1ere partie française. Notre chemin de Compostelle, en partant de Bretagne.
Carnet de voyage en France

Nous sommes partis de Taupont, 56, le 12 avril 2008. Nous avons parcourus les 1700 kms qui séparent la Bretagne de Santiago en 74 jours de marche. Voyez aussi notre site : http://www.actu-monyclaire.com , vous y trouverez d'autres réflexions, une autre approche.Je vais tout d'abord insérer les étapes Françaises dans ce carnet de bord. Un long cheminement fait de petits et de grands moments. La totalité des photos commentées se trouve sur : picasaweb.google.fr/jcnini.sauvanet. Bon voyage





Le 17 juin 2009
De Labouheyre à Onesse, 25 kms
Leblogdenini.jimdo.com/Comme notre studio était éloigné du chemin, Jacques, hier soir, nous a indiqué un itinéraire pour retrouver le balisage. Il faut savoir que dans ce département les associations ne se mettent pas toujours d’accord et qu’il y a, par endroit, plusieurs possibilités. Il s’avère que le chemin emprunté est très bien balisé mais ne ressemble en rien à celui de notre guide. Nous naviguons donc à vue ! Comme tous les jours, je fais mon calcul : 25 kms à 3.5 km/h de moyenne, en partant à 8 heures, nous devrions arriver vers15 h 30. Vous m’avez suivi ? Vous pouvez refaire le calcul…Si je donne ces détails c’est bien sûr parce qu’ils auront leur importance dans l’après midi.
On longe longtemps la N10, c’est un peu soûlant mais nous sommes sur une petite route tranquille. Devant nous, nous apercevons trois pèlerins, hommes semble-t-il, de la journée, nous n’arriverons pas à les rattraper.
Nous bifurquons bientôt dans la forêt et retrouvons le calme. Pour le pique nique ce sera un arrêt poncho car il a plu cette nuit.
Nous sommes sur une jolie piste forestière quand, vers 13h30, nous pénétrons dans un village. Arrivant par de petits sentiers, nous n’avons jamais le nom de la localité. Il y a des hauts parleurs qui braillent, des spectateurs le long de la route. Nous nous doutons bien que ce n’est pas pour nous encourager ! Il s’agit d’une course cycliste. Nous mettons un certain temps (En fait, à la sortie du village), à réaliser que ce village n’est autre que Onesse, notre ville étape ! Nous sommes arrivés presque deux heures plus tôt que prévu, soit une différence d’environ 7 kms en moins ! Heureuse surprise !
Ce jour, nous sommes reçus par un couple qui ne fait chambre d’hôte que pour les pèlerins. Cela leur permet de rêver un peu avant de pouvoir partir eux-mêmes, à la retraite…Mony
En longeant la N10, les conducteurs nous saluent et jouent du klaxon. C’est parfois si fréquent que je garde le bras en l’air pour les saluer.
Il fait très chaud et, pour la première fois, je demande à un brave homme dans son jardin s’il veut bien remplir nos bouteilles. Il le fait très gentiment. Je ne sais s’il est chez lui ou en location mais il ignorait que le chemin passait devant chez lui !
A l’arrivée, le village est envahi par les spectateurs mais il semble qu’il n’y ait personne du coin, personne pour nous indiquer notre route. Nini essaie de téléphoner mais il n’y a plus de réseau. On apprendra plus tard que les pins bloquent les ondes. Nous serons quelques jours sans portable.
Nous mangeons avec les propriétaires, un petit avant goût de l’Espagne : tortillas et paëlla, un repas bien reconstituant. Ensuite coucher pour nous et vaisselle pour eux. (La dame a refusé l’aide de Nini)
De Onesse à Castets, 26 kms
Leblogdenini.jimdo.com/Nous prenons des photos avant de quitter nos hôtes. Dès le départ, cela grimpe. Qui a dit que les Landes c’était plat ? Nous cheminons sur une petite route vallonnée et ombragée forte agréable.
Nous faisons halte à midi à Lespéron. C’est ici que nous allons quitter ceux qui se dirigent vers le Camino Frances en passant pas Saint Jean Pied de port. Nous, nous obliquons vers Bayonne. Nous déjeunons sous une gloriette, dans un jardin public, il fait très chaud. Nous sommes rejoins par un groupe de trois hommes, ceux que nous apercevions depuis hier. Ce sont des bretons. Deux sont très en colère après le troisième. Aujourd’hui encore, il y avait deux possibilités. Nous avions pris l’option route. Elle s’est révélée forte agréable comme je l’ai dit plus haut. Alors ces messieurs se sont un peu agacés en apprenant cela, eux qui avaient choisi les chemins sur le conseil (mal éclairé !) du troisième. Ils ont nagé dans la gadoue et, en prime, se sont un peu perdus et ont fait ainsi quelques kms bonus dont ils se seraient bien passé !
Nous prenons un café et en route pour l’aventure ! De nouveau, nous nous retrouvons sur un chemin très peu fréquenté et le balisage n’est pas toujours évident. On nous lâche un peu et c’est de la vraie navigation. Nous sommes très fiers de ne pas nous être perdus au milieu de la forêt.
Je fais les 26 kms sans soucis, je suis en forme. A Castets, la dame qui tient notre chambre d'hôte est professeur de dessin et nous promet une signature personnalisée sur notre crédenciale. Mony
Après quelques hésitations au départ, nous retrouvons le chemin. Il fait très beau, le coucou chante, un oiseau nous dit « Plus vite, plus vite », un autre nous recommande « T’as le temps, t’as le temps » ! Il y a contradiction. Nous, on avance, on avance et on n’a pas besoin d’essence…
A Lespéron, bien sûr, la boulangerie est fermée le mardi, nous trouvons tout de même de quoi nous ravitailler.
Nous nous installons dans un kiosque pour déjeuner. Comme la place est bonne, je hèle les trois pèlerins qui arrivent. Ils forment une drôle d’équipe mais le récit de leur mésaventure du matin nous rassure. Chacun navigue comme il le peut, nous ne faisons pas toujours les bons choix.
Dans la pinède nous avons la chance de voir un chevreuil puis un faon et une biche.
Nous faisons la découverte des « arbres de mai ». C’est un arbre sans racine que des amis plantent chez un particulier pour l’honorer ou fêter un évènement particulier. Il est ensuite décoré façon sapin de Noël. Bien entendu, la personne qui reçoit un tel arbre est quitte pour payer l’apéro…La plantation de cet arbre se fait la nuit, en secret, ce qui ajoute du piment à cette tradition landaise.JC
De Castets à Soustons, 24 kms
Leblogdenini.jimdo.com/Notre hôtesse nous a signé notre crédenciale avec des idéogrammes chinois, elle a habité dix ans en Chine. Elle nous confie une adresse précieuse : l’endroit à Bayonne où on sert, selon elle, le meilleur des chocolats, de quoi nous motiver s’il en était besoin !
Nous reprenons notre descente vers le sud. Nous sommes étonnés par notre progression. Seulement 25 kms par jour mais depuis si longtemps déjà !
Cette nuit nous avons eu un orage violent et ce matin la pluie est là. Pour égayer la route, nous trouvons des girolles. Comme il est prévu que ce soir nous ayons une cuisine, on salive en pensant à notre future omelette.
La pluie nous quitte en début d’après midi et c’est sous le soleil que nous arrivons à Soustons. Nous avons rendez vous au presbytère et c’est le père Lassargue qui nous accueille et qui nous signe notre crédenciale. Il nous confie à la « bonne du curé » qui nous conduit à notre gîte, une ancienne école.
Je n’ai pas le courage de ressortir pour faire les courses, c’est JC qui s’en charge. Ce soir, grande cuisine, omelette champignons, nouilles et en dessert, quelque chose de léger : une banane ! En fait, on dévore.Mony
Ce matin, nous empruntons la route jusqu’au village de Azur. La pluie est violente et nous sommes trempées. Pour le déjeuner, nous trouvons un coin abrité mais il fait froid. Nous nous offrons un chocolat chaud.
Nous longeons l’étang de Soustons.
Nini est fatiguée, je vais au ravitaillement pendant qu’elle essaie de trouver un hébergement pour demain.JC
De Soustons à Cap Breton, 22 kms
Leblogdenini.jimdo.com/Le père Lassargue nous avait conviés à une petite messe ce matin, hélas le pèlerin doit partir tôt… Tout cela n’est pas très catholique ! Soyons honnêtes, notre cheminement n’a pas de motivation religieuse. Comme le dit si bien le guide : « Quelle que soit la motivation de départ, ces itinéraires demeurent une invitation à l’ailleurs et au dépassement des limites quotidiennes. » je ne saurais m’exprimer mieux.
La pluie arrive dès le départ, c’est donc poncho obligatoire. Nous tournons un peu en rond avant de sortir de la ville et de retrouver notre chemin. Il est vrai que depuis que nous avons quitté nos amis qui passent par le Camino Frances, nous n’avons plus aucun balisage, il faut être doué pour la navigation. De plus, le guide est peu clair, et tout ce petit monde essaie encore de nous égarer au milieu des pistes en forêt. Elles sont nombreuses, se croisent, se rejoignent, un vrai labyrinthe. Grâce à la boussole, nous nous en sortons plutôt bien.
Déjeuner avec le soleil revenu à Seignosse, vers le square. Ensuite, nous nous égarons joyeusement sur les hauteurs, dans les massifs forestiers. Toujours grâce à la boussole, nous rejoignons une route. Là, par chance, une piste cyclable nous conduit jusqu’à Hossegor puis Cap Breton. Je crois que nous avons fait quelques kms bonus.
Après un peu de repos à l’hôtel, nous repartons en ville, faisons quelques courses et décidons d’aller nous installer sur la plage. C’est tout près, nous a-t-on précisé à l’office de tourisme ! Ben voyons ! Il y avait bien un kilomètre et demi (trois allers retour), et, de plus, à peine arrivés, nous essuyons une belle averse. Drôle d’expression car en fait, en essuyant l’averse, nous, nous étions bien trempés ! J’ai froid, je veux ma couette ! Mony
Nous sortons de Soustons sous la pluie.
Par ici, peu ou pas de balisage. Seul le guide vient à notre secours. Quand il nous dit de tourner à gauche au bout de 600 mètres, nous marchons à la montre, estimant le temps nécessaire pour parcourir la distance. C’est parfois trop approximatif, si on tourne trop tôt ou trop tard…on est complètement plantés ! Il ne nous reste plus que la boussole.
Depuis hier, dans chaque village, nous voyons des frontons pour jouer à la pelote basque. JC
Le Cap Breton- Bayonne, 24 kms
Leblogdenini.jimdo.com/Ce matin, nous partons très tôt. Nous devons nous rendre à la poste de Tarnos où notre fils a envoyé, poste restante, des photos de notre petite fille.
Après avoir récupérer les précieux documents, nous poursuivons notre chemin, le temps est menaçant mais nous arriverons avant la pluie. L’arrivée sur Bayonne n’est guère sympa, nous arrivons par des zones industrielles.
Nous nous installons à l’hôtel de la gare puis repartons faire un peu de tourisme. En fait, j’ai encore en mémoire les conseils de notre hôte de Castets, à savoir l’adresse du meilleur chocolat ! Après la visite de la cathédrale (nous l’avions déjà visité il y a quelques années), nous cherchons donc l’enseigne « Chez Cazenave ». Le cadre est génial, un peu comme si on était dans la chapelle Sixtine, dommage, j’ai oublié l’appareil photo. Vous ne verrez donc pas ce fameux chocolat, si mousseux qu’il déborde de la tasse d’au moins 5 à 6cm, non, je n’exagère pas ! Mony
Jolie piste dès le départ, puis sentier dans les dunes. Le chemin n’est pas tracé alors nous nous rapprochons d’une ancienne piste d’atterrissage. On y marche mieux. En arrivant sur Tarnos, la route est moche, beaucoup de travaux
A Bayonne, j’achète quelques cartes postales, uniquement pour ceux qui ne peuvent pas nous suivre par Internet. JC
De Bayonne à Guétharyy, 18 kms
Leblogdenini.jimdo.com/Aujourd’hui, l’étape est symbolique. En effet, nous nous servons dès à présent du guide « le Chemin côtier ou, en espagnol, le Camino del Norte ». A la dernière page, il est inscrit :
« Entre l’infini de la quête et l’ici et maintenant de la marche, ouvrir ce guide, c’est déjà partir sur le chemin des étoiles… »
Départ le long de la Nive. On retrouve un peu le balisage. La pluie arrive vers 9 heures. On se prend un café vers Biarritz.
Nous n’avons pas entendu notre ami le coucou, celui qui nous accompagne depuis le départ et nous salue chaque matin. Il n’apprécie pas la côte ou sa saison est terminée ?
Nous pique niquons sur les hauteurs de Bidart, avec un soleil timide.
L’étape est très courte, nous arrivons vers 13 heures à Guéthary, nous faisons une vraie sieste (Surtout moi !)
Nous achetons nos dernières cartes postales françaises, demain nous entrons en Espagne. Cela ajoute un peu d’angoisse à notre aventure, car, comme je l’ai déjà dit : les gens du coin vont sans doute parler espagnol et on ne peut pas leur en vouloir pour ça !
Pour le dîner, nous achetons des pizzas et nous nous installons devant le fronton. Nous assistons aux échanges de balles de trois pros, c’est vigoureux, un rien violent.Mony
Nous partons vers 7 heures, Bayonne est calme. Nous passons le pont sur l’Adour puis le pont de la Nive.
Sur le parvis de la cathédrale quelques SDF chahutent, un reste semble-t-il de soirée trop arrosée.
Ce matin, nous longeons souvent la voie ferrée, la traversant souvent. Notre itinéraire passe également près de l’aéroport.
L’hôtel de Guéthary appartient à une femme de plus de 90 ans, elle est secondée par ses petits voire arrières petits enfants. Elle signe elle-même notre crédenciale, mais le geste est fort tremblotant.
Demain, l’Espagne nous attend…JC
De Guétary à Irun, 25 kms
Leblogdenini.jimdo.com/Voici notre dernière étape en France. Merci à tous ceux qui ont eu le courage d'aller au bout de cette première partie !
Nous partons vers 7 heures, nous sommes maintenant bien rodés, nous préférons partir assez tôt et avoir un peu de temps libre à notre arrivée.
Sur cette étape, il y avait deux possibilité : par l’intérieur des terres ou le long de la côte. Nous choisissons la deuxième possibilité, faisons une erreur de navigation et passons par l’intérieur ! C’est tout de même une très jolie étape. Au loin, nous apercevons la Rhune, joli sommet que nous avons eu le plaisir de gravir il y a deux ans, un très bon souvenir.
On arrive à la Bidassoa dont le pont (El puente de Santiago) représente la frontière.
Grâce au GPS, nous arrivons sans encombre devant notre première albergue espagnole, il est 15 heures. Comme il est trop tôt pour se faire enregistrer, nous décidons d’aller prendre un café. Nous étrennons pour l’occasion nos premiers mots en espagnol.
Ola
Por Favor
Dos café solo,
Gracias
Adios
Pour ceux qui l’ignore, en Espagne, d’office on vous sert un café crème (Café con crème), pour avoir un café noir, il faut ajouter café solo. Nous n’avons sans doute pas été assez clair car on nous sert un crème, cela commence bien !
A l’albergue, nous sommes 8, et d’autres arrivent encore. Dans notre dortoir, nous nous trouvons avec un jeune allemand (immense par la grandeur !), une canadienne.
Dans la pièce commune on entend baragouiner en français, espagnol, anglais, allemand. Tout ce monde, c’est saoulant !
JC réussit à prendre sa douche mais moi j’ai du mal à m’insérer dans la file d’attente.
Je dors très peu, j’ai du mal à m’habituer aux dortoirs.Mony
Nous faisons quelques courses à St Jean de Luz, nous nous dirigeons vers le port, traversons la Nivelle. Ensuite erreur de pilotage…
Pique nique sur les hauteurs de Hendaye.
Quelques chiens ont essayé de nous intimider mais à la vue du bâton ils n’ont pas insisté. Espérons que cela fonctionnera toujours.
Nous passons la frontière mythique et nous voilà en Espagne.
A l’albergue, nous sommes nombreux. Il y a un couple que nous avions aperçu à Guéthary. Comme ils ont déjà fait le Camino Francès, cette année, ils sont partis de Bayonne et vont jusqu’à Santander.
Il y a Maurice parti de Suisse depuis le 12 mars, nous aurons l’occasion de faire plus ample connaissance plus tard.JC
Suite de nos aventures pour la partie Espagnole dans un carnet en ... Espagne !
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