui nous est offert est la face qui, en se brisant çà et là, trouble son reflet et donne naissance à de petits icebergs sur le lac. La suite de la promenade nous a emmenées sur le bateau où l’on a pu poser un autre regard sur ce colosse de 30 km de long qui s’impose dans le spectacle rythmé de montagnes, de plaines vertes et de lacs bleus…

À l’abordage ! Nous voilà au pied de la glace. C’est le moment d’enfiler notre harnachement : des crampons de taille pour une telle entreprise ! Et nous grimpons à la suite du guide sur le glacier. Quel émoi, quelle exaltation, quel ravissement de se sentir marcher sur ces lieux naturels a priori inaccessibles… La glace d’un bleu plus soutenu là où elle connaît une plus forte compression laisse entrevoir de surprenantes scènes dans certaines de ses fissures et nous offre une eau parfaite pour rafraichir notre affolement ! Les photos capturées parlent avec plus d’intensité que ces mots dont je m’épanche… Et, bouquet final, les organisateurs avaient prévu en fin de parcours un whisky « on the rocks » ! Inutile de préciser où l’on a trouvé nos glaçons…

On a ensuite pris la route vers El Chalten qui se nomme « la capitale du trekking ». À nouveau, c’est une station artificielle mais ce n’est pas pour ses boutiques qu’on y va mais pour les treks dans ses montagnes ! On prend nos marques à notre arrivée, on se familiarise avec les plans et on sélectionne nos parcours pour les trois jours à venir en ayant l’heureux oubli de vérifier la distance totale de chaque itinéraire ! Grand bien nous en fit !

Notre premier trek du nom de Laguna de Los Tres, bien que couvrant la plus longue distance (25km aller-retour), n’imposa toutefois qu’un dénivelé progressif. Mais cela n’a pas atténué la fierté du mont Fitz Roy qui nous a fait l’unique faveur de se dévêtir de la brume habituelle qui recouvre sa cime! Avec le Cerro Torre à ses côtés, ils surplombent un lac éclatant et une étendue verdoyante comme si là, à nouveau, la Patagonie avait choisi de se peindre des couleurs les plus pures…

Perito Moreno
Perito Moreno
Perito Moreno
Perito Moreno
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