TRAVERSER LE TONLE SAP ET VAINCRE LA VOIE ROYALE

CAMBODGE "SUR LES TRACES DU CYCLOBARANG"

ENVOÛTANTE ANGKOR, GLOIRE ET GENIE DES KHMERS

DEPART DE LA CITE ROYALE D'ANGKOR THOM




Comme pour le raid sur Saïgon, j'ai choisi les jours précédents la fête de Saint-Joseph pour effectuer mon nouveau défi, Angkor Thom-Phnom Penh, je partirais le 17 pour arriver le 18 mars (la Saint Joseph est le 19 mars.) Je me suis entraîné d'une manière différente que pour Saïgon, axant mon entraînement plus sur la résistance que sur l'endurance.
J'ai moins fait de kilomètres mais j'ai roulé plus fort et surtout plus vite pour augmenter ma puissance, d'autre part j'ai favorisé plus le cyelo que la course à pied et la musculation. Je verrais plus tard si cette stratégie est payante. J'ai passé mes dernières vacances en décembre en France, j'ai eu très froid et j'ai travaillé très dur dans ma maison, je suis fatigué, les mois de janvier et février seront-ils suffisants pour parfaire ma condition physique?
J'ai décidé de monter un dossier de sponsoring pour récupérer des dons que je remettrais au Centre des Cyclos de Phnom Penh, ONG qui aide les conducteurs de cyclos pour leur insertion sociale et leur santé. Je cours à gauche, à droite pour demander de l'aide. Mon premier objectif est de faire connaître l'association, pour cela j'essaie d'attirer les médias,certains me connaissent déjà pour m'avoir suivi lors de mon périple sur Saïgon.
Je suis prêt à partir, condition physique bonne, cyclo pousse révisait. Vendredi, 15 mars 2002, avec les membres et l'équipe du Centre des cyclos, nous donnons une interview à la télévision khmère pour annoncer l'événement, je suis entré dans le vif du sujet, un comité d'accueil de pas moins de 200 cyclos m'attendra à l'arrivée. Je stresse.
Samedi, 16 mars, la nuit n'a pas été de tout repos, plutôt agitée, je n'ai pas réussi à trouver le sommeil de peur de ne pas me réveiller. Mon accompagnateur, est déjà sur Siem Reap ainsi que mon cyelo qu'il a convoyé avec l'aide de la Société Comin Khmère. Je finis mes préparatifs à la hâte. Je hèle une moto taxi et me voilà parti vers le quai Sisowath pour prendre le bateau rapide de la Cie Kemara, départ prévu vers 7HOO.
J'ai embarqué sur le bateau et fort de mon expérience antérieure d'un trajet sur Siem Reap, j'ai pris une place assise à l'intérieur pour pouvoir dormir et avoir de la fraîcheur, car passer 6 ou 7 heures sur le pont au soleil, c'est extrêmement fatigant. Je descends dans l'antre de la vedette, les passagers sont cosmopolites. Bercé par une chanson de Britney Spears, je me dirige en me déhanchant vers ma place.
Bien installé, j'essaie de récupérer le sommeil perdu de la nuit, rien à faire, je ne peux pas dormir, je pense trop à mon nouveau défi, le bruit du moteur s'entend et les gens discutent autour de moi.
J'engage la conversation avec un couple de Thaïlandais, la discussion se porte autour de la pauvreté et de la corruption endémique du Cambodge mais aussi sur les avantages et inconvénients du pays.
Le trajet sur le fleuve se passe relativement bien, j'ai 3 sièges pour moi mais je ne trouve pas le repos, nous arrivons sur le Grand Lac du Tonlé Sap, le fleuve s'est réduit en canal qui mène à l'immensité d'eau, une mer fermée. De part et d'autre, nous pouvons admirer, les buffles d'eau qui se vautrent dans la boue, des oiseaux qui survolent les rizières, les pêcheurs qui activent leurs nacelles.
Nous naviguons maintenant sur le lac le plus poissonneux du monde, le Grand Lac comme les Khmers l'appellent; rives inondées, vastes lagunes protègent une importante flore et une faune aquatique encore vierge. De nombreux villages lacustres sont visibles sur ses berges depuis le pont du bateau. Il sert de régulateur au cours du Mékong qui coule à quelques 250 kms d'ici.
En saison des pluies, il voit sa surface habituelle de 2500 km2 quadrupler. Puis, en saison sèche, le trop plein retourne vers le Mékong, selon le principe des vases communicants.
Une sorte de brume légère plane au-dessus de l'eau, nous distinguons à peine la rive, le soleil est à son zénith lorsque nous arrivons près du village flottant qui annonce l'entrée de la rivière Siem Reap où il faut l'emprunter en petite embarcation à moteur. L'arrivée au débarcadère se fait attendre, nous arrivons au quai de la maison flottante qui permet la transition entre bateau rapide et barcasse.
Une horde de gens, pancartes à la main, enveloppée de cris nous assaille pour que nous choisissions leur embarcation motorisée, ils se font rabatteurs de guesthouses, d'hôtels, de transport.Heureusement que je parle un peu khmer, ils n'insistent pas trop.
Une odeur de poissons flotte autour des embarcations vétustes, des chaises en osier ou en plastique font office de sièges, les moteurs hors bord pourvus d'une longue tige qui plonge leur hélice dans l'eau saumâtre sont bricolés artisanalement. Pas de gilet de sauvetage, pas de bouée, la sécurité telle que l'on peut l'entendre en occident est inexistante.
Tout le monde affiche un sourire et semble heureux, installé dans un coin d'ombre, je sors mon téléphone portable pour prévenir mon coéquipier « Philippe », j'ai presque une heure et demie de retard. Nous remontons enfin la rivière de Siem Reap, toutes les barques se suivent à la queue-le-le, l'odeur devient insoutenable, tout est déversé dans la rivière, la couleur est plus proche du marron que du bleu de la mer de Kompong Som.
Le niveau est très bas, je ne pense pas qu'il y ait une usine ou une station d'épuration des eaux dans le secteur. Il serait opportun d'y penser car les touristes qui arrivent à Siem Reap ne pensent pas trouver un parfum aussi désagréable au pied des temples.
Nous avons laissé derrière nous les maisons flottantes, les écoles sur l'eau maintenant nous croisons quelques enfants qui se baignent, des pêcheurs lancent leur épervier dans ce limon d'eau insalubre, les petites embarcations font la course pour arriver les premiers au débarcadère et assurer leur pourcentage sur la future clientèle des guesthouses ou des taxis.
C'est la cohue entre bateaux de pêche et transport de touristes, les minibus, taxis et motos taxis attendent leurs Clients avec impatience, certains sont bien organisés, quelques rabatteurs vêtus de tee-shirts avec leurs enseignes commerciales vont leur assurer leur chiffre d'affairesJe saute de barque en barque à notre arrivée pour atteindre la terre ferme, le quai est labouré par les véhicules, je me fraie un passage pour sortir de ce vacarme.
Je trouve rapidement une moto taxi et nous prenons la route défoncée en cours de réhabilitation pour rejoindre le centre ville de Siem Reap. Je suis fatigué, il est presque 14 heures lorsque nous arrivons à l'entrée de la ville, la chaleur est étouffante, les ouvriers qui travaillent sur la route, pour la plupart des jeunes filles sont enturbannées pour se protéger du soleil et de la poussière, les petites mains placent pierre après pierre sur la chaussée, les hommes s'affairent à recouvrir cet ensemble de sable et de gravier qui sera ensuite enduit de bitume et de petits graviers.
J'ai peur que la moto dérape. Je tiens fort le portebagages derrière moi, malgré tout je ressens un certain plaisir à regarder le paysage, les maisons traditionnelles en bois et les clichés qui défilent sur notre passage. La ville a changé en un an, c'est incroyable, nous arrivons à l'hôtel « l'Auberge du Mont Royal », une grande bâtisse, style khmer avec plein de boiseries à l'intérieur, çà s'est agrandit depuis ma dernière venue. Je prends vite la clé de ma chambre. J'y dépose mes affaires et je file chercher des bouteilles d'eau.
Je m'arrête à une station Caltex tout le monde reste ébahi, j'achète deux packs d'eau et repars aussi vite vers l'hôtel. Il est bientôt 16H00, je décide de téléphoner à l'équipe de TVK et à Philippe, rendez-vous est pris devant le grand hôtel Sofitel. J'ai le temps de faire une petite heure d'entraînement autour des parcs et sur les berges du centre ville. Il est 17H00, l'équipe de TVK nous a rejoint Philippe et moi devant le grand hôtel. Quelques prises de vues, quelques paroles au micro et nous montons vers les temples, à l'ombre de la grandeur Angkorienne.
Je pars vers le siège de la Société Comin khmère où mon cyclo a été déposé, c'est à deux rues de l'Auberge. J'arrive à la grille et j'aperçois mon engin à l'abri sous un petit hangar, j'en fais rapidement le tour et je constate qu'il n'a pas souffert du transport. Un employé de la Société vient me demander ce qui m'amène, je lui dis que je suis le conducteur du cyclo et que je viens le récupérer, il me laisse enfourcher mon cyclo sans montrer le moindre signe d'inquiétude et m voilà parti à donner mes premiers coups de pédales dans la capitale.
Je suis envahi d'une joie immense, je découvre à nouveau la splendeur et l'envoûtement que dégagent ces lieux. L'instant est magique, j'ai le sentiment d'avoir toujours connu cet endroit. Je m'y sens si bien, je suis en parfaite harmonie avec mon environnement comme intégré au paysage. Les journalistes procèdent à quelques prises de vues et nous repartons vers l'Auberge du Mont Royal. Je prends rendez-vous pour le départ des temples et nous quittons sur une légère interview.
Je prends une douche et me dirige vers le centre de Siem Reap pour faire un massage traditionnel, la boutique est agréable, sur les murs de nombreux tableaux naïfs de Steph sont accrochés, un bureau à l'accueil puis une arrière pièce où se pratiquent les massages, des rideaux font office de séparation, deux matelas avec housse sont posés à même le sol, plusieurs ventilateurs aèrent la salle, ~eux jeunes filles attendent les clients et passent 10 heures de leur temps dans cette officine.
Pendant plus d'une heure, la jeune Sothy va me masser, particulièrement une jambe douloureuse à cause d'une contracture, apaisant du coup cette lancinante douleur. J'ai failli m'endormir, ce massage m'a fait le plus grand bien, les petites mains aidées de talc thaïlandais ont su être d'une efficacité remarquable.
Le consul honoraire du District, le Colonel Billault, nous a invités, Philippe et moi à dîner. Il vient nous chercher à l'Hôtel en véhicule 4x4 et nous emmène dans un bar restaurant tenu par un français. Le Colonel est un gaillard, toujours souriant et accueillant.
Outre les fonctions de représentant du Consul qu'il occupe,.iI est en charge de la coopération française en matière de déminage autour de la Cité des temples et bien au-delà.
C'est un homme d'un charisme indéniable, une personnalité très intéressante dû à une certaine sensibilité humaine et à une très riche expérience de la vie. J'aime bien son genre, il est atypique et c'est le genre d'humain qui correspond à mon caractère. Philippe qui ne le connaissait que de nom est enchanté. Le repas se compose de pâtes, viande grillée et salade, arrosé d'une bonne cuvée mythique des Celliers d'Asie. Il est déjà 20H30, le Colonel sera au départ demain également, il me reconduit à l'hôtel et dépose Philippe à son domicile, (son épouse tient un salon de coiffure en ville), puis il prend congé.

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