Retour sur le Tubi
Amandine la petite vagabonde des mers
En plein carnaval brésilien!
1er mars
Sur Tiramissu, rien ne va plus ! Bertrand devient violent et menace de nous passer par dessus bord, si nous ne lui obéissons pas ! Nous décidons toutes de partir. Isabelle et Juliette trouvent chacune un nouvel embarquement et Amandine et moi retournons sur Tubi.
Deux jours plus tard, nous levons l’ancre pour Soure, où nous ferons escale avant d’atteindre Belem. Nous mettrons 5 jours pour parcourir les 660 miles qui nous séparent de l’île Marajo.
La navigation est assez difficile. A partir du troisième jour en mer, nous essuyons plusieurs grains très violents. Perrine et Amandine sont obligées de rester enfermées dans le bateau. Nous ressortons les cirés… A 100 miles de l’embouchure de l’Amazone, l’influence du fleuve se fait déjà sentir. L’eau est marron. La dernière nuit, nous entrons sur le Rio Para, à marée montante. Deux nœuds de courrant nous aide à avancer. La nuit est complètement noire. Aucune lumière le long des côtes ne brille pour nous permettre de nous repérer et dans le ciel, la lune est absente. Jean est très inquiet. Il craint de s’échouer sur les nombreux bancs de sable qui parsèment le fleuve ou de rentrer dans un tronc d’arbre flottant sur l’eau. Nous naviguons au GPS et nous relayons, Isabelle et moi, pour scruter l’eau noire et essayer de repérer les bouées du chenal, qui bien sur, ne sont pas éclairées…
7 mars
Nous arrivons à Soure, la principale bourgade de l’île Marajo, l’une des plus grandes îles fluviales du monde. 250 000 habitants y vivent en compagnie de 3 500 000 buffles !
Extrait du journal de bord d’Amandine :
« Je suis montée sur un buffle avec Maman et on s’est baladé dans la fazenda. Je n’ai pas eu peur, pourtant il était très gros. Dans un champ, nous avons vu un bébé buffle qui était né le jour même. Il était mignon, il tétait sa maman. Il avait encore un peu de mal à se tenir sur ses pattes. »
Pendant que nous visitons une fazenda, un orage très violent éclate soudain. En un rien de temps, le ciel devient gris, puis noir. La pluie se met à tomber brutalement, très drue. Nous réfugions dans la maison, de la propriétaire de la fazenda, qui nous offre un goûter à base de produits locaux : fromage de lait de bufflonne, gâteaux…
Lorsque nous rentrons au port, mauvaise surprise : plus de Tubi ! A-t-il été volé ? Jean et Isabelle sont très inquiets. Nous le retrouverons, finalement, 800 mètres plus loin... Son ancre avait dérapé sous la poussée des vents violents (35 noeuds) et du courant très puissant au moment de la marée montante. Elle avait fini par se ré-accrochée toute seule au fond, à la fin du grain…
14 mars 2001
C’est encore sous la pluie que nous quittons l’Ilha Marajo. Il nous faudra 7 heures pour parcourir les 60 miles qui nous sépare de l’autre rive du fleuve. La navigation est délicate… le fleuve charrie toutes sortes d’obstacles, beaucoup de branches d’arbres mais également des troncs !
Il pleut également pendant les quelques jours qui suivent notre arrivée. Le ciel est gris et bas. Nous profitons d’une accalmie pour aller au marché Ver-o-peso, le plus vieux et le plus typique des marchés de Belem, pour faire quelques derniers achats avant de quitter le Brésil. Construit au début du XIXe siècle, le marché, composé d’un inextricable dédale de baraques en bois, recouvertes de bâches en plastique ou de tôle ondulée, a sans doute très peu changé depuis l’époque de son édification. Il abrite des dizaines de petites échoppes, où s’entassent des fruits, des légumes, des épices, de la viande, des vêtements, des ustensiles de cuisines, des outils, des flacons d’huile, des statues des Saints et de la Vierge.. Je tiens fermement Amandine par la main car j’ai peur de la perdre dans ce labyrinthe !
25 mars 2001
Nous quittons Tubi et nous prenons l’avion pour Cayenne, où nous passerons une petite semaine (à l’hôtel !), avant de rentrer en France. Amandine va retrouver son papa qu’elle n’a pas vu depuis six mois.
Pour en savoir plus, découvrez le livre relatant ce voyage :
Amandine, la petite vagbonde des mers
Pascale Hamon, Editions Publibook, 2004, 275 pages, 25,5 €
Amandine la petite vagabonde des mers
En plein carnaval brésilien!
beau periple