LA CONFRERIE DES CONDUCTEURS DE CYCLO POUSSSE

CAMBODGE "SUR LES TRACES DU CYCLOBARANG"Un récit/album du carnet de voyage :
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Il ne faut pas oublier que le cyclo est l'outil du pauvre, et à ce titre il représente la classe sociale la plus basse de la société khmère, c'est l'un des premiers emplois que peut espérer un paysan pour quelques riels. Il loue d'abord une machine, ensuite il peut espérer en acheter une et la rentabiliser.
Les trottoirs donnent une image réaliste de cette vie de nomades, tantôt les conducteurs de cyclo vivent dans leur engin, s'en servent pour dormir, manger, s'abriter, tantôt ils l'utilisent comme une brouette, taxi ou benne pour transporter tout ce qui pourrait leur procurer quelque subsistance.
Je suis fier d'eux, ils ne se plaignent jamais, durs au mal, ils sont néanmoins pour la plupart d'une gentillesse débordante, le sourire toujours en signe d'accueil et toujours prêt à vous rendre service.
Chaque coup de pédale donné, chaque kilomètre avalé, je le dédie à leur courage, à leur volonté, à leur humilité, j'aimerais que leur labeur soit reconnu à sa juste valeur. Pas de couverture sociale, des heures de travail à n'en plus finir, je les classe dans les lais~és-pourcompte de notre société, esclaves des temps modernes tordus comme de vulgaires chiffons mouillés afin de récupérer jusqu'à leur dernière goutte de sueur.
Ils ont toujours fière allure, la casquette ou le chapeau bien vissé sur leur tête. Ils présentent souvent une silhouette en parfaite harmonie avec les heures passées à transporter les marchandises, les clients exigeants de la capitale. Agés ou à peine sortis de l'adolescence, ils me paraissent tous beaux, un certain charme émane de ces corps sculptés en mouvement.
Je les admire, ils permettent à l'économie de fructifier, leur labeur injustement payé contribue à l'enrichissement sur les marchés des vendeurs et des commerçants. Quel artisan, quel marchand n'a pas fait appel à un cyclo ? Ils sont indispensables dans ce pays qui sort peu à peu de son histoire tragique et du marasme économique dans lequel il était plongé.
Dans le monde des cyclos, beaucoup de conducteurs font simplement ce travail précaire pour passer du statut de che-rcheur d'emploi, à celui de résident temporaire de la cité et échapper à la dureté de la vie agricole.
Il faut admettre que conduire un de ces drôles de tricycles à cabine est un travail physique peu rémunérateur au regard des efforts fournis, c'est pourquoi, peu de gens le font toute leur vie, mais il n'est pas rare au Cambodge comme au Vietnam d'ailleurs de rencontrer des conducteurs sexagénaires et octogénaires.
Excepté pendant la malheureuse période « khmers rouges» certains arrivent à en vivre depuis les années 50 et ne savent pas faire un autre chose, d'ailleurs ils ne voudraient pas faire un autre métier.
Ils disent que les journées sont souvent les même, elles commencent toutes très tôt et finissent très tard et si rouler de nuit se perd, certains n'hésitent pas à faire comme au bon vieux temps.
Les plus anciens en parlent encore, c'était l'époque où les gens traînaient la nuit sur les quais, les cyelos étaient équipés de lampes à pétrole, Phnom Penh rayonnait sur le sud-est asiatique, sa réputation dépassait les frontières du Cambodge et de l'Indochine.
Rouler en cyclo dans Phnom Penh est une façon pour moi de valoriser le travail de ces hommes, d'attirer l'attention des gens sur ce mode de transport non dépourvu d'intérêt écologique, pratique et économique, d'apporter aux conducteurs de cyclo une certaine reconnaissance sociale et de vivre un peu leurs douleurs quotidiennes.
Je sais maintenant ce que veut dire piloter un cyclo pousse, j'ai un très grand respect pour ces travailleurs. La différence est d'importance, je tiens à le souligner, j'utilise le cyclo comme un loisir alors que pour eux c'est leur gagne-pain, néanmoins je peux m'avancer à dire que je partage quelque chose de très fort avec cette confrérie.

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CyclobarangAuteur : Postée le 18 juin 2007 par Cyclobarang
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