Sidi Mohammed Ben Aouda

Algérie
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Sidi Abdelli




21 juillet au 8 septembre 2003
Le barrage de SMBA, fut le premier barrage du chantier et ce fut donc le test pour cette première équipe.
Ce fut un barrage difficile pour beaucoup de raisons :
- techniciens algériens pas formés,
- logistique inexistante et nul le peu de fois où il y en avait,
- températures élevées,
- peu d'accès par 4x4 aux alentours du barrage,
- sécurité imposante et imposant des mesures de sécurité "contraignantes",
- manque de matériel évident et matériel algérien âgé, usé, …
- superficie de 1769 Ha.
Ce fut un des barrages les plus éprouvant pour les équipes françaises, comme pour les équipes algériennes. Nous avons débuté ce chantier avec un sous-traitant pour tout ce qui était logistique et notre but se bornait à former les techniciens, puis à gérer le coté technique et les résultats…
La logistique n'étant pas à la hauteur (plutôt inexistante !), nous avons dû nous occuper de cela aussi. Il fallait penser à tout, de la nourriture aux réserve d'essence, en passant évidemment par l'eau. L'eau pour se laver était stockée dans une citerne sur le toit de notre "bureau-chambre" et plusieurs fois, nous n'avons pas pu nous doucher pendant 2 jours… L'eau minérale, que nous consommions par 40 à 50 bouteilles par jour, était fréquemment en rupture de stock !! Et pas question de travailler sans eau avec les températures du mois d'août : jusqu'à 44°C à l'ombre (et il n'y avait pas d'ombre !!).
Effectivement, les techniciens n'étant pas formé au GPS, vu que nous avions la charge de les former, nous avons donc du accompagner les techniciens sur le terrain tous les jours (sauf le vendredi, jour de repos). La journée type commençait par un réveil à 5h du matin, départ sur le terrain à 6h, début de mesure vers 7h (ou plus selon le temps de trajet), fin des mesures vers 13h, retour au bureau vers 14h, sieste, download des données, rapports, calculs, fin de la journée à 20h, repas, et dodo… avant de repartir pour la même journée !
Tout cela 6 jours sur 7 pendant 6 semaines… avec la chaleur, un mobile GPS de 10kg sur le dos ou un sac à dos rempli de bouteilles d’eau et en ne faisant que marcher sur des terrains difficiles… ça vous met un homme sur les rotules !!!
Nous logions dans un bâtiment circulaire du barrage, un peu en hauteur. Il y avait une pièce unique, d'une trentaine de mètre carrés dans laquelle était installés des tables faisant office de bureau, le matériel, les réserves d'eau, les frigos, la table du repas, 3 lits… Le tout mal isolé, avec une mini climatisation et 3 ventilateurs (méga kitch) qui n'arrivaient pas à faire descendre la température !!!
Des petits détails qui tue : les connexions électriques faite par des fils torsadés non protégés, les néons connectés à la va vite sans interrupteur pour éteindre la nuit ! Une douche qui fonctionne une fois sur deux (quand il y a de l'eau) et qui oblige le lavage à la bassine… (pas d'eau chaude, mais heureusement nous étions en été).
Pour être sûr d’avoir un moral d’acier (ou à 0 !), la journée était ponctuée de coupure électrique, de panne de groupe électrogène, de panne d’essence d’un zodiac au beau milieu de la retenue ou percé, les pannes de voiture (freins qui lâchent), bouffe super en retard, pas d'eau pour se laver, pas d'eau minérale en quantité suffisante pour le lendemain, … sans oublier, toutes les pannes "habituelles" du matériel tehnique…
La sécurité fait perdre du temps parfois, même si sur la barrage de SMBA, nous avion des gens compétents… Nous avions une vingtaine de gardes qui dormaient autour (et sur le logement), environ 10 à 12 d'entre eux nous accompagnaient sur le terrain (2 à 3 par équipe).
Les accès était limités, la première partie du barrage accessible en zodiac (jusqu'à 30mn de trajet) et la deuxième moitié accessible par voiture après 1 heure de trajet escorté par deux blindés de la gendarmerie.
Pour couronner le tout, pour ne pas donner d'habitude à d'éventuels terroriste, il ne fallait pas faire le trajet en voiture tout les jours… je ne vous raconte pas l'organisation du travail !!!!
Bref… Ce fût un barrage éprouvant sous tout les points et après 7 semaines de chantier, je fus content de retrouver mon chez moi !!!!!
Les moments les plus drôles ont été sans hésiter les discutions sur l'Islam, Allah, le Coran, … Certains de nos "manœuvres" n'avaient jamais rencontrés de français. Et la majorité des algériens pensaient que la plupart des français sont chrétiens…
Pas de chance, les français rencontrés étaient à 90%… athée !!!
Les moments les plus difficiles
Je ne sais pas, peut être les mégas turistas que l'on a eu… Passer la moitié de la nuit aux toilettes, vomir sur le terrain, avoir froid alors qu'il fait 40°C… ce n'est pas le plus drôle en tout cas !!!

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