Annaba
Ayant eu le bonheur et le plaisir d'y vivre 2 ans en 1968-70, je connus la ville d'ANNABA qui se prénommait BÔNE avant l'indépendance de l'Algérie dans les années 1960.
Elle était considérée comme la Perle d'Algérie par sa modernité, son allure européenne, la présence importante et majoritaire à l'époque de sa population Pieds-Noirs, qui avait largement contribué à son édification. Mais elle devait principalement son titre et sa popularité à ses plages, ses criques discrètes, ses restaurants et ses boulevards à la française
. Son Boulevard de la Révolution, bien que restreint et minime, nous rappelait les Champs-Élysées.
On venait de l'intérieur du pays pour y tremper l'orteil dans la mer calme et si bleue, se désaltérer sur ses bars-terrasses, ou enfin goûter les plats aussi bien français qu'algériens.
La Cité de BÔNE était LA ville algérienne par excellence. Elle rivalisait aisément avec la blanche ALGER, pourtant capitale et autrement mieux équipée en infrastructures touristiques et de loisirs...
Puis, au lendemain de cette longue et combien douloureuse lutte pour l'indépendance, le nouveau Gouvernement donna un coup de barre pour changer la couleur du pays
, jusqu'alors trop européanisé. Associés étroitement au sein de ces innombrables transformations politiques et sociales, le jeune et agressif nationalisme algérien et l'islamisme
déjà idéologique imposèrent les changements qui devaient être pour donner à la notion d'indépendance toute sa couleur, en l'inscrivant dans toutes ses organisations pour faire du peuple en attente une nation véritablement algérienne
.
Puis, bien évidemment, tout se mit à changer, devenant méconnaissable à la longue. Misant plus sur les transformations sociétales et politiques, les administrations durent commettre des choix de coeur et de raison
. En conséquence, les comportements se firent moins européens, les algériens versant ou par fierté, ou par nécessité, vers des us et coutumes plus autochtones...
Même les lieux et milieux physiques comme les bâtiments, les placettes, l'urbanisme en subirent les contrecoups, étant négligés, ou même laissés à l'abandon. En ce sens, BÔNE n'exista plus bientôt! ANNABA naissait et prenait sa place. BÔNE était disparue. Vive la nouvelle ANNABA.
Hélas! Si BÔNE perdait un style, une réputation et un patrimoine, tout au moins ANNABA était en train de naître, avec sa personnalité, ses manières...
Mais, au fait, Comment est ANNABA aujourd'hui?
J'aimerais tant la revoir, sous sa nouvelle robe, son allure algérienne...Est-elle toute de noir vêtue?
TIVON,
Un vieux fan d'Annaba.
Canada
Créé et mis à jour par Jean Marie, Tivon, Natalie